" La distillation obligatoire fut étendue à de nombreux petits producteurs au même titre qu'aux gros producteurs ; le droit de planter de nouvelles vignes fut strictement limité ; et des indemnités furent promises aux producteurs qui arracheraient leurs vignes pour se livrer à d'autres cultures. Un organisme nommé Institut des Vins de Consommation Courante (IVCC), placé sous le contrôle des viticulteurs, fut institué en vue de surveiller le fonctionnement du nouveau système. Il reçut des demandes d'indemnités de la part de quelque 90 000 viticulteurs, qui arrachèrent 100 000 ha de vignoble, soit 7% du vignoble national. Le programme d'arrachage fut arrêté en 1957 après deux années de mauvaises récoltes. En 1962 une récolte pléthorique engendra un nouveau surplus et démontra que la réduction de la surface cultivée ne suffisait pas à résoudre le problème chronique du vin " in Gordon Wright La Révolution rurale en France.
Les temps difficiles sont le terreau du basisme, les démagogues ruraux, en 1953 Henri Dorgères, l'apôtre en chemise verte de l'avant-guerre, en dépit de son passage dans les geôles de la République pour fait de collaboration, tentait un come-back. Mais, comme toujours, un rival plus jeune et plus flamboyant se mettait en quête de l'appui de la base paysanne : Pierre Poujade, le papetier de StCéré, qui lui ôtait sa chemise au beau milieu de ses discours gesticulatoires.
En 2006, des petits nouveaux montent sur le tonneau, des qui s'autoproclament porte-parole de la base, les coordinations, jouant sur la désaffection de celle-ci pour sa représentation officielle, des qui débitent au mètre linéaire des propositions pour sortir de la crise, qui sont autant d'absurdités, de mauvais coups portés au produit et à l'image des vignerons, de la démagogie pur jus qui tétanise et bloque plus encore la mise en oeuvre des solutions concrètes pour sortir de la crise.
Que faire ? Agir ! Vite ! Les démagogues insultent l'avenir, le destin des Poujade, Nicoud et consorts est là pour le rappeler...