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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 00:08


De grands enfants, sous leurs airs de hauts serviteurs de l'Etat compassés, mes trois vieux propres sur eux exultaient, tels des potaches dont le coup foireux serait "couvert" par un surgé plus con que la moyenne. Consternant ! Que ces messieurs fassent tout ce binz pour m'infiltrer comme agent dormant dans la nébuleuse gauchiste, bien plus verbeuse que dangereuse, je trouvais ça dérisoire. Minable. La note blanche, rédigée par les fins limiers de son service, que me tendit le patron des RG, m'achevait. Affligeant ! C'était un ramassis de lieux communs, où l'on trouvait tout et son contraire, alarmiste tout en soulignant l'absence de réel passage à l'acte,  torchée dans une langue de béton par de vieux routiers de l'anticommunisme primaire habitués au format immuable des cellules du PC et des sections de la CGT, qui accollaient à la Gauche Prolétarienne le label d'organisation para-militaire alors que le premier abruti venu savait qu'en dépit de ces appels à l'insurrection populaire, la poignée de jeunes bourgeois exaltés, épaulés par deux pointures en mal de point de chute, Geismar l'un des boss de 68 connu du grand public qui veut se fondre dans le gris des opprimés, et le tout en os déjà opportuniste July, dit "l'italien" au temps de l'UJC, se saoulait de palabres échevelés et débitait à la chaîne des tracts incendiaires distribués au petit matin aux portes des usines pour finir leur courte vie dans la merde des caniveaux.

Mai, le printemps de la parole, des discours enflammés, des rêves fous, des slogans libertaires, des affiches provocatrices, se figeait dans le plomb groupusculaire. La masse des insurgés, les joyeux dépaveurs casqués, bien vaccinés contre la dictature des encartés, des porteurs de certitude, fondait sous le soleil des plages aux côtés des Français de la France profonde qui se remettaient de leur grande trouille. Même les évènements de Prague, le cliquetis des chenilles des chars des pays frères, ne les avaient pas tiré de leur léthargie bronzifaire. Ceux qui restaient, le noyau dur des militants professionnels absorbés par leurs psychodrames internes, s'enfouissaient afin de préparer leur longue marche. L'ordre régnait à nouveau, pesant. La Vermeersch démissionnait du Comité Central du PC pour protester contre les réserves émises, par ce brave plouc de Waldeck Rochet, au coup de force de Prague ; une stal de moins mais déjà la trogne noiraude de l'immonde Marchais pointait son groin dans le paysage dévasté de la gauche française. Féroces, les irréductibles jetaient le "caïman" de la rue d'Ulm aux chiens : "Althusser à rien !" "Althusser pas le peuple !". De Gaulle exhortait les Français : "Portons donc en terre les diables qui nous ont tourmentés pendant l'année qui s'achève". Les socialos cliniquement morts, les PSU en voie de fractionnement nucléaire, les troskos pathologiquement sectaires, les révisos marxistes-léninistes hachés menus et en décomposition avancée, laissaient le champ libre aux purs révolutionnaires.

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