Hier, hasard des dates, j'ai extrait de la naphtaline ma chronique du 30 mai 2005 pour fêter l'anniversaire de " Vin&Cie ", c'est comme si j'avais resservi une soupe à la grimace au lieu de vous offrir un bon gros gâteau chantourné de crème, en effet j'ai osé ressortir du placard mes états d'âme sur le non au référendum sur le traité constitutionnel européen. Si j'avais su je n'en aurais pas parlé car l'épiderme reste fragile sur ce sujet et, bien sûr, me voilà taxé de mépriser l'expression de la volonté populaire alors que je n'exprimais que mon point de vue qui en gros était que je ne voulais pas être dans le même panier que les souverainistes déclarés, les souverainistes masqués et ceux qui comme les communistes et l'extrême-gauche n'ont jamais soutenu la construction européenne qui, je le rappelle, sur la base du Traité de Rome jetait les fondements d'une Communauté Economique et non d'une Europe politique. Pour avoir négocié à Bruxelles je sais d'expérience qu'on s'y situe plus au niveau des marchands de tapis que des grandes envolées fédéralistes. Je le regrette. Je suis un européen convaincu, pas de la tendance cabri, mais de la tendance : je regarde mes voisins vivre et j'essaie de voir ce que je peux faire avec eux pour que nous vivions mieux ensemble. La propension des français à penser et à croire que leur avis est central et déterminant me hérisse profondément. Que le non fut l'expression d'un ras-le-bol j'en suis persuadé, d'un rejet des élites dirigeantes c'est incontestable, mais à ce jour je constate avec étonnement que dans la partie gauche des électeurs du non une majorité écrasante plébicite, au travers des sondages certes, une ardente propagandiste du oui. Alors comprenne qui pourra sur les ressorts profonds du non des pro-européens ! Ceci étant écrit je reprends le cours de mon petit blog.
Sans vouloir en remettre une couche sur le sujet européen je dois quand même vous faire le compte-rendu de mon dîner d'hier au soir, dîner servi en l'honneur de Mikheil Saakashvili Président de la Georgie, dont le thème central fut bien sûr le vin georgien. Face à son grand voisin qui vient de décréter un embargo sanitaire sur les importations de vins de Georgie quelle peut-être notre contribution ? De bonnes paroles, sous entendu nous avons nos propres problèmes nous n'allons pas nous mettre ceux des autres en plus sur le dos, ou plus concrètement voir comment nous pouvons engager une coopération avec ce pays pour qu'il puisse rebondir après cette période difficile. Mon voisin de table était Giorgi Baramidze vice-premier Ministre en charge de l'intégration à l'Europe et je pense que vous comprendrez que pour lui l'espace européen est un eldorado démocratique auquel son pays souhaite s'arrimer. Alors allons nous continuer à nous regarder le nombril, fuir nos responsabilités, décevoir. Une Europe en panne ouvre un champ encore plus vaste aux volontés impériales des héritiers de la guerre froide. Ouvrons nos fenêtres, cela ne nous empêchera pas de traiter les questions qui nous divisent je crois même que ça nous y aidera. Plus que les discours je crois aux actes courageux dans les moments historiques importants, se battre la coulpe rétrospectivement ne donne pas le droit de donner des leçons à ceux qui acceptent de se mettre les mains dans le cambouis : pas vrai Marie-Georges...
Je m'arrête. Pour ceux qui s'interrogent sur à quoi sert " Sans Interdit " je leur indique que ma présence à ce dîner à l'initiative de Pierre Pringuet l'était au titre de notre petit club. Vous serez tenus au courant des suites qui seront données après les contacts que j'ai noués. L'ambassadeur de France en Géorgie Philippe Lefort sera notre lien. Enfin, pour les retardataires ou ceux qui sont timides, un petit coucou d'anniversaire reste toujours le bienvenu.