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23 janvier 2006 1 23 /01 /janvier /2006 10:34

Né dans un pays de ventre à choux, les choux à vaches, et de piètres vignes, la première fois que j'ai découvert sur l'étiquette d'une bouteille d'un vin venu de Bourgogne acheté par mon père à un représentant qui me semblait pas très catholique (c'en était mais ça n'en portait pas le nom) la mention de négociant-éleveur, j'en fut surpris. On élevait donc le vin mais seuls les négociants le mentionnaient, les vignerons non. Fort bien me dis-je il existait donc des vins légitimes et des vins adoptés. Par la suite j'ai pu mesurer le poids de ces mots dans la perception du vin chez nos concitoyens.

Pourtant ce matin, le mot élevage me fait penser à ceux qui sans modération proclament que le salut de notre viticulture se situe dans les niches. Sans ironiser à outrance, c'est pas très vaste une niche, on y loge pas beaucoup de bouteilles, alors faut-il après les vins de garage parler des vins de chenil. Attention aux vins perdus sans collier, aux abandonnés sur les aires d'autoroute, à tous ceux à qui on a fait miroiter des lendemains heureux alors que nul n'a songé à leur construire un avenir...

Face à la mutation que nous sommes en train de vivre si l'on souhaite se mettre en situation d'élaborer une stratégie que l'on veut gagnante il faut situer son point d'observation du terrain ni trop haut, ni trop près. Sinon : trop haut les gratte-ciels semblent être des niches ; trop près les niches semblent être de beaux espaces.

 

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commentaires

I
wouf! wouf!(de ma niche pour Claude Sauser)
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C
Il est toujours difficile de commenter rapidement une expérience vécue, surtout si celle-ci évoque des émotions intimes liées à l’enfance. <br /> Cependant, j’aimerais défendre l’idée que les « vins de niche » ont encore aujourd’hui un avenir réel ! Que leur marché potentiel est équivalent en volume à celui des vins standardisés ! Qu’ils laissent plus d’argent aux producteurs !… <br /> Comment compléter ce commentaire en insistant sur  le fait que le choix entre standardisation et niche n’est pas une affaire de stratégie nationale mais de décisions individuelles ? <br /> Les deux peuvent coexister à un détail près. Dans le cas d’une production standard l’ensemble de la filière est inséré dans une structure, alors que c’est à chaque producteur de savoir occuper sa niche, sans attendre que l’Etat apporte une connaissance fine des clients ou des marchés… Que personne ne peut faire « miroiter des lendemains heureux » ou « construire un avenir » à ceux des éleveurs qui occupent une « niche » !
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J
Cher Claude,<br /> Comme tu le sais j'ai le potentiel pour être Ministre et pourtant je ne le suis pas... Plus sérieusement : avant de foncer tête baissée dans ce l'on a envie d'entendre il faut d'abord me lire et si possible faire comme moi aller traîner ses guêtres et discuter avec toutes les parties en présence : parmi les fondateurs de Sans Interdit ya des vignerons " à niche "... Tout le monde campe dans son monde, ses idées et le résultat est là. Moi je n'ai aucune certitude, je cherche à créer des liens entre les mondes, faire bouger les lignes, les statisciens écrivent que la solitude explose, ça ne m'étonne pas... <br />  
M
Mr Berthomeau, ma culture sur les vaches s'arréte ou commence la votre sur la vigne et le vin, je voudrais quand même vous remercier car je crois comprendre qu'il y a dans ce post une réponse au commentaire que je vous faisais sur l'article"les idées reçues", bravo de prendre positions une fois encore pour les vins standardisés , je n'aurai pas l'outrecuidance de vous comparer une étable à une porcherie pas plus  que l'on ne peut comparer la symbolique niche à un chenil, je ne sais pas si j'aurai des lendemains heureux en m'obstinant à produire  loyal, sincére, authentique( voir Jean de Florette) mais  je ne vous devrai  rien.
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J
Pourquoi prendre au premier degré ce que j'écris. Je ne prends pas position pour les vins standardisés contre ceux qui se destinent aux niches mais je constate qu'une part de notre vignoble fait fausse route c'est tout. Quand à ma culture de la vigne et du vin elle est celle d'un consommateur qui achète ce que bon lui semble sans se faire prendre la tête par qui que se soit. Quand à me devoir quelquechose ce serai mal me connaître, je ne demande rien mais refuser de voir la réalité ne change pas la réalité. S'il n'y a pas d'angles dans le débat ya pas de débat, tout est lisse et sur le liste tout glisse. Je respecte le travail, le votre, comme celui de tout vigneron, car mon grand-père m'a toujours dit qu'il n'y a pas de sots métiers. J'ai gardé les vaches et c'est pas plus bête qu'autrechose on a le temps de rêver et même si ça vous surprend seul l'authentique me plaît mais dans la vie on doit aussi se pencher sur des sujets qui fâchent.... Bien à vous j'aime le débat. 

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