La petite histoire qui suit, dont il vaut mieux rire que pleurer, est illustrative et, sans en tirer de conclusions générales, surtout dans le registre : tous les mêmes, elle doit pour tout ceux qui, dans cette situation de grandes difficultés, souhaitent travailler efficacement au redressement, les inciter à plus de dicernement et surtout à essayer de retrouver le chemin de l'intérêt général.
La scène se passe sur Canal +, à la fin de l'émission le Grand Journal de Michel Denisot, les téléspectateurs posent des questions loufoques aux invités. En l'occurence un ancien Ministre de la Culture, dont beaucoup de français pensent d'ailleurs qu'il l'est à vie, s'y collait. On le titillait sur une éventuelle biture au salon de l'Agriculture et bien évidemment la question du liquide vint. La réponse, naturelle, fut : la bière bien évidemment, une bonne bière du Pas-de-Calais... Et moi de sourire au souvenir de la pugnacité du cher homme au temps où le Cheverny ambitionnait d'accéder au saint des saints de l'AOC et de ses protestations d'amour pour le précieux liquide issu des vignobles entourant le chateau de Cheverny, milles sabords...
Le lobby du vin, vu de la fenêtre des anti de toutes obédiences, est un lobby d'élus et, par construction, un élu se préoccupe de sa clientèle électorale, c'est normal, elle est à l'origine de sa bonne fortune et tient entre ses mains son avenir. Et le vin dans tout ça ? Présent certes, mais comme le serait les fraises du Périgord ou les carottes de Créances. La surexposition du vin dans l'hémiclycle est contre-productif, les professionnels du vin doivent se prendre en charge et avoir le courage de s'attaquer aux causes profondes de la crise plutôt que d'envoyer des leurres dans le ciel plombé. Sinon ceux qui reviendront bredouilles de la chasse " au bitard " seront en droit de leur demander des comptes. C'est très médiatique par les temps qui courrent.