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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 00:01

 

Même si certains pensent que je suis le roi du baratin l’histoire qui suit est une histoire vraie. Pour vous prouver ma bonne foi je pourrais citer à la barre des témoins de haute volée qui sont par ailleurs les acteurs de cette histoire. Mais, pour ne pas compromettre leur réputation, je ne les appellerai pas à la rescousse et ne vous dévoilerai pas leur CV. Que du beau monde nous avions, en cette fin d’après-midi-là, invité sur les hauteurs d’Asnières, tout près de la gare de Bécon-les-Bruyères chère au cœur du grand Emmanuel Bove. Au 5ième et dernier étage, sur une splendide et vaste terrasse, notre hôte, homme du vin, compagnon gourmet de mon bref séjour sur le port de Gennevilliers, et son épouse, nous accueillaient pour ce que je voulais être – mégalo je suis – une grande et belle dégustation de rosés d’été. Le panorama nous dévoilait les joyaux de notre ville capitale. Nous nous extasions. Tout le monde était à l’heure, sauf notre Murielle du 15iem. Ça sentait la fin de cycle, tout ce petit monde fourbu aspirait aux vacances et je me disais que le natif d’Asnières avait eu raison de préciser sur l’invitation que la dégustation serait conviviale.

Dans le cercle des invités : 6 mecs et rien qu’une gonzesse, mais quelle gonzesse si je puis me permettre ce type de familiarité. Du caractère, juste ce qu’il faut de provocation de fille, une belle expérience dans le marketing du vin, un zeste de piment dans le monde plonplon des zonzons et un joli prénom qui a une histoire pour moi (lorsque ma sœur attendait son second enfant, persuadée d’avoir une nouvelle fille elle voulait la prénommer Valérie et moi de lui dire : si c’est un garçon ne change pas de prénom. C’est ainsi que mon neveu s’est retrouvé affublé du prénom de Valéry immortalisé par le déplumé de Chamalières). Sur la table, des verres alignés, et la première fournée des 28 bouteilles à déguster. Nous avons adopté une technique de dégustation très innovante, très débridée, speedée, dont bien évidemment je vous tairais les grands principes afin que les grands prêtres qui officient dans les lieux saints ne me vouent pas à la Géhenne et demandent mon excommunication par bulle du souverain professeur Pitte.

L’échantillon était-il représentatif ? La réponse est oui sans contestation. Pourquoi ? Parce que les 2 échantillonneurs sont 2 anciens acheteurs patentés, le premier, un vrai pro, notre hôte, 18 bouteilles, l’autre assez peu fiable, c’est moi, 10 bouteilles. Donc, silence dans les rangs, notre philosophie se résumait à tester des rosés populaires, pas trop chers, ceux que monsieur et madame tout le monde peut acheter au magasin du coin. Tout le contraire de ce que font nos chers confrères qui dégustent des vins qu’il faut aller chercher avec sa petite voiture : pour exemple Régal qui vantait 2 vins dans son dernier numéro et aucun n’était accessible dans la Région Parisienne faute d’être distribué (je n’incrimine pas le vigneron). Bref nous avions 2 vins de table, 18 vins de pays, 7 AOC et 1 espagnol. Au plan régional : Val de Loire 4, Oc 4, Var 4, Ile de Beauté  3, petites zones VdP 2, Bouches du Rhône 1, Bordeaux 2, Sud-ouest 2, Provence 1, 1 Languedoc et 1 Beaujolais. On pourrait nous reprocher la sous représentation des rosés de la Provence AOC par rapport au VdP du Var mais il s’agit d’une pure question de prix (les bons sont chers). Enfin 5 des vins étaient des AB.

Le top départ était donné pour la première série. Le plop des bouchons en cascade, peu de liège, une seule vis, le nectar est servi et les mecs se coltaient au taf dégustatif avec un bel enthousiasme et le professionnalisme qui sied à l’exercice. Et la gonzesse me direz-vous, que faisait-elle ? Elle attendait son heure avec l’air détaché de celle dont attendez une réponse favorable après une cour acharnée et qui va vous éconduire avec le sourire. Allait-elle nous prendre à contrepied ? Aimer les délaissés. Les garçons se délectaient de la lecture de certaines contre-étiquettes qui selon eux raviraient les amis de la CNAOC. Et puis, dans l’entre-deux il y eut un silence, et la sentence de notre « the nana » est tombée, tel un couperet acidulé, sans appel : « moi j’aime que les rosés de mec ! » Emballé c’est pesé. Le message d’une clarté limpide : lâchez-nous les baskets les mecs, cessez d’estampiller le rosé boisson pour filles, ne pensez pas à notre place, faites du vin, point ! Ses très chers collègues, tout en appréciant la beauté du geste, la charriait sur le thème : « tu ne sais pas quoi inventer pour te singulariser… » alors que moi, grand expert es-nana, blanchi sous le harnois, je pensais que l’irruption des femmes dans l’univers bien macho du vin allait vraiment faire bouger les lignes, secouer les certitudes et, comme diraient les mecs, « pas fini de nous en faire baver… »

 

Les séries 2 et 3 furent dégustées sur le même mode endiablé. Votre serviteur collationnait les notes de dégustation. Notre Murielle du 15ème arrivait en compagnie de son mari. Notre hôtesse nous régalait. L’heure était venue de savourer des bulles. J’avais bien sûr apporté du Préambulles. Je prévins notre hôte de son caractère éruptif. Ce fut un geyser qui épandit sa mousse sur le déboucheur qui, avec son humour bien connu, imbibé du nectar sauvage, lâchait « c’est ça les bios… on ne peut pas leur faire confiance… » À notre grand regret nous ne pûmes apprécier le Préambulles qui embaumait la vêture de notre hôte. Par bonheur restait la bouteille de champagne les Rachais de l’ami Boulard. Comme chat échaudé craint l’eau froide on me confiait le débouchage qui se déroulait sans incident. Nous n’étions plus en mode dégustation mais en mode réception : belle surprise, belle unanimité et, que Valérie me pardonne l’appellation un peu triviale que je lui ai collé pour les besoins du scénario, notre gonzesse qui n’aime que les rosés de mec appréciait. Finir en beauté une dégustation débridée me comblait de bonheur. Vacances pour tout le monde et compte-rendu pour la rentrée des classes…

 

PALMARÈS

 

1-     Les préférés (5citations) : Poussin Rose de Sacha Lichine VdP des Sables 2007, le Gamay 2007 de Claude Cogné VdP du Val de Loire, Pink Flamingo 2007 VdP des Sables, Domaine Montrose 2007 VdP des côtes de Thongue, Château Pénautier comte de Lorgeril Cabardès 2007.

2-    Les appréciés (4 citations) : Les Sablonnettes Ceci n’est pas un rosé VdT 2007 Val de Loire, le Grolleau de Joël Hérissé 2007 VdP du Val de Loire, Gris de Gris de Gérard Bertrand VdP d’Oc 2007, Tradition de Buzet 2007 et Château Cajus Bordeaux Clairet 2006.

3-    Les typés (3 citations) : Grenache Grains de cépage Nicolas VdP de l’île de Beauté 2007, En la Tradition Saint Mont 2007, Syrah Un 2007 Caves Commandeur VdP du Var et Domaine la Sauveuse 2007 Côtes de Provence.

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