Ce matin je suis un peu vénère. Je suis tombé - pas de mon vélo - mais sur une tribune libre dans Sud-Ouest du 6 mars : "La bataille du vin" où un bel esprit, banquier d'affaires, délivre diagnostic et posologie pour tirer notre viticulture de l'ornière. Mais comme c'est un Bordelais - ce cher François-Xavier Bordeaux que je croisais dans les couloirs du Palais Bourbon au temps où il cajolait les parlementaires pour le compte du regretté Pierre Bérégovoy alors que moi je me farcissais, au nom d'un Ministère toujours en quête de trois sous pour panser les plaies des agriculteurs, deux beaux esprits tous deux issus de l'Inspection des Finances : Hervé Hannoun et François Villeroy de Galhau (1) - il reste scotché au tonneau. (1) La gauche de gouvernement en quelque sorte, celle qui donne des boutons et que l'on cache comme un sein qu'on ne saurait voir.
Bref, cher FX, votre point de vue est bordelo-bordelais, il faut sortir le périscope au-dessus du niveau de l'estuaire. Je ne dis pas que vos remarques soient dénuées d'intérêt mais elles sont un peu réductrices. Ecrire que les trois coups qui ont transformé radicalement l'économie de la viticulture en 10 ans sont : la Parkérisation, les usines à vin du Nouveau Monde et la baisse de la consommation sur les marchés matures, c'est un peu short. Prenez un peu de hauteur et consultez quelques opus sur le sujet si vous souhaitez aller au-delà des barrières de Bordeaux.
Quand à la vision exprimée à la suite du diagnostic : Réunifier, Responsabiliser, Simplifier, elle est, elle aussi, surtout sur le premier point, strictement locale, et même si il y a quelques suggestions interressantes, restreindre sa vision à l'allégement des procédures d'agrément et réduire la simplification au dépoussiérage, certes utile, de la sur-administration de notre viticulture, ne fait pas un plan stratégique pour notre viticulture.
Enfin, puisque FX dans une belle envolée fait référence aux futures échéances de 2007 et qu'il en appelle à la modernisation de la filière, très respectueusement je le prie de noter que Bordeaux, en dépit de sa notoriété et de son poids économique, n'est pas la France du vin et que si les professionnels doivent faire leur part de chemin pour la réforme, les responsables publics se doivent aussi d'ouvrir un peu plus les écoutilles pour prendre la mesure de la grande mutation que doit affronter notre secteur.
Comme je suppose, cher FX, que vous n'avez pas la chance de surfer sur mon blog, je confie le soin à mes lecteurs bordelais de vous transmettre mon « poulet » pour que vous puissiez enrichir votre réflexion stratégique... A plus.