Lorsqu'il animait la tranche horaire du matin d'i-Télé Thierry Gilardi m'avait invité pour parler de la mondialisation du secteur du vin. De lui j'ai gardé le souvenir d'un journaliste très professionnel, précis, simple et avenant. J'envisageais, car c'était un bon vivant, de le soumettre un jour à mes 3 questions... La vie, celle que l'on perd sans préavis, en a décidé autrement. Depuis mon petit blog j'adresse à sa famille et à ses proches ces quelques mots de sympathie pour un homme qui, bien que parti trop vite, a réussi sa vie...
Cher Monsieur,
Merci de votre lettre. Entendu pour le départ de cartons début octobre.
Je suis tout à fait désolée de vous avoir ainsi contrarié au sujet du prix du vin. Je vous avais fait un prix amical pour le 1979, et ne pensais pas que cela deviendrait une habitude !
Si j'ai le plaisir de vous revoir, je vous montrerai les factures de mes fournisseurs et de la main-d'oeuvre pour le chai !
Je ne compte pas mon temps, et vous n'ignorez pas que les expéditions pour les USA sont plus longues à préparer, le paiement plus lent aussi.
Mes clients européens n'ont fait aucune difficulté concernant l'augmentation.
Le 1979 était à trente francs ; il ne me reste que vingt-quatre bouteilles et autant de magnums, que je voudrais garder. Il me semble tout à fait normal d'augmenter de trois francs mon prix de vente.
Le 1980 est peut-être médiocre chez les autres, mais pas ici.
J'ai augmenté mon prix lors d'une réunion du CIVB après avis autorisé.
N'oubliez pas que mon vignoble bien modeste, bien petit, est un cru exceptionnel rattaché aux Graves de Léognan. Sur ce territoire, il est impossible de trouver un prix approchant ; certains crus y jouent la politique du rendement et leur qualité ne vaut pas...la mienne.
Comme je ne veux pas ruiner un homme aussi aimable et aussi amoureux du vin que vous, je veux bien vous consentir une nouvelle fois le prix amical de trente francs au lieu de trente-trois francs pour le millésime 1980, en échange de quoi vous voudrez bien me régler plus rapidement.
Recevez, cher Monsieur, mon souvenir le meilleur.
Mme de Lacaussade
Ce courrier adressé à Kermit Lynch, par Madame de Lacaussade propriétaire du château de l'Hospital, dans les années 1980, puisque celui-ci le publie dans son livre en 1988.
La traduction française : "Mes aventures sur les routes du vin" vient d'être réédité à la Petite Bibliothèque Payot.
Madame de Lacaussade " La propriétaire du château de l'Hospital, dans les Graves, près de Bordeaux, a une abondante chevelure grisonnante qui se plaît à retomber sur ses yeux pleins de vivacité. Elle s'habille de manière raffinée et insouciante : un pull-over chiné aux couleurs terriennes, une jupe de laine anthracite et des mocassins de cuir un peu usagés. Elle a de la classe et de la personnalité. Plus proche de soixante-dix ans que de soixante, elle incarne ce que les français appellent affectueusement la vieille France." écrit Kermit Lynch. ICI
Le château l'Hospital rouge 2003 et 2004 = 12 euros TTC départ propriété
Le château l'Hospital blanc 2003 et 2004 = 11,50 euros TTC départ propriété