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25 avril 2006 2 25 /04 /avril /2006 09:11

" Entraînée, contre ses inclinaisons, dans le tourbillon de l'économie mondiale, la France n'en finit pas de désespérer ses dirigeants actuels. Ils la dessinent moderne, dynamique, agressive, totalement plongée dans cette nouvelle compétition où les premiers sont ceux qui vendent le plus.

Hélas, le français n'est pas commerçant, il n'est que producteur : depuis longtemps, entre l'Economie et la France s'est installé un grand malentendu.

Dès le carolingien et le capétien, l'espace français est d'abord celui d'un Etat : aussi, tout est en place aux premiers frémissements de la modernité économique pour que la France manque l'économie. Car il faut répéter que la nature de la verticalité étatique s'oppose fondamentalement à une fluence économique qu'elle s'emploie, vaille que vaille, à canaliser, à baliser, à circonscrire.

Certes le pays se révèle d'emblée grand lieu de production. Campée sur un sol fertile tramé d'innombrables villages (le concept de base de la réalité française) parvenus rapidement à l'auto-consommation, la France est une matrice féconde. Prodigalité laborieuse liée à la pression constante d'un pouvoir, à nourrir dans tous les sens du terme."

Extrait de la revue Dérèglements de Comptes 8ème partie 1990 Jean-Michel Alberola et Michel Henochsberg (le texte intégral peut vous être transmis à la demande).

La France qui s'est découvert " une vocation exportatrice agricole " à la faveur des excédents communautaires de céréales n'a jamais généré en son sein une grande entreprise de trading de grains, celles-ci sont basées de l'autre côté de l'Atlantique : Cargill, Continental, Bunge et Louis Dreyfuss... et alors que l'essentiel de son excédent agricole (80%) provenait des vins et spiritueux, le secteur même s'il met en avant des équivalents Airbus pour situer le niveau de sa performance, se comporte en grand pays producteur insoucieux des grands flux qui ont redonné au vin un grand marché de consommation de masse. 

 

Sur notre territoire nous avons pu observer le sort réservé aux merciers et aux épiciers : balayés par la GD ou regénérés par la proximité, les services et les produits de valeur... Alors quand cesserons-nous de nous mettre la tête dans le sac, d'opposer bêtement le village gaulois au village mondial, dans le domaine du vin avec notre grand vignoble généraliste, notre antériorité, le savoir-faire de nos vignerons, nous pouvons tout produire à condition d'accepter d'aller affronter le grand large sur les embarcations les plus performantes avec des produits conformes aux attentes des nouveaux consommateurs....  

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commentaires

J
Bonjour à tous, Jacques a bien raison, nous ne réagissons pas, collectivement, économiquement, rationnellement, aux transformations du marché des vins devenu mondial. Allez lire ce que j'ai écrit sur mon blog  : institutionnel et opérationnel..... En Languedoc nous n'avons plus les moyens de commercialiser la totalité de la production, certains ,bien informés, disent, que nous ne pouvons commercialiser que 50% de la production, et que le problème rencontré au plan régional est semblable au problème de la sidérurgie lorraine il y a 20 ans..Le rapport Pomel est plein de bonnes choses mais c'est principalement de l'institutionnel, trés peu d'opérationnel, donc sans résultat immédiat sur le développement commercial et l'adaptation qualitative des produits au marché mondial<br /> Pernod Ricard est le 2° distributeur producteur de vin mondial, mais il ne produit pas en France et ne distribue en vins français que du Champagne... <br /> JC
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