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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 00:02

Lors de la constitution du comité de pilotage du groupe stratégique je cherchais l'oiseau rare, un vigneron représentatif, à la fois engagé dans les organisations professionnelles mais capable de garder sa liberté de parole. C'est Jean-Louis Piton qui m'a conseillé de prendre contact avec Pierre Aguilas, en me disant "ce n'est pas un facile, mais tu pourras compter sur lui..." Bonne pioche, Pierre Aguilas, discret et assidu, a joué le jeu et assumé par la suite ses responsabilités. Je suis donc très heureux de l'accueillir sur Vin&Cie avant l'ouverture du 22em Salon des Vins de Loire. Merci Pierre pour ton franc parler.
Pierre-Aguilas-copie-3.jpg
1er Question : Vinexpo à Bordeaux, Vinisud à Montpellier, et pour la 3ième région viticole française : le 22ième Salon des Vins de Loire à Angers. La dénomination annonce la couleur : ici on reste modeste, c’est un Salon, et on se bat sous le drapeau des vins de Loire. Pierre Aguilas, toi qui préside aux destinées de cette manifestation, dis-nous ce quelle apporte, ce quelle représente pour les vignerons et les metteurs en marché du Val de Loire ? A-t-elle un impact international fort ? Comment vois-tu son évolution dans les années à venir ?

Pierre Aguilas :

Effectivement la modestie est une des qualités des vignerons du Val de Loire. Mais trop de modestie appliquée à leurs productions a empêché un développement de leur renommée. Le
Salon est, bien entendu, un lieu de rencontres et d’affaires. Et pour moi : d’affaires avant tout. Mais on y démontre aussi l’importance (souvent méconnu) et la diversité du Val de Loire C’est aussi une révélation envers les producteurs et les metteurs en marché eux-mêmes que cette diversité est, paradoxalement, un des signes de leur force commune. L’impact international est, toute proportion gardée, très important le nombre des visiteurs étrangers (ceux qui achètent) est en légère progression, mais ce qui compte c’est leur fidélité. D’autre part les organisateurs font tout ce qui est possible pour faire venir ces personnes indispensables à notre développement sur ces marchés incontournables. Le Val de Loire ayant une position encore trop faible à l’export. L’évolution du salon dans les années dépend avant tout de l’avenir de nos professions. Evolution de la consommation en France ou à l’étranger, évolution des règlementations, évolution de l’offre, évolution de la structure des entreprises .Cela pour le fond. Pour la forme le Salon sait qu’il doit bouger et le fera en temps utile.

 
2ième Question : Le Val de Loire chemine sur la voie de l’unité avec la fusion d’Interloire et du CIVN, le Vin de Pays du Val de Loire cher à ton cœur est sur les rails, les effervescents et les rosés très prisés par les consommateurs progressent, est-ce que ça va mieux Pierre Aguilas ? De plus, dans une région qui a vu de 1980 à 2006 ses superficies AOC progresser de 22,5% pour atteindre 75% de la superficie du vignoble, crois-tu que la nouvelle OCM va permettre de faire émerger cette fameuse segmentation du marché, dont on parle depuis Cap 2010, mais dont on attend toujours la mise en œuvre ?

Pierre Aguilas :

Le Val de Loire est, me semble-t-il, un des exemples de ce que doit être l’unité vitivinicole. Tout n’y est pas parfait mais la prise de conscience de l’importance de cette unité est partagée par tous les professionnels. Plusieurs de nos vins, hier en difficulté, se redressent. La compréhension par une majorité d’intervenants, de l’importance de la segmentation raisonnée de l’offre (prônée lors de l’opération Cap 2010) commence à faire jour. Le Vin de Pays du Val de Loire, bombe subversive pour certains, trouve dans ce contexte, toute sa justification. L’OCM peut aider, mais c’est avant tout à la filière de faire front ensemble. Car l’OCM nous a aussi prouvé sa méconnaissance totale d’un système viticole basé sur autre chose que la chasse au bénéfice forcené. C’est bien à la filière d’appliquer une segmentation dont l’évidence crève les yeux mais que les égoïsmes de quelques-uns empêche d’être réalisé. Cela influe sur l'un de nos points faibles : la valorisation de notre production.

 
3ième Question : CNAOC, INAO, toi qui es membre de ces instances nationales, qui en connaît bien les rouages, qui ne pratique pas la langue de bois, peux-tu nous livrer ton analyse sur cette fameuse réforme de l’INAO, la réécriture des décrets d’appellation, les ODG, l’agrément et tutti quanti ? 

Pierre Aguilas :

L’ONIVINS a disparu dans VINIFLHOR qui disparaît lui-même dans un vaste office tout nouveau. L’INAO vinicole depuis quelques années déjà a perdu de son importance mais n’est plus qu’une petite partie dans un organisme de la qualité dont le destin final n’est pas scellé. Des syndicats viticoles eux aussi sont bousculés avec la création des O D G et autre O I.
Nous les vignerons avons perdu le pouvoir, mais nous l’avons bien cherché. Avant toute chose il nous fallait déjà appliquer les règlements et décrets existants. Il me semble que ceci nous a été dit souvent lors des travaux d’un certain groupe BERTHOMEAU. Mais mystérieusement cette constatation a disparu. Alors, allons-y, réformons. C’est la maladie du pays. Bien sur que cela était nécessaire, on trainait des boulets en fonte. Le modernisme étant de créer des boulets en inox. La seule et unique action importante et urgente c’est que la CNAOC, les VIF, la CNVDP, la CCVF deviennent (au moins pour leur partie politique) qu’un seul syndicat. Ainsi le ministre ne recevrait plus qu’une délégation ultra réduite, mais puissante qui ne risquerait plus d’être démentie dès le lendemain. Mais je rêve...  
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