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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 00:05


Je dois vous l'avouer, mes collègues bloggeurs qui à longueur de chroniques hument, mirent, lapent, gazouillent avant de régurgiter dans un crachoir en inox ou un vieux seau à champagne les divins nectars soumis à la dégustation, me fascinent. C'est beau comme la grand messe chantée : ça commence par l'introït et ça fini par l'ite missa est, le rituel est bien rodé. Bien évidemment, depuis le jugement de Paris, il est du plus grand chic de se faire une verticale ou une horizontale, comme ci-dessous celle du grand maître Poussier sur des Montrachet et celle d'un total inconnu sur l'incontournable Romanée Conti. J'en reste sans voix.

 

   

Grande descente de Montrachet !

Une dégustation verticale de Montrachet demeure un moment extraordinaire pour tout amateur de vin. Je dois au domaine Jacques Prieur d'avoir eu le bonheur d'en goûter récemment pas moins de onze millésimes, en compagnie de Nadine Gublin, l'œnologue du domaine. La maison Prieur possède deux parcelles sur ce terroir magique, situées sur la commune de Chassagne-Montrachet. La première de 37.73 hectares a été plantée en 1957 et en 1992. La seconde se situe sur la plus haute terrasse des " Dents de chiens ", 20.90 hectares replantés avec une densité de 13000 pieds / hectare.

Equilibre Royal
Le millésime 2005 impose immédiatement tout ce que l'on peut attendre d'un Montrachet : puissance et fermeté, avec une parfaite intégration du bois malgré un passage de 20 mois en fûts de bois neufs. La bouche est dotée d'un volume incroyable ! Une merveille d'équilibre, à laquelle une minéralité digne d'un Charlemagne assure persistance et finesse.

Le 2004 ne possède pas l'harmonie et le volume de 2005 ; son style est plus sphérique avec une acidité plus basse. C'est un vin plus facile d'approche, à la texture à la fois plus massive et la persistance moyenne.

Le 2003 s'exprime de façon légitime sur la puissance du millésime. Son boisé est toasté, la bouche se révèle opulente mais sans lourdeur, le support fraîcheur est apporté par une touche minérale qui apaise cette générosité.

Le 2002 est d'une grande rectitude, l'archétype du Montrachet à oublier en cave. D'une juste maturité, il affiche une grande rectitude de bouche, une minéralité à la limite de l'austérité et beaucoup de persistance.

Ciselé comme à Chablis
Suit un 2001 à la maturité plus hétérogène, déjà prêt à boire, dans un style classique, doté d'un bon support acide, en demi puissance. Il apparait cependant supérieur au 2000 qui n'a pas digéré son boisé et évolue sur des notes mellifères, d'infusion et de fougères. Sa bouche manque d'envergure, avec une pointe aqueuse en son milieu.

Le 1999 dévoile une grande complexité, une grande finesse de texture. Une touche minérale apporte un côté jonc, miel, fruits secs. La bouche est tendue et le vin se resserre, ciselé comme un grand chablis.

Le 1994 bascule dans un registre automnal avec une petite oxydation. D'amplitude moyenne, il faut le boire.

Dans un style différent le 1992 évolue sur des saveurs d'humus, de cake, de pain d'épices. Mais en bouche, la matière se délite et l'acidité fait défaut. Le vin semble déséquilibré.

Issu d'un millésime moins réputé, le 1991 se montre pourtant complexe et délicieux aujourd'hui avec des saveurs de beurre, d'acacia et de noisettes grillées.

Nous terminons cette dégustation par le 1990. Et quel 1990 ! Le vin se révèle à l'aération. Mûr et frais, sur des notes de pain aux céréales, de sésame, de biscuit. La bouche est magnifique, grasse, ample et dotée d'une belle persistance. 
Un vin immense d'une éternelle jeunesse.

 Auteur : N.Gemeline

 Vin N° 1 : Domaine de la Romanée Conti- 2003

Vin N° 2 : Domaine de la Romanée Conti- 2003

Vin N° 3 :Domaine de la Romanée Conti- 2003

Vin N° 4 : Domaine de la Romanée Conti- 2003

Vin N° 5 : Domaine de la Romanée Conti- 2003

Vin N° 6 : Domaine de la Romanée Conti- 2003

Synthèse de la dégustation

J'ai longtemps hésité à la mettre celle-là ! Et puis zut ! Je me lance ! 
Tout d'abord, où déguster année après année les vins de ce domaine mythique quand on n'est ni journaliste, ni fortuné ? La réponse : chez [b]Grains Nobles à Paris[/b], (www.grainsnobles.fr) l'école de dégustation au pieds du Panthéon. Ne cherchez pas, il n'y a aucun autre endroit au monde où l'on peut le faire! Merci donc à grains
Nobles pour ce rendez-vous formidable et la parfaite organisation de l'événement.
La dégustation en soi à présent.... Curieusement je n'ai pas grand chose à dire ! Les vins du domaine (il y en a d'autres, soyons honnête... Mais très peu...) échappent totalement à toute analyse sensorielle. C'est une expérience sensuelle absolue, une réunion presque animale entre nos sens et un produit d'exception qui se soustrait à la logique. Bref, après 6 millésimes goûtés, je reste absolument fasciné et totalement envoûté par
ces vins de légende.
Mon envie à présent ? Pouvoir regoûter de nouveau une de ces bouteilles lorsqu'elle sera parvenue à maturité. Dans 15 ou 20 ans... À noter que tous les vins (sauf les Echezeaux) on été goûtés en magnum.

Comme je suis d'humeur légère et que je l'espère mes propos légers ne donneront pas de l'urticaire aux intéressés, je trouve que la cérémonie de la dégustation des primeurs à Bordeaux participe, dans une certaine mesure, du même tonneau, même si c'est avant tout du buiseness, avec le côté théâtre, un scénario sans surprise : ils sont venus, ils sont tous là, la terre est plate, rien que des élus, alignés, recueillis, verre à la main, tout au bord de la Sainte Table, prêts à communier à la grande transmutation du divin nectar en sacro-saints dollars - je plaisante bien sûr vu que ce putain de billet vert est un peu pâlichon face à notre euro apatride - On prend des notes, on note, on classe, en fait on participe à l'élaboration de la cote. Les journalistes et autres faiseurs de guide ça les amusent, ce qui en soi est normal, leur porte-monnaie n'est pas en cause, mais pour les futurs acheteurs je trouve qu'il y a une forme de masochisme que de les voir ainsi, dans la joie et la bonne humeur, attiser les braises de l'inflation des prix qu'ils paieront. Qu'importe le niveau du prix me rétorquera-t-on, nous ne sommes plus tout à fait ici dans l'univers du vin mais dans celui des produits de luxe où, ce qui prime, c'est la hauteur du chèque qui préserve l'acquisition des vélléités de la piétaille. La déconnexion est totale comme sur le marché des oeuvres d'art contemporain où les grands galeristes font la cote d'un peintre ou d'un sculpteur, seuls maîtres d'un jeu où règnent une majorité d'ignorants friqués. Rassurez-vous, ça m'amuse plutôt car, par tempérament, je ne suis pas envieux. Mon seul souci dans cette histoire c'est madame et monsieur tout le monde, ignare de chez ignare mais pour autant acheteur de vin, pour qui tout ce cinéma s'apparente à une cérémonie d'initiés dont il est exclu. Des évènements récents nous ont démontré que ce n'est pas bon pour le moral du bon peuple.

Pour eux, immense troupeau, je préconise une nouvelle méthode, sans queue ni tête, ludique : la diagonale du ouf mais, comme j'ai déjà, comme trop souvent, été un peu long ce matin, je vous l'expliquerai dans la chronique de demain consacrée au vin de pays des Coteaux de Coiffy. A bientôt chers lecteurs... 

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commentaires

J
Il y a des événements qui n’existent que pour qu’on en parle. Y compris dans le monde du vin et a fortiori lorsque le commentaire est assuré par un docte « Père de l’Eglise » bardé de ses titres. C’est une manière de prendre de la hauteur. <br /> Amusants ces « échanges » à fleuret moucheté où les protagonistes, étrangement, gaspillent leur temps d’écriture à ne pas se comprendre. Toujours la grande question : d’où parle l’autre ? <br /> Enfin, et pour conclure provisoirement, mes compliments pour votre blog : du style, du caractère, des visions et des démons.
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Il y a des événements qui n’existent que pour qu’on en parle. Y compris dans le monde du vin et a fortiori lorsque le commentaire est assuré par un docte « Père de l’Eglise » bardé de ses titres. C’est une manière de prendre de la hauteur. <br /> Amusants ces « échanges » à fleuret moucheté où les protagonistes, étrangement, gaspillent leur temps d’écriture à ne pas se comprendre. Toujours la grande question : d’où parle l’autre ? <br /> Enfin, et pour conclure provisoirement, mes compliments pour votre blog : du style, du caractère, des visions et des démons.
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N
Pourrions-nous être simplement d'accord sur un fond et en désaccord sur une forme ? À méditer... Je cerne à peut-près votre parcours et reconnais volontier que vous êtes homme à susciter des débats. Mais en têtu assumé je persévère tout de même dans mon jugement sur votre prose : trop de son tue parfois la musique ! Et je trouve vos commentaires (ou humeurs, ou mots acides...) parfois trop explosifs pour initier un échange. Cela dit nous y parvenons pour le moment...<br /> À vous lire.
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N
Ne vous méprenez pas sur mes propos : vous ne me froissez pas et je suis (j'espère !) assez ouvert d'esprit pour considérer que toutes les opinions sont dans la nature et pour respecter celles que je ne partage pas. Je ne dis pas non plus que vous avez détourné mes propos ou ceux d'Olivier Poussier. Je dis juste qu'oublier à son avantage la moitié d'une histoire pour la faire aller dans son sens c'est un peu comme la refaire. Une sorte de facilité... Quant à votre auto-qualificatif de "gougniafié (...) qui ne respecte rien", la lecture des pages de votre blog me dit à chaque ligne le contraire. Je dirais plutôt "fort-en-gueule qui se laisse emporter par ses passions et amateur de bons mots acides !". Pour être franc, il me semble que c'est une qualité en soi. À condition de cotoyer des gens plus calmes et posés qui modèrent votre fougue ! Tout est dans l'équilibre des choses...<br /> <br /> Bien à vous.
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J
<br /> Cher Monsieur,<br /> Je suis certes un passionné mais mon combat pour le vin n'obéit à aucune fougue particulière mais bien au contraire à la raison et je ne crois pas au mérite de la modération et encore moins à<br /> l'équilibre qui est par nature un état instable. Si vous prenez le soin de vous renseigner sur mon parcours vous resituerez mieux les raisons de mon combat qui en ce moment rejoint celui d'Aubert<br /> de Villaine dont vous appréciez à juste raison la Romanée-Conti. Mon billet concernant les horizontales et les verticales n'était qu'une bulle de savon pour alimenter mes chroniques journalières :<br /> 1000 au compteur depuis l'origine, plus d'1 million de pages lues si ce n'était que mes humeurs il y a fort longtemps que ce blog aurait disparu. Persévérez dans votre lecture vous découvrirez les<br /> points de vue de gens très respectables comme JP Kauffmann, Michel Chapoutier, PH Gagey et bien d'autres. Mon blog est un espace de liberté et je serais heureux d'y accueillir une chronique de<br /> vous. Enfin, j'adore susciter le débat alors continuez je suis votre homme.<br /> Bien à vous<br /> <br /> <br />
N
Un commentaire très tardif à votre blog qui se perdra sans doute dans les méandres de l'Internet avant d'avoir été lu... Un droit de réponse aussi puisque je suis le "total inconnu" dont vous citez un compte rendu de dégustation dans vos lignes. Je n'entrerai pas dans votre débat éculé ni ne m'opposerai à votre avis désormais très banal sur les vins dits "de luxe". <br /> D'autant que cet avis, je le partage totalement !<br /> Étonnant, non ? Aurait dit feu Pierre desproges. Comment se fait-il en effet que mes propres mots puissent venir illustrer par l'antithèse un sujet auquel j'adère ? Je crois la réponse fort simple...<br /> Vous utilisez des sources glanées sur le net afin d'étayer vos propos en les détournant de leur contexte (vous êtes journaliste professionnel ?) et surtout - ce qui est pire - en ne vérifiant même pas qui en sont leurs auteurs.<br /> Si vous aviez regardé avec un peu plus d'attention le site d'où vous avez extrait ce compte rendu de la dégustation des vins du Domaine de la Romanée-Conti 2003 (www.degustons.com), vous auriez très vite compris que nous tentons d'œuvrer au quotidien dans votre sens, faisant connaître au plus grand nombre des vignerons de talents et respectueux du client, organisant régulièrement des dégustations réservées à des néophytes où nous présentons des vins de toutes origines, mettant même souvent un point d'honneur à ne pas nous spécialiser sur des dégustations prestigieuses, critiquant dès que nous le pouvons les excès d'un système qui finit par tourner en rond et faisant l'apologie des meilleurs rapports qualité/prix... Bref, si au lieu de chercher le bon mot pour illustrer à votre avantage vos propos vous aviez accordé un peu d'attention au contexte, nous aurions pu avoir un échange intéressant et convivial. Sur notre forum par exemple. Ce qui n'est jamais trop tard !<br /> <br /> Pas d'urticaire, donc, de mon côté. Juste, une fois de plus - car votre attitude est malheureusement très répandue - l'amer constat que ceux qui disent œuvrer pour un bien sont souvent l'instrument du malin ! L'habit ne fait pas le moine cistercien...<br /> <br /> Je me permets un dernier mot sur Olivier Poussier. Savez-vous pourquoi il a publié une dégustation verticale de Montrachet ? Simplement parce-que c'est son métier ! Comme une hôtesse de l'air ne voyage qu'en avion ! Comme un critique gastronomique "s'invite" aux meilleures tables ! Faites quelques recherches plus poussées sur ce très humble et gentil monsieur et vous découvrirez qu'il passe le plus clair de son temps à faire connaître les vignerons inconnus de la planète et que peu lui importe le prix ou le prestige d'un flacon pourvu que la qualité soit au rendez-vous.<br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> N.Gemeline
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J
<br /> Je ne suis pas journaliste mais pur amateur et je revendique le droit de m'amuser même à vos dépends quand au "gentil" OLIVIER POUSSIER  lui exerce un buiseness fort lucratif, ce qui<br /> n'est en soi qu'un métier comme un autre, et son apostolat pour les vins français est fort bien payé par AF. Je n'aime pas les dégustations c'est mon droit alors je l'écris et je n'ai en<br /> rien détourné vos propos puique j'ai fait un copiué-collé en vous citant. Je ne suis pas l'instrument du malin mais un gougniafié de la pire espèce qui ne respecte rien... Bien à vous et désolé de<br /> vous avoir froissé c'est la loi du genre....<br /> <br /> <br />

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