Dans mes vertes années, lorsque je voulais devenir radio-reporter sportif et que j'écoutais "Sports et Musique " sur Paris Inter, le nom de Limoux évoquait pour moi le Jeu à XIII : la quintescence de l'exotisme que les matches entre Lézignan-Corbières et les vaillants Limouxins. Le temps passant, et c'est l'un des bonheurs de la vigne et du vin, je découvrais les plis et les replis de notre beau pays et je garde un souvenir ému d'un grand dîner à Limoux, au temps d'Antoine Verdale, avec le grand orchestre accompagnant d'ordinaire Michel Sardou, les Fécos, un trou normand et une nuit bien courte avant de reprendre l'avion pour Paris.
A Limoux j'ai maintenant un bon ami : Pierre Mirc, le président de Sieur d'Arques - en son temps il a été le plus jeune président de coopérative - un de mes compères de Cap 2010, ce qu'il a assumé avec courage et pugnacité dans le Grand Languedoc où les tribuns ont plus d'audience que les hommes d'action. Bon passons à ce qui m'amène ce matin : la 17ième édition deToques et Clochers, une manifestation unique au monde. Pierre m'y a invité en 2003. J'en suis revenu bluffé.
Tous les ingrédients y sont rassemblés. Le pays au travers de la rénovation du clocher de l'église d'un village : cette année l'église St Jacques du village de la Digne d'Aval ; le samedi on flane, on déguste, on discute avec les vignerons, c'est bon enfant, c'est bien organisé et on sent les gens heureux et fiers. Le produit ensuite, c'est la vente aux enchères des futs de Chardonnay et maintenant de Limoux rouge ; le dimanche matin, à la dégustation, on y croise des grands noms, le monde entier, des anonymes et des amis. C'est top. La convivialité ensuite avec le grand repas des vignerons le samedi midi et enfin, la Fête et le plaisir d'un grand repas conçu par la Toque de l'année : Christian Le Squer de chez Ledoyen pour la présente édition ; c'est bon, c'est la teuf, on s'amuse : même le préfet se bouge c'est dire, on danse, pas coincé le dîner on peut y amener sa douce et tendre sans risque qu'elle regarde sa montre.
C'est du beau, du bon, du joyeux, du simple et de bon goût, du comme j'aime pour que nos vins français séduisent, s'encanaillent, se lâchent, soient des vins à vivre, bien dans leurs baskets ou dans leurs souliers vernis... Que la fête commence. Tous mes voeux à Pierre et aux vignerons de Limoux pour que cette 17ième édition soit encore un grand succès.
Pour aujourd'hui, branchez-vous sur France-Inter pour le journal de 13 heures : Miren de Lorgeril et votre serviteur y débattront de l'avenir du vin français !