Les " prohibitionnistes masqués " ont encore sévis, une nouvelle campagne sur les écrans met en avant, entre autre, mais surtout, le vin et je sens que la moutarde vous monte au nez chers amis du vin. Comme le disait Lino Ventura dans le film de Lautner : " ne nous fâchons pas " respirons un bon coup, adoptons la cool attitude et agissons. Plus vous réagirez, plus vous protesterez, plus les concepteurs de la campagne seront heureux car c'est ce qu'ils souhaitent. En effet, leur campagne n'aura d'écho que par le relais que vous lui ferez et ainsi la démonstration de la puissance de nuisance du lobby du vin sera de nouveau mis en évidence. Ils pourront dire " vous voyez bien que nous frappons là où ça leur fait mal puisqu'ils crient très fort..."
Que faire alors ? Surtout éviter l'effet démangeaison : lorsqu'on a un petit bouton qui se pointe mieux vaut éviter de se gratter, car plus on gratte, plus l'inflammation devient insupportable. Face à cette campagne dite de santé publique il faut exiger de ses concepteurs des comptes puisqu'ils dépensent de l'argent public. A qui s'adressent-ils ? Sur quelle population veulent-ils agir ? Quels résultats ont-ils obtenus avec leurs campagnes précédentes ? L'alcoolisme est un fléau et tout citoyen, et les gens du vin tout particulièrement, sont en droit d'exiger qu'on le combatte avec un souci d'efficacité. Est-ce le cas des campagnes de communication ?*
En dehors de toute étude sérieuse on peut douter de l'impact de ces campagnes qui ne sont que les joujous de quelques publicitaires et des technocrates du Ministère de la Santé, les caches misère d'une politique de prévention minable, de l'argent fichu en l'air pour se donner bonne conscience et taper à bon compte sur les gens du vin. Pour étayer mon propos je vais vous conter une petite scène de la vie quotidienne : une fin de journée, la Chope de Daguerre, une terrasse du XIVième, fait beau, à la table d'à côté une fille seule, la trentaine, s'envoie plusieurs verres de vin tristement. Le liquide compte peu. Qui est en cause ? Le vin ou la solitude ? Vous imaginez cette fille rentrant chez elle, allumant la télé, découvrant le clip et, telle Paul sur le chemin de Damas, éblouie par l'évidence de son comportement addictif se rue dans sa cuisine pour vider dans l'évier les liquides alcoolisés qu'elle détient.
La solitude, le stress, les difficultés du quotidien et autres causes des comportements addictifs devraient être au coeur des politiques de santé publique. Mais une telle ambition n'est pas à la portée de ceux qui préfèrent se faire plaisir, faire semblant, poursuivre leurs vieilles lunes, conforter les oppositions et non les réduire. Face à leurs chiffons rouges j'espère que les professionnels de la protestation éviteront de tomber dans le panneau et qu'enfin un débat adulte et citoyen pourra s'instaurer pour que progresse la lutte contre l'alcoolisme.