" Elle qui connaissait par leur nom et leur saveur toutes les variétés du raisin portugais, depuis l'alvarelhào jusqu'à la malvoisie, depuis le moscatel jusqu'au "cul de brebis" et au "doigt de la dame", s'enfonça peu à peu dans la pauvreté sans jamais abandonner l'image de la grande quinta de bardeaux, avec, au fond, l'église, tel un calvaire perdu parmi les chênes d'Amérique (...)
Elle-même faisait partie de ce Douro ténébreux, noble, regorgeant de quintas édifiées avec ténacité, arrachées aux entrailles de schiste et de terre sèche, de ce Douro sosutrait au phyloxéra, planté de vergers et de cyprès; Mossul, Torre, Santa Ana, Frades, Rede et Esteveiro, tous ces lieux chargés d'histoire, de péchés, de souvenirs brefs et de vin, encore et toujours le vin, qui stagne en flaques sur le sol des chais, qui s'égoutte, s'infiltre, pénètre les murs et, certains jours, semble sourdre de l'au-delà comme pour annoncer une autre Cène du Christ, plus glorieuse et plus prometteuse (...)"
Extrait du roman d'Augustina Bessa-Luis Le Principe de l'incertitude éditions Métaillié
Le Portugal, l'Espagne, l'Italie et quelques autres, la vieille Europe du vin, n'avons-nous pas un avenir commun, le construisons-nous, nous les français grands donneurs de leçon sommes-nous ou nous mettons-nous en position d'être au coeur d'une belle et nouvelle aventure pour les horizons que nous ouvre le vaste monde des découvreurs de vin ?
A ceux qui ont réagit à mes chroniques je signale que les réponses sont en vis-à-vis de leurs commentaires. Je les remercie, le débat c'est le début de la vigueur...