Dédié à tous ceux qui ont fait des excès de table à la St Sylvestre, ce petit opus désuet en diable est plus agréable que l'hépatoum, publié dans la collection Petite encyclopédie portative aux éditions les milles univers est signé Maurice Mac-Nab né le 4 janvier 1856 dans le château de Fay à Vierzon. Il est le premier né de jumeaux et fils de d’Édouard MacNab dont la mère, Rose-Aimée de Francières est une riche héritière d’une noble famille du Berry et de Louise Penfentenio de Cheffontaines issue d’une famille de souche bretonne. Avec son frère jumeau Donald ils suivent leur scolarité au séminaire de la Chapelle-Saint-Menin d’Orléans. Lui le 19 octobre 1881 il entre dans l’administration de la Poste
Il fréquente assidument le Cercle des Hydropathes à Montmartre, au cabaret du Chat Noir, situé Boulevard Rochechouart, que Rodolphe Salis (fils d’un limonadier de Châtellerault) vient d’inaugurer dans les petits locaux d’un ancien bureau de poste.
Maurice MacNab va donc mener une vie de poète de cabaret. Il est atteint de la tuberculose et il meurt dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 décembre 1889. Il venait de recevoir les palmes académiques quelques jours avant.
Si vous voulez un jour faire un petit cadeau original et peu coûteux : 5 euros offrez ce minuscule thèse d’un « bègue, myope, fonctionnaire, réactionnaire, poète, hydropathe, incohérent, zutiste, chansonnier au Cat Noir, illustrateur, spirite… » C’est d’un autre temps, c’est plein de non-sens, de dérision, ça ne ressemble à rien de connu. Je vous offre comme amuse-bouche l’introduction.
INTRODUCTION :
Grâce à de nombreux travaux, l’étude du mal aux cheveux, commencés seulement depuis quelques années, a fait des progrès très rapides.
Toutefois, l’existence de cette curieuse idiosyncrasie présente aujourd’hui plus d’un point obscur.
Les théories qui attribuaient le développement de ce mal à l’altération du tube capillaire ou a la compression sur les bulbes pileux sont aujourd’hui presque complètement abandonnées. Pour la plupart des auteurs, le système nerveux est le seul en cause, et le mal aux cheveux doit entrer dans le groupe, chaque jour plus étendu, des troubles trophiques.
Pourtant, s’il est possible, dans un très grand nombre de cas, d’affirmer que le mal aux cheveux est un syndrome consécutif à des troubles nerveux évidents, il est d’autres observations dans lesquelles on est obligé de reconnaître le contraire.
N’est-ce qu’une névralgie affectant le plexus cervical ? Peut-être existe-t-il un mal aux cheveux idiopathique, confondu à tort avec la migraine. Cette question ne saurait recevoir une exacte solution tant que l’on n’aura pas séparé le mal aux cheveux des affections qui l’accompagnent généralement : la gueule de bois, la pituite et le poil dans la main.
Avant d’entrer en matière, qu’il nous soit permis de remercier nos maîtres dans les cabarets de leur constante bienveillance. Nous prions M. le professeur Charles D., dit l’intrépide-vide-bouteilles, de vouloir bien agréer tout particulièrement l’expression de votre respectueuse reconnaissance.