Le poids des mots : blocus, séquestrer les certificats d'agrément, comment à Bordeaux le Conseil d'Administration du Syndicat de Défense des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur en est-il arrivé à utiliser un langage guerrier et à se positionner hors de l'état de droit.
Les syndicats de défense de l'appellation sont le socle de notre système d'AOC : édicter et faire respecter les conditions de production tel est leur objet social, rien de plus rien de moins. S'aventurer sur le terrain économique, même si la situation des viticulteurs est dramatique, et elle l'est, et elle était prévisible, va mettre plus encore en porte-à-faux notre belle construction intellectuelle de l'Appellation d'Origine Contrôlée.
J'ai déjà écrit une chronique traitant de la manipulation des rendements d'AOC pour peser sur le volume de la production (le 24 août) et une autre sur la demande de prix minimum des vins de table et de pays (le 8 septembre) pour ne pas avoir à y revenir ce matin. En France on parle beaucoup de prévention lorsque le torchon brûle, mais quand le torchon brûle il faut éteindre le feu.
Alors soyons clair, lorsqu'il y a trop de vin, quelle que soit sa qualité, il faut soit le stocker en attente d'un retour à meilleure fortune, soit le détruire par la distillation, soit trouver un équilibre entre baisse du prix et l'augmentation des volumes vendus pour appuyer une stratégie de reconquête des parts de marché perdues, soit les trois à la fois. Mais soyons clair, c'est autour d'une table que ça peut se discuter, pas par des communiqués ou des appels à la solidarité des autres régions.
Négocier, négocier encore, négocier toujours, encore faudrait-il, en période où les tous les clignotants sont au vert, en profiter pour constuire le cadre de cette négociation, pour anticiper l'évolution des marchés, pour élaborer une stratégie France, pour dépasser les courtes vues égoïstes, pour tout bêtement se comporter en responsable...