Il est un grand principe du commerce : « le client à toujours raison» que devraient méditer certains de nos « experts » es-défense du vin avant de pousser des hauts cris, de vilipender celles et ceux qui ne font que rapporter une information publiée. Au point de départ, que ça leur plaise ou non, faire état qu’une étude, conduite par des chercheurs de l’Université de Kingston, révélant la présence de métaux lourds dans le vin, et que les Français figurent parmi les mauvais élèves, vient d’être diffusée par une publication scientifique Journal Chemistry Central, c’est de l’information comme faire état d’une déclaration de Le Pen « qualifiant de détail… ». L’information existe, la nature de son contenu n’engage pas le journaliste qui la rapporte. Cette révélation est d’autant plus nécessaire que cette information a été reprise dans le Washington Post « La contamination des vins par des métaux lourds pourrait transformer les effets bénéfiques du vin sur la santé en risque », dans le Wine Spectator : « Une étude sur la présence de métaux lourds dans le vin sème le doute dans la communauté des experts », dans Decanter qui a interrogé le professeur Declan Naughton, co-auteur de l’étude. Ce dernier estime « que les consommateurs devraient être informés des risques ». Révéler cet ensemble d’informations, avec une pointe d’humour et d’ironie légère, c’est aussi informer et non participer à une entreprise de déstabilisation de la France du vin, ni mettre en cause la mission de ceux qui s’échinent à « médicaliser » la consommation du vin. Les médias cités s’adressent à nos clients et se contenter de répondre, en jetant l’opprobre, en déclarant que la revue scientifique est une revue minable, de seconde zone, que les chercheurs ne sont que de pauvres chimistes, que ce ne sont que des accusations grossières, c’est le degré zéro de ce qu’il faut dire face à ce type d’information.
Pour nos experts « autruches », qui en général n’ont jamais vendu une goutte de vin, il fallait bien sûr ne rien publier, attendre que ça se passe, faire le dos rond. Lorsque l’étude contesté et contestable de PAN-Europe a été connue j’ai commis sitôt une chronique le 1er avril 2008, baptisée, car c’était l’info donné en boucle par les grands médias « Bourré de pesticides » http://www.berthomeau.com/article-18312616.html où j'exposais, arguments à l’appui, ce je pensais d’elle. Je n’ai pas la prétention de croire que ma réponse était parfaite mais elle avait au moins le mérite d’argumenter sur la base de constatations non contestables. Qu’aujourd’hui l’étude des chercheurs anglais soit scientifiquement contestable sur le plan de sa méthodologie, de la validité de ses conclusions, je n’en sais fichtre rien mais je persiste à écrire que l’exaltation, le discours outré en défense des « défenseurs patentés du vin » ne font que renforcer la mauvaise impression qu’ont de nous beaucoup de nos amis « anglo-saxons ». Ça relève à la fois de l’improvisation et du prêche et c’est totalement contre-productif. De plus, la pure dénégation donne le sentiment que nous refusons de regarder certaines réalités en face. Dans mes récentes chroniques sur les vins « dit naturels », je me suis longuement expliqué et je demande à nos experts « autruches » de réfléchir à ce qu’est une demande sociale, qui bien sûr n’a rien à voir avec leurs obsessions ou le combat de leur vie. Le monde change. Les consommateurs de vin changent. De grâce écoutez-les ! Cessez de nous gonfler avec vos vieilles lunes ! Nous ne sommes pas dans un camp retranché, bombardés par ces « salauds » de rosbifs, par des « écolos » membres d’ONG apatrides, qui nous veulent du mal. Nous sommes un grand pays du vin qui ne peut pas faire l’économie d’une réflexion et de plans d’action pour adopter des pratiques plus respectueuses du fameux terroir dont d’aucuns se gargarisent. La consommation du vin progresse partout dans le monde alors vos petites guéguerres franco-françaises ne sont que des combats d’arrière-garde.
Dans le même temps le Monde titre : « Les viticulteurs du Cap font leur révolution verte » : 135 producteurs se sont engagés pour engager la biodiversité de leurs terres.
http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2008/11/15/les-viticulteurs-du-cap-font-leur-revolution-verte_1119059_3244.html#ens_id=1119138 . Quelques morceaux choisis : « La biodiversité devient le moteur d’un secteur viticole sud-africain qui amorce sa révolution verte en ordre dispersé. Avec un intérêt économique bien compris : le logo BWI (Biodiversity and Wine Initiative) se veut « un outil de marketing qui donne un avantage compétitif à l’Afrique du Sud sur le marché mondial du vin ». […] « Nous utilisons l’argument de la biodiversité car cela fait sens. Ce sont les mêmes terroirs qui font la richesse de notre flore et celle de nos vins », justifie André Morgenthal, porte-parole de l’organisme Wines of South Africa. »[…] « Les méthodes conventionnelles ne fonctionnent plus, ni techniquement ni commercialement » estime Jonathan Grieve. Le propriétaire d’Avondale ne pulvérise plus une goutte de pesticide ou de fongicide sur ses 300 hectares. » La solution, c’est de restaurer la vie dans le sol au lieu de mettre celui-ci sous perfusion chimique, dit-il. Conserver toutes sortes de végétaux et d’insectes entre les vignes, cela remplace les fertilisants, cela aide à équilibrer la terre en oligo-éléments, à la rafraîchir, à rendre le milieu naturel autosuffisant ». C’est ce qu’attendent nos consommateurs et non qu’on leur serine que notre produit est un quasi-médicament – ils en bouffent déjà trop – car cette prescription vient se heurter à la toute puissance des lobbies médicaux. Le vin est bon pour la convivialité et il n’y a pas beaucoup de produits de substitution dans ce domaine. Alors de grâce arrêtez de le transformer en posologie pour vieillards cacochymes !
Enfin, puisque je m’exprime sur un espace de liberté ouvert à tous, avec impertinence souvent, parfois avec pertinence, je me permets de dire que j’abhorre autant les censeurs que j’aime railler les hygiénistes. La liberté de plume et de ton, surtout pour des gens qui chantent le bon plaisir et la convivialité de leur produit, est essentielle à notre civilisation du bien vivre ensemble. Oui j’affirme qu’on peut aborder avec un brin de légèreté des sujets sérieux. Charrier gentiment ceux qui ont choisi comme fond de commerce la défense du vin. Chaque jour, avec mes mots, je ne défends pas le vin, je l’aime, alors que tous les grincheux, les atrabilaires, les pisse-vinaigre, ne viennent pas me chercher des poux dans la tête parce que je défends la liberté de l’information, même lorsque le contenu de cette information nous déplaît. Que sur certains sujets d’intérêt commun, « l’industrie du vin » français, comme disent les canadiens de Radio Canada qui veulent m’interviewer dans le cadre d’un documentaire de 5 heures sur la France, parle d’une même voix, exprime auprès des chercheurs des demandes correspondant à la demande sociale, me paraît une urgence absolue. Enfin, pour conclure cette chronique d’humeur, je me permets de dire merci à Vitisphère http://www.vitisphere.com/breve.php?id_breve=54714 d’avoir joué son rôle d’agence d’informations.