Cette chronique a été mise en ligne le 7 juin 2005
" Ma mob bleue ciel, son siège biplace, son son de meule... rassurez-vous je ne vais pas ce matin vous tartiner un petit morceau de mes souvenirs d'adolescent mais utiliser cet engin mythique des années 60 pour m'interroger sur notre volonté d'assumer notre statut de pays leader mondial des vins.
Tout d'abord est-il bien raisonnable d'en arriver à "brûler" plus d'un million d'hl d'AOC pour produire de l'alcool de carburation pour les mobylettes de Brasilia ou de Pékin ? Ceux qui ont combattu le projet d'assemblage des cépages de France préfèrent sans doute détruire une matière première coûteuse, l'avilir, plutôt que d'envisager d'en faire le support d'un vin adapté, support d'une marque, fer de lance de la reconquête des consommateurs...
Ensuite, ceux qui appellent aujourd'hui de leurs voeux l'émergence de groupes en capacité d'exporter des volumes importants doivent comprendre que seule la gestion de grands bassins de production assortie d'une politique contractuelle pour générer une ressource stable est le socle d'investissements à moyen terme : le pilotage par l'aval ne peut se concevoir dans un amaont nébuleux qui fait du vin et attend l'acheteur. Pour les produits de consommation de masse en rester à l'imagerie du vigneron à mobylette conduit une grande part de notre vignoble à l'arrachage...
C'est un choix, encore faudrait-il avoir le courage d'en poser clairement les termes.