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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 00:03

 

Paris, du gris sur gris, une pluie grasse qui dégouline, le macadam luit, des têtes de chrysanthèmes jaune pétant plein les trottoirs, un temps de Toussaint comme dit le garçon de chez Péret rue Daguerre. Dans cette rue piétonne, grouillante, commerçante, où trois cavistes ont pignon sur rue, la maison Péret est une institution. Elle jouxte les caves Péret. À l’intérieur, comme sur la terrasse, on y sert une cuisine roborative, tout particulièrement des spécialités régionales. La clientèle est très rue Daguerre, cosmopolite et intello chic. J’ai une faim de temps de Toussaint, alors pas d’hésitation des tripoux d’Auvergne. Chez Péret ils sont frais (selon arrivage comme le veut la formule) et goûteux à souhait. Je lorgne sur la petite affichette Vin du Moment. C’est un Côtes du Ventoux : "Quintessence" 2005 Château Pesquié. Connais pas ! Faut dire que je ne connais pas grand-chose. Le garçon est dithyrambique. Comme j’ai envie de me laisser convaincre j’opine. Je lui demande s’il peut m’apporter la bouteille car, comme je suis en solitaire je ne vais pas m’en descendre toute une, pour que fasse mes petites photos. Pas de problème. À une table au fond de la terrasse une solitaire amérindienne, avec un superbe bonnet andin, lis un bouquin sur les Buiseness School, en anglais bien sûr. Elle semble apprécier son verre de vin. Je me plonge dans mon John Le Carré, le dernier, « Un homme très recherché », ça m’évite de succomber à la tentation.

Quintessence 2005 du Château Pesquié
est superbe. Il est signé Frédéric Chaudière. Tout pour plaire : un nez à damner un saint et même tous les saints, une robe pourpre à dévergonder une nonne cloîtrée, une sœur tourière, un frère convers, un père abbé, en bouche c’est l’extase du premier baiser, une fraîcheur doublée d’un tempérament de feu, je fais corps. Pour les détails allez sur le site
www.chateaupesquie.com/ moi je reste sous le charme. Comme c’est jour férié je fais ci-dessous un copié collé de l’histoire des auteurs de cette petite merveille.
« Au début des années 1970, Odette & René Bastide, les grands-parents, rachètent le Château Pesquié qui appartenait alors à un descendant du célèbre écrivain Provençal, Alphonse Daudet. Ils sont des précurseurs car l’AOC Côtes du Ventoux ne sera finalement créée qu’en 1973. René & Odette vont alors très largement restructurer le vignoble permettant aujourd’hui d’avoir des vignes de 35 à 40 ans en moyenne (les plus anciennes ayant plus d’un siècle). Pendant près de vingt ans, les raisins du domaine seront portés à deux caves coopératives.

Edith & Paul Chaudière, fille et gendre de René & Odette, décident au milieu des années 1980 d’'abandonner leurs carrières médicales (kinésithérapeute et orthophoniste) pour reprendre l’exploitation familiale. Ils en profitent pour recommencer leurs études : examens de Sommelier-Conseil à l’Université du Vin de Suze-La-Rousse, mémoire sur la Sélection au Terroir, voyages d’études dans d’autres grandes régions viticoles (Napa Valley, Bordeaux, Oregon, Bourgogne…), formations professionnelles au lycée viticole d’Orange dans lequel le père de Paul, Charles Chaudière, était professeur d’œnologie. Du côté Chaudière, la viticulture est une tradition de pères en fils depuis le XIX° siècle.

Paul, Edith, René & Odette décident finalement de créer la cave du Château Pesquié en 1989 et auront la chance de faire leurs premières vinifications en 1990, fabuleux millésime. Le Quintessence 1990 est d’ailleurs toujours d’une étonnante fraîcheur. A l’époque l’Appellation compte moins de 10 caves particulières et la famille Chaudière est à nouveau un pionnier des Côtes du Ventoux.

Depuis 2003, les deux fils de Paul & Edith, Alexandre & Frédéric, ainsi que leur cousin Renaud, ont repris le flambeau et continuent désormais l’aventure familiale avec le même souci d’exploration et d’expression du terroir exceptionnel du Ventoux. Le Château Pesquié est aujourd’hui l’un des domaines phares de l’Appellation et du sud de la vallée du Rhône et la nouvelle génération entend bien maintenir le « feu sacré ».

Pour les ignares des merveilles de la cuisine de terroir le Tripoux d'Auvergne se présente sous la forme d'un "petit paquet rebondi".(je suis aussi un fan des pieds paquets provençaux)

Il est constitué :

 d'une enveloppe (pansette d'agneau uniquement) ;

d'une farce contenant au moins 20 % de fraise de veau et 80 % maximum de pansette de veau et/ou d'agneau, assaisonnée avec de l'ail, de l'oignon, du persil, du céleri, de la moutarde et d'autres épices.

 

En dessert chez Péret moi c’est flognarde à tout coup.  À mi-chemin entre le flanc aux pommes et la crêpe, la flognarde est une recette traditionnelle auvergnate. Un délice d’une légèreté extraordinaire, comme les tripoux d’ailleurs.

Voilà mes très chers lecteurs - ça fait très curé en chaire - en notre beau pays de France comment se faire plaisir simplement un jour gris de Toussaint. La belle amérindienne plie bagage et moi je suis resté sage comme une image. Et pourtant mes très chers frères la chair est faible. Mon Le Carré sous le bras je pense aux pentes du Ventoux, mont mythique que j’aperçois lorsque je suis sur les Claparèdes. Tom Simpson un grand et sympathique anglais, avec son beau maillot blanc à damiers Peugeot, que j’aimais bien, mais c’est loin. J’aime bien aussi Bédouin.

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commentaires

C
Je voulais attirer votre attention sur le site d'un super caviste indépendant, installé depuis plus de 20 ans à Paris: les caves du roy. Jean Luc Tucoulat choisit des vins toujours qualitatifs, prix super intéressants et aussi des raretés à découvrir!<br /> Faites un tour sur son site: http://www.cavesduroy.fr
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