Chantait Boris Vian... Je reviens de Bordeaux où j'étais invité par la Fédération des Coopératives Vinicoles d'Aquitaine. Je remercie le Président et le Directeur de leur invitation, ça m'a permis de remettre, si vous me permettez l'expression, les pendules à l'heure car certains dans leurs commentaires de mes chroniques en viendraient à reprocher aux signataires de Cap 2010, via le nouveau club "Sans Interdit", l'inertie de ces dernières années : on nous attend, nous et nos propositions, vite, vite, le feu couve dans nos vignobles...
En termes médicaux : nous avons posé le diagnostic, nous avons écrit l'ordonnance mais nous n'avions pas le pouvoir de la mettre en oeuvre. Pour la suite je donne la parole à l'un des notres : Jean-Louis Vallet qui, dans l'Union Girondine des vins de Bordeaux de mars 2006 déclare à propos des objectifs du Club " Il ne s'agit absolument pas d'une démarche comparable. Nous ne voulons nullement nous engager dans une réédition de Cap 2010. A quoi bon d'ailleurs vouloir réunir à nouveau et entendre plusieurs centaines de présidents de syndicats viticoles et chercher à dégager entre eux un minimum de consensus dès lors que nous savons par avance que, faute de pilote d'une telle opération, on irait inoxerablement à l'échec ? (...) Ce que nous cherchons à mettre sur pieds c'est une espèce de Comité informel de réflexion stratégique..."
En clair nous n'irons pas patauger dans les bassines, ni courrir les estrades, nous n'allons pas occuper les colonnes des journaux avec des resucées de nos écrits, les ouvriers de la 25 ième heure s'en chargent. Ce que nous voulons c'est exercer un pouvoir d'influence au bon moment, au bon endroit. Alors un peu de patience chers abonnés, le temps est une variable qu'il faut maîtriser : même s'il y a urgence, une urgence qui n'est pas de notre fait, nous ne confondrons pas vitesse et précipitation. Nous ne sommes pas des sauveurs, des "hommes providentiels", mais un groupe qui, fort de sa diversité, à chaque fois que l'opportunité lui sera offerte, pèsera pour que les choix vitaux pour notre secteur soient faits.
Je pars à Barcelone discuter avec nos collègues espagnols : un réseau d'influence ça se tisse avec patience et ténacité, et, entre nous soit dit, ces dernières années je suis de ceux qui ont connu la solitude du coureur de fond. Alors faites-moi le crédit de croire que je suis déterminé à aller de nouveau vers l'essentiel et faites moi la grâce de ne pas me demander d'emprunter les chemins de traverse qu'adorent pratiquer beaucoup d'adeptes du yaka...