Cette chronique s’adresse à ceux qui, avec constance et ténacité, continuent de lire mon petit roman en ligne du dimanche (je rappelle qu’on peut toujours en obtenir la version intégrale en me la demandant sur jberthomeau@hotmail.com). Mon « héros », agent dormant infiltré dans la Gauche Prolétarienne par les services (RG et DST) du Ministre de l’Intérieur de l’époque : Raymond Marcellin, présente celui-ci comme un obsédé du complot international. Le hasard de mes pas m’a fait découvrir un samedi après-midi, sur les quais, chez un bouquiniste, le numéro de Mai 1978 du magazine LIRE dont le rédacteur en chef était notre ami Bernard Pivot. Au sommaire, le livre de Raymond Marcellin : « L’importune vérité ». J’achète.
Du 31 mai 1968 jusqu’au 27 février 1974, date à laquelle il quitte la Place Beauvau pour faire un très bref séjour rue de Varenne au Ministère de l’Agriculture du 1er mars au 28 mai 197, Raymond Marcellin aura été le Ministre de l’Intérieur qui aura tenu ce poste-clé le plus longtemps sous la 5ième République. Membre des Indépendants et Paysans sous la IVe, il sera 6 fois Secrétaire ou Sous-secrétaire d’État. Décoré de la francisque sous le régime de Vichy le député-maire de Vannes est, comme l’écrit LIRE un « Homme de droite, homme d’ordre, il ne cache pas son irritation devant les lenteurs et les « faiblesses » de la justice. Il admire Cavaignac, qui réprima dans le sang la révolution de 1848 et proclame son horreur de la Commune. Il donne l’image de ce que l’on appelait sous la III ème République, un « bon Ministre de l’Intérieur ». Quand il succède à Christian Fouchet, les sources bien informées rapportèrent que le Général de Gaulle l’aurait accueilli, ce dont je doute très fort, d’un « Enfin Fouché, le vrai ». Il est sûr qu’il y avait du Fouché dans cet homme qui aimait se définir comme « premier flic, premier préfet et premier maire de France ».
Dans son livre : « L’importune vérité » il explique que : « rien n’a été tout à fait pareil depuis ce mois de mai 1968 où les pouvoirs publics ont flanchés ». Alors, après avoir contribué à faire élire la « Chambre introuvable » notre « nouveau Fouché va, toujours selon LIRE : « Persuadé que la subversion est partout. Que la moindre manifestation dissimule un vaste complot, Raymond Marcellin crée les brigades spéciales entraînées aux affrontements de la rue, dissout les organisations révolutionnaires et fiche trois mille dirigeants et militants, notamment gauchistes, quitte à féliciter les groupements d’extrême-droite qui, dans les universités, prêtent main-forte à la police par de « courageuses interventions ». Si les agitateurs français ne sont qu’une antenne des forces révolutionnaires mondiales manipulées par l’URSS, la Chine, Cuba ou la IV e Internationale, il faut s’attacher la collaboration des polices étrangères. »
Comme vous pouvez le constater mon cher « héros » patauge vraiment dans l’Histoire…
Pour terminer cette chronique je ne résiste pas au plaisir de vous livrer un extrait du livre dans lequel Marcellin parle du Général : « J’ai assisté, sous la IVe République et la Ve, à quelques cinq ou six cents conseils des Ministres, sous les présidences de Vincent Auriol, René Coty, Charles de Gaulle et Georges Pompidou.
Avec le Général, c’était autre chose. Pendant sept années, de 1962 à son départ en 1969, je fus subjugué par la vigueur de son intelligence et de son caractère. Le général Franco, en présence de notre ambassadeur à Madrid, me demandait un jour : « Mais comment gouverne-t-il ? » et, tout de go, je répondis : « À l’intelligence ! »
Lorsqu’il concluait un débat, après que chacun eu le loisir de s’exprimer avec la plus grande liberté, ses décisions s’imposaient dans nos esprits non pas à cause de son seul prestige mais parce qu’elles paraissaient évidentes. Il connaissait à fond ses dossiers. On l’a dit mal entouré. C’est faux. Le choix des membres de son cabinet, comme celui de Georges Pompidou, a toujours été excellent et s’est porté sur des hauts fonctionnaires de qualité et d’un grand savoir.
De Gaulle éprouvait une violente allergie pour les exposés qui tournaient autour du pot. Quand un ministre n’était pas clair dans une communication, il tapotait sur la table avec le bout de ses doigts. Si le ministre ne comprenait pas, la tambourinade devenait de plus en plus forte et, tout à coup, c’était la remarque cinglante, ou, un « Ouais » assez insolent, ou, encore, la question embarrassante qui mettait fin à l’exposé diffus.
Le Général de Gaulle aura été le Français le plus français de son temps. »
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