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31 mars 2006 5 31 /03 /mars /2006 09:30

Ce vendredi matin j'inaugure, sans pompe particulière, une nouvelle formule de fin de semaine : le feuilleton qui, au temps de ma grand-mère, était une petite histoire à épisodes nichée en bas d'une page du journal. Aujourd'hui, alors que le bon peuple scotché à sa télé consomme de la série américaine, en ouvrant cette fenêtre, je renoue avec ce genre désuet afin que dans un espace de temps où vous avez plus de temps, le WE, vous acceptiez d'en distraire un peu pour lire mes bluettes.

1er épisode : un fils de marchand de vin de bonne origine

Louis, Jean-Baptiste Bachelier voit le jour au Havre, le port des Amériques, une cité active, commerçante et industrieuse, dont il ne reste que peu de traces aujourd'hui : les bombes alliées et le crayon d'Augustin Perret lui a octroyé un nouveau visage. Nous sommes le 11 mars 1870, à la veille de la guerre déclarée bien imprudemment par le Napoléon à barbichette à la Prusse de l'impérieux Bismark. Son père, Alphonse, est un négociant en vins très renommé, vice-consul du Venezuela et son grand-père un banquier local respecté, un peu poète sur les bords.

Ce blond aux yeux bleus, nez aquilin - c'est son livret militaire qui l'atteste - est un beau jeune homme avenant de 1m 73 promis à un bel avenir. La voie royale de l'une des grandes écoles de la République, où l'élite de la nation est formatée et confortée dans sa supériorité, semble lui être ouverte. Il n'en sera rien, la mort brutale de ses deux parents interrompt sa résistible ascension : à l'âge de 19 ans il stoppe ses études pour travailler dans l'affaire familiale. Adieu les hautes sphères le voilà réduit à vendre du vin bouché de Bourgogne ou d'ailleurs.

Appelé sous les drapeaux, Louis ne reposera plus ses fonds de culotte sur les bancs de l'Université de Paris, comme étudiant en mathématiques, qu'à l'âge de 22 ans. Retour par la petite porte, celle des méritocrates, la République a aussi besoin de hussards noirs pour consolider son implantation dans les campagnes françaises; la séparation de l'Eglise et de l'Etat ne fut pas une partie de plaisir et les Congrégations furent priées, sans grand ménagement, de lever leur mainmise sur les petites têtes blondes ou brunes. Hors le confort des sentiers balisés, le parcours de Louis Bachelier se fait besogneux, le jeune homme n'obtient que des notes médiocres et les examens sont pour lui autant d'obstacles difficilement franchis; souvent il doit s'y reprendre à deux fois.

à suivre... à vendredi prochain... bon week et bonne lecture...

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