Eux, bien sûr, ce sont nos « amis les prohibitionnistes », imaginez-vous la tronche qu’ils ont tiré en lisant la nouvelle dans une dépêche d’agence en provenance de Florence, trois pieds de long, fureur et tremblements, comme le dirait mieux que moi les sauvageons du neuf trois : « y z’ont eu la rage ces fils de NTM (vous n’êtes pas obligés de décliner ces initiales). Dans mes années universitaires nantaises, les étudiants en médecine, les carabins, baptisaient leurs fêtes : Tonus et, bien sûr, ils ne crachaient pas sur le pétillant de Champagne pour carburer et s’adonner à leurs découvertes des corps. Donc, je suis à peu près sûr que, dans le lot, et chez ceux qui les ont suivis, un fort pourcentage conserve les mêmes prédispositions pour la dive et les divines. Restent les renégats et les faux-culs, alors me direz-vous : pourquoi sont-ils blanc de rage ?
Tout bêtement parce qu’elles, les femmes, ou plus généralement la femme voit son désir sexuel stimulé par le vin rouge. L’horreur absolue donc, rapportée par ce « coquin » de Remondat – à qui on donnerait le bon Dieu sans confession – dans son très sérieux Vitisphère. La source : www.vinenews.it qui rapporte que c’est « une étude très sérieuse menée par l’hôpital Sainte Marie de l’Annonciation à Florence qui l’affirme : un à deux verres de vin rouge par jour suffisent pour accroître le désir sexuel de la femme. Et cet effet n’est pas du uniquement au pouvoir désinhibant de l’alcool, le vin rouge semble avoir un effet direct sur l’activité sexuelle. Cette étude clinique a été réalisée sur un échantillon de 789 femmes entre 18 et 50 ans résidant dans la région de Chianti. Elle a clairement montré que les femmes qui buvaient un à deux verres de vin rouge par jour avaient une vie sexuelle beaucoup plus active que celles qui s’abstenaient de toute consommation de vin ou qui ne buvaient qu’occasionnellement » Le grand Président-Professeur Dominique Maraninchi, vexé, va les habiller pour l’hiver en les traitant de scientistes et je suis sûr que le double de Gérard Blanchard, l’échotière du Monde, va y trouver à redire au nom « du droit des femmes à disposer librement de leur désir »
Et nous dans tout ça, les Bons Vivants, en pleine bataille des rosés – l’autre soir, dans le plus huppé des restaurants Thaï de Chinatown, un jeune mec se la pétait grave sur le sujet devant ses amis – oseront nous confesser que, depuis l’annonce de cette nouvelle, nous sommes rose de plaisir. Bien évidemment notre rose est un rosé pur, pas un vil mélange de blanc et de rouge car, même si je parle d’abord en mon nom de simple et besogneux secrétaire-perpétuel de l'Amicale, nous sommes des gens qui n’affichons pas nos couleurs. Nous sommes des esthètes qui, comme le disait si bien Charles Denner dans le film-culte de François Truffaut, « L’homme qui aimait les femmes », qui se déroulait à Montpellier, « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie ». Équilibre et harmonie, la mécanique des fluides, tout ce que Paul-Louis Colin, grand amateur de vin, a si bien décrit dans son Guide des jolies femmes de Paris lire ou relire ma chronique « Guide des jolies femmes de Paris ou comment cerner les futures Shyraz’ Women » http://www.berthomeau.com/article-21503135.html. Pardonnez-moi, et qu'elle me pardonne, les jambes de Fanny Ardent, la dernière compagne de François Truffaut, un soir de Première à la Comédie Française en 1982...
Messieurs les censeurs bonsoir ! C’est nous qui feront de beaux rêves…
Photo d'Ellen Von Unwerth