suite de la chronique Champagne déjà mise en ligne le 31 mai 2005
" Les fraudeurs fabriquaient du Champagne avec n'importe quoi, des rebuts d'Anjou ou de Meuse, des piquettes achetées au comptant sur le quai des gares à des intermédiaires sans visage, et avec du cidre s'il le fallait. L'argent rentrait.
Les vignerons doutaient de tout, et même du ciel. Qu'est-ce qui leur restait ? Le front bas, la hargne, les hymnes provisoires, les drapeaux rouges qu'ils pendaient aux frontons des mairies. La fraude leur donnait le tournis. L'agitation seule arrivait à calmer leur souffrance du travail nié et insulté..."
C'est extrait d'un beau roman de Daniel RONDEAU " Dans la marche du temps " pages 126-127 chez Grasset.
Et alors me direz-vous ?
Ressasser le passé ? Non, en tirer des enseignements pour bâtir la prospérité sur le contrat, sur des rapports de force économiques maîtrisés, générer de la valeur pour que le travail du viticulteur soit reconnu et valorisé, pour que le produit trouve son consommateur... Comparaison n'est pas raison, beaucoup aujourd'hui ignorent que la Champagne a eu son lot de misère, on la cite en exemple, on l'envie, mais en ces temps difficiles, plutôt que de lancer les viticulteurs sur les routes départementales ou autres chemins de traverse sans issue, ne vaudrait-il pas le coup pour ceux estampillés " responsables professionnels " de faire de responsabilité...