Figure imposée oblige vous ne pouviez pas y échapper : voici les 3 questions au Père Noël... A lire avec attention même si vous avez un peu forcé sur l'arrosage pour faire passer la dinde de Noël... Et un petit lien sur un grand classique :
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Question 1: Suite à votre OPA sur le Petit Jésus, réussie car la marque n'existe même plus, vous êtes en position de monole sur le marché mondial, ne craignez-vous pas que les nouveaux pays émergents déposent une plainte à l'OMC ?
Non, dans la mesure où eux-mêmes fournissent plus de 80 % de la camelote que je fourgue - jouets, écran plat, téléphone et consoles - le 25 décembreau soir, cette crainte est infondée. Ce qui me soucie le plus c'est la dématérialisation des cadeaux via les cartes prépayées. Une telle pratique, outre qu'elle est un signe de décadence des sentiments des humains, va priver mon job de tout intérêt. Me muer en distributeur de cartes à puces, jamais ! Pour anticiper cette évolution j'ai récemment pris langue avec un fonds de pension de l'Iowa pour qu'il me rachète mon fond de commerce. Depuis que la nouvelle a fuité je suis assailli par une floppée de hedges funds qui veulent entrer dans mon capital. Je n'ai pas encore pris de décision mais si je cède mon buiseness je garderai la marque Petit Jésus qui, pour moi, est une valeur sûre, éternelle. Comme vous le voyez je ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. Je réponds présent au défis de la mondialisation...
Question 2 : L'approvisionnement massif en provenance de Chine vous pose-t-il des problèmes logistiques ?
Non, je pratique depuis longtemps la sous-traitance. Mon problème majeur se situe dans la "logistique du dernier kilomètre" en Europe, je veux dire l'Union Européenne. En effet, avec mes rennes et mon traineau je dois composer avec la directive sur le confort des animaux qui impose que je fasse faire une pause d'une heure toutes les deux heures à mon attelage. J'ai eu beau plaider devant la Commission que ces braves bêtes ne travaillent qu'une nuit par an, qu'elles sont soignées aux petits oignons tout au long de l'année, qu'elles sont payées au tarif de nuit en heures supplémentaires, ces bougres d'eurocrates sont restés inflexibles. Alors pour palier cet inconvénient j'ai remis en place le système en vigueur au temps des relais de poste. On n'arrête pas le progrès ! Je m'adapte depuis toujours à la règlementation. Par exemple, comme je suis assez porté sur le vin chaud, depuis des années j'applique le principe "celui qui conduit c'est celui qui ne boît pas..." en me payant un chauffeur pour driver mes bêtes.
Question 3 : Nous vivons dans un monde obsédé par la forme et le rêve de l'éternelle jeunesse. Vous êtes vieux, bedonnant, fringué ringard de chez ringard, pensez-vous modifier votre image ?
Non, j'ai fait réaliser une étude mondiale par le cabinet Ernest Young - ça m'a coûté la peau des fesses - qui conclue, suite à une analyse très fine, à ce que ma clientèle cible : les enfants, me considère comme le dernier vestige d'un monde enchanté où l'on prenait le temps de vivre, de se faire des cadeaux, d'organiser des repas conviviaux en famille et plein de trucs qui n'existent plus. Trop de buiseness tue le rêve. Comme je vous l'ai dit en réponse à votre première question mon intention est de revenir aux sources, de repartir à zéro, d'aller à contre-courant des tendances. Après tout c'est Noël je lève mon verre à tous les hommes de bonne volonté...