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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 00:25

« La femme est l’avenir de l’homme… » écrivait, en parodiant Marx, Aragon, qui aima tant les garçons à la fin de sa vie, dans le bandeau de la première édition du Fou d'Elsa, en 1963. Alors, les Françaises, si belles, si brillantes, si libres… comme le titre Le Courrier International du début d’année, sont-elles l’avenir de notre vieux pays. « Enviées pour leur liberté par le New York Times, admirées pour leur élégance par The Gardian, les Françaises sont un inépuisable sujet de conversation – et de livres * – tant en Grande-Bretagne qu’aux USA » et, comme l’écrit The Independant « en plus elles font des enfants », la France est vice-championne d’Europe de la fécondité juste derrière l’Irlande : « alors que le reste de l’Europe lutte contre la dénatalité, la France assure le renouvellement des générations grâce à une politique familiale généreuse. » écrit le Washington Post.

La bordée de chiffres qui suivent, n’en déplaisent aux hygiénistes compulsifs et aux dispensateurs de peurs en tous genre, montrent à l’évidence, qu’en dépit de ses insuffisances ou de ses débordements, le modèle social français – au sens large, c’est-à-dire incluant les habitudes alimentaires, le mode de vie en général – est pour une large part responsable de la vitalité démographique française. Pour moi, les pousseuses et les pousseurs de poussettes « Mac Laren » que l’on croise partout, enfants de parents baby boomer qui se sont épanouis au cours des foutues « 30 Glorieuses », qui vont certes devoir affronter les effets des ajustements liés à la démission des gouvernants face à la toute puissance de la main invisible du marché, constituent avec leur progéniture un exceptionnel capital humain qui nous permettra de rester un pays sur lequel il faudra compter au sein de l’Union Européenne.

 

Avec 63,392 millions d’habitants, soit 13,6% de la population de l’Union Européenne, la France se maintient au deuxième rang des pays les plus peuplés de l’Union Européenne à vingt-sept, derrière l’Allemagne. Les données de 2006 montrent un excédent naturel record, qui dépasse les 300.000 personnes, « niveau inégalé depuis trente ans » car le nombre de naissances en a connu une hausse (+ 22.500 par rapport à 2005) tandis que le nombre de décès a diminué (- 11.200). Le taux de fécondité, indice stratégique de la vitalité d’une nation, a atteint 2 enfants par femme, tout proche du taux de renouvellement de la population. Enfin, le solde migratoire a légèrement diminué en 2006, avec 90.100 personnes. Notre dynamisme démographique n’enraye pas, pour autant, le vieillissement. En effet la part des moins de 20 ans est tombée de 26,7% en 1994 à 25% en 2006. Tandis que les plus de 65 ans, qui représentaient 15% en 1994, composent 16,2% de la population en 2006. Des tendances qui se poursuivent en 2007 puisque les naissances sont restées vigoureuses (816.500), même si le taux de fécondité s’infléchit légèrement à 1,98 enfant par femme. La population poursuit son accroissement, avec 63,7 millions dont 61,8 en métropole, tandis que le solde migratoire ne cesse de baisser. L’INSEE évoque 71.000 entrées nettes l’année dernière.

Tous les commentateurs le soulignent : « la France présente un destin singulier dans une Europe en prise au malthusianisme. Un destin qui repose largement sur “ces super-Frenchies” que nous envient les USA : des femmes qui font plus d’enfants, travaillent pour la plupart et connaissent une longévité qui impressionne. Leur espérance de vie franchit la barre des 84,5 ans en 2007. Elles sont, avec l’Espagne, en tête des pays de l’Union Européenne ». Face à cette déferlante, la situation des mâles français est moins favorable puisque leur espérance de vie à la naissance : 77,6 ans se situe à peu près au niveau de la moyenne de l’ancienne Europe des Quinze. C’est la Suède qui présente la plus grande longévité : 78,8 ans, devant lItalie et les Pays-Bas. L’espérance de vie des Français se situe au niveau de celle des Allemands, des Irlandais, des Grecs et des Autrichiens. Enfin, sur le versant juridique, le passage devant le maire se raréfie : 274.000 mariages en 2006,  266.500 en 2007 (8 mariages/10 sont des premières unions et les femmes officialisent pour la première fois en moyenne à 30 ans, alors que 10 ans plus tôt, elles se mariaient à 27,4 ans, les hommes eux craquent à 32,2 ans en moyenne. En revanche boom sur les unions libres et le PACS : 77.400 ont été conclus en 2006, 28% de plus qu’en 2005. Entre sa création, en novembre 1999, et 2006, 282.900 pacs ont été contractés et 12,8% ont été dissous. Les divorces ont légèrement diminué en 2006, après le pic de 2005 qui avait accompagné la nouvelle procédure par consentement mutuel. Quand aux risques de rupture sa fréquence est la plus élevée entre la 3ième et la 6ième année du mariage et, à mesure que les unions se défont, la recomposition progresse et contribue, semble-t-il, à la natalité tardive, avec des femmes qui, à l’aube des 40 ans, font plus fréquemment des enfants.

Pour conclure, je laisse la plume à John Lichfield, non soupçonnable, en tant que fils de la « perfide Albion », de nous ménager : « La France est un pays heureux, confiant dans l’avenir, un pays dynamique, qui évolue rapidement, où la société laisse disparaître ses vieilles certitudes sans guère plus de cérémonie qu’un haussement d’épaules typiquement gaulois. Pardon, vous parlez bien de l’hexagone ? […] Le plus étonnant, c’est que lorsqu’on interroge les Français, ils voient majoritairement un avenir calamiteux pour leur nation, menacée par la mondialisation, par une Europe toujours plus tentaculaire, par l’immigration, par la fiscalité, par l’ultralibéralisme et par le réchauffement climatique. Mais ils sont bien plus positifs lorsqu’on les interroge sur leur vie personnelle. »

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commentaires

A
Tout ça grace à Semence Sacrée...
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M
Plus de vieux ? Chic, car j'ai l'impression qu'après 60 ans on ouvre et on vide plus volontiers une bouteille de vin au repas. Les occasions d'apéros sont plus nombreuses, les visites chez le caviste, le restaurant ou le Vigneron aussi. On va plus chez le docteur, on se soucie plus de sa santé et, vu ce qu'il nous reste à vivre (entre 10 et 20 ans, parfois plus), on a moins peur du vin. Nous sommes enfin libres et positifs ! Chic !
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F
Cher Jacques,<br /> Rappellez vous le livre de Mireille Guilano, ancienne dirigeante de la Maison de Champagne Veuve Cliquot, "Ces Françaises qui ne grossissent pas ... comment font-elles ?". ce livre vante les vertus du régime continental, examine les raisons pour lesquelles les françaises qui mangent du pain des patisseries et boivent du vin ne grossissent pas. Il dévoile les secrets du "French Paradox" et traduit en 37 langues, s'est déjà vendu à plus de 2 millions d'exemplaires dans le monde.<br /> Enfin le presse professionnelle se fait régulièrement l'écho de ce "phénomène", tel Vitispere.com qui le 15 /05/2008 titrait "Le vin et les femmes: bilan à mi-parcours d'une liaison prometteuse".<br /> En conclusion, ne devrait-on pas rappeller à nos dirigeants la citation attribuée à Pasteur "...le vin la plus hygiénique des boissons" (... but avec modération (of course).<br /> Bonne année 2009 à vous et tous vos fidèles lecteurs.<br /> François Gugenheim
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