Aurais-je pris un coup de froid ? Parler d'eau, d'eau virtuelle de surcroît, sur un blog dédié au vin c'est s'exposer aux foudres des compagnies bacchiques ou des esthètes qui font leurs emplettes chez Lavinia. Mais Vin&Cie est un espace de liberté et ce concept "d'eau virtuelle" doit nous donner à réfléchir. Keskecé ?
C'est le constat qu'au travers du commerce international de produits agricoles, de l'eau est implicitement échangée, à travers son incorporation dans le produit. Que ça nous choque ou non ya beaucoup d'eau dans le vin. Conséquence pour un futur où l'eau serait plus rare : un pays pourrait économiser ses ressources en eau en choisissant d'importer un produit agricole plutôt que de le produire localement. Attention, l'économie réalisée n'est pas égale à la quantité d'eau virtuelle contenue dans le produit importé, mais à celle nécessaire si le bien avait été produit dans le pays importateur.
Des études récentes montrent que 90% des échanges mondiaux d'eau virtuelle sont associés au commerce international de l'agriculture. Pour Alexandre Le Vernoy du Groupe d'économie mondiale de Sciences PO, la libéralisation des échanges agricoles aurait un impact sur l'évolution des flux d'eau virtuelle : en réallouant dans le bon sens les flux d'eau virtuelle, c'est-à-dire des pays utilisant plus efficacement l'eau vers les pays les moins efficaces (en éliminant les subventions gaspilleuses d'eau) et en favorisant les pays exportateurs utilisant davantage l'eau pluviale par rapport à ceux recourant plus à l'agriculture irriguée...
Bon, je sens que je vais me faire tomber dessus à la fois par les productivistes et par les altermondialistes mais je crois que ça vaut la peine de s'arrêter sur ce sujet et d'en débattre chers lecteurs.