Rassurez-vous je ne vais pas vous raconter mes petits malheurs mais simplement vous faire part d’un plaisir simple. Pour faire court, je me suis chopé une saloperie. Comme je ne suis pas abonné aux consultations médicales je ne savais même pas ce qu’était une carte vitale et ma Mutuelle ignorait jusqu’à mon existence. Antibiotiques. Moi qui n’en avais pas absorbé depuis plus de 15 ans Bérézina immédiate. Le coup de torchon intégral. Plus d’appétit et les kilos qui fuient. On s’accroche coco ! Tout juste le courage d’assurer la chronique. Bref 15 jours de galère. Et puis, jeudi matin dernier, grande décision, j’arrête tout.
Remontée immédiate à la surface. Dès le lendemain j’ai faim. Ni une ni deux : les courses pour acheter tout ce qui me fait envie. Je suis un peu faiblard sur les jambes mais j’assure. Au menu que des choses réprouvées par la faculté. Rassurez-vous, réprouvé pas par rapport à mes ennuis de santé, non, en général. En entrée museau vinaigrette et andouille artisanale de la Sarthe. Je fonds d’aise. En plat : une araignée de bœuf épaisse et fondante bien poêlée accompagnée de fettuccines au beurre. J’en pleurerais presque. Mais il me faut faire couler la miette. J’ouvre une bouteille. Le Cousin du Grolleau de vieilles vignes d’Olivier Cousin de Martigne Briand dans le Maine et Loire. Je me recueille. Première gorgée. Ma flore ravagée apprécie le nectar. C’est que du bonheur. Un petit bout de tomme de Savoie avec une tranchinette de pain et je finis mon verre à petites gorgées. Un petit café là-dessus et je sens la vitalité qui revient au galop.
Tout ça pour vous dire que le bien vivre est fait de plaisirs simples. Nous afficher Bons vivants n’est en rien une « insulte » à ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Apprécier les choses de la vie ça n’est en rien enfiler les tables étoilées ou ne boire que des GCC. Moi j’adore les patates cuites à l’eau dans leur peau, en robe des champs, avec du beurre salé ou un simple plat de pâtes au beurre. Là-dessus ce qu’il me faut de nectar approprié et je suis heureux. Bref, nous ne sommes pas des ringards égoïstes et jouisseurs mais des bons vivants qui ne demandent qu’à être responsable de leur choix de vie. Le bonheur est dans le pré et dans la vigne : de grâce messieurs les « protecteurs de la Santé Publique » laissez ceux qui nous procurent les joies des plaisirs simples travailler et vivre en paix. Bonne journée et adhérez en nombre à l’Amicale des Bons Vivants. Venez-y à pied, à cheval ou en voiture, même avec belle-maman…