J'ai balancé intituler ma chronique : bleu, blanc, rouge, mais cette appellation détournée, comme Jeanne d'Arc, par le détrousseur de vieillard cacochyme, m'est apparue, à la réflexion, comme une provocation inutile. Donc ce sera Bleu comme mes Veja ; Blanc comme le marbre d'un souvenir éternel et Rouge comme le drapeau du même nom.
BLEU comme mes Veja bleues...
BLANC comme le marbre d'un souvenir éternel...
ROUGE comme le drapeau rouge...
" Un jour on fit cadeau à Berlinguer * d'un magnifique perroquet. Il chercha à instruire le volatile multicolore, et d'abord à lui faire chanter l'hymne communiste, Bandierra Rossa. Mais, chaque fois que le patient pédagogue insistait, le perroquet entonnait l'hymne fasciste, All'armi, siam fascisti. Sur les entrefaites, de la lointaine Russie, Brejnev * arriva à Rome pour faire une visite surprise au bureau de Berlinguer. Le secrétaire du PCI *, pris de peur devant la dissidence du perroquet qui pouvait se mettre à chanter l'hymne fasciste, enferma son volatile indiscipliné dans le réfrigérateur. A la fin de la conversation, Brejnev se leva, ouvrit le frigo comme s'il voulait prendre à boire, mais au lieu d'une bouteille, il sortit le perroquet à demi gelé. Il le plaça sur le bureau de Berlinguer, et soudain le perroquet entonna à plein gosier Bandierra Rossa. " Tu vois, un peu de Sibérie fait toujours du bien", expliqua amicalement Brejnev à son camarade Berlinguer. Au fond, ce sont là, à la manière d'Esope, les rapports PCI-PCUS *."
Historiette contée par Maria-Antonnietta Macciocchi * in Deux Mille ans de bonheur
* Secrétaire-général du Parti Communiste Italien (PCI)
* Secrétaire-général du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS)
* exclue du PCI par Berlinguer pour déviationnisme.
Ce texte est dédié à tous ceux qui sont allés se goberger avec la Nomanklatura des pays frères et qui n'ont jamais rien vu, ni entendu et, à ce jour, toujours rien compris...