" Le bon vin m'endort, l'amour me réveille encore... " chantait-on sur la scène de la salle paroissiale lors des fêtes de la joie, nos teufs à nous avec les filles en socquettes et jupons vichy. Nous buvions du Pschitt avec une paille, nous crânions comme des petits coqs et, bien sûr, lorsque les lumières s'éteignaient, dans le fond de la salle, nous flirtions à bouche que veux-tu... Nous étions les enfants du baby-boom, les vieilles règles s'effilochaient, nous pensions que demain serait beau et moi, en dansant le slow, à l'aise dans mes mocassins et mon blazer bleu marine, je déclarais à ma partenaire " qu'un jour je serais Ministre... "
Les années ont passé, je n'ai pas fait le Ministre, je me suis contenté de jouer les doublures, et puis un beau jour d'août 2001 alors que je foulais les sentiers Stevenson en Lozère (avec une ânesse répondant au doux nom de Sarriette) - je venais juste de rendre mon rapport et il avait été mis en ligne sur l'internet - j'ai pris conscience de la force de ce nouveau média. Les journalistes du monde entier venaient à moi : souvenir de cette interview au téléphone, avec un journaliste américain, une heure durant face au soleil déclinant dans la splendeur du Mont Lozère...
Alors chaque matin je blogue. Les grands chefs féodaux, derrière les créneaux de ce qu'ils croient être des forteresses inexpugnables, attendent l'ennemi de l'intérieur. Ces gens-là ne lisent pas, ils durent. Moi je sème dans les terres nouvelles, celles qu'il faut conquérir, les plus difficiles mais celles sur qui il faudra compter pour se donner un avenir.
Ne dormez pas chers lecteurs, prenez le temps même si vous en avez peu, nous allons faire de belles choses ensemble...