Un de mes lecteurs m'écrit - c'est un courrier postal - car un article d'Eric Conan, "Histoires de crus " dans l'Express des 3-9 novembre, page 96, l'a fait bondir. En introduction EC reprend une citation de Raymond Dumay " Il n'est pas étonnant que les éditeurs d'essais accueillent les débats autour du vin : création culturelle, " seul grand produit inutile de la planète " selon la belle définition de Raymond Dumay..."
En ce moment je suis plongé dans "L'empire Gréco-Romain" de Paul Veyne et "L'histoire de l'Italie" de Pierre Milza, et la trilogie : blé, huile d'olive, vin est omniprésente comme richesses de la production et des échanges. Au travers du temps, vin médicament, vin aliment des classes laborieuses, vin expression des élites, vin partie prenante du régime alimentaire méditerranéen, vin en passe de devenir le meilleur vecteur de la mondialisation... Oui, le vin est utile cher lecteur, à la seule condition de lui laisser vivre sa vie sans le confiner dans un mausolée culturel
Mais le vin est aussi merveilleusement inutile que le fard des femmes, leurs ongles carminés ou leurs cheveux teints ( ces messieurs y viennent aussi ) et pourtant les historiens nous disent que dans leurs cavernes les femmes se maquillaient. Que serait un monde avec des femmes blêmes! Alors vive le vin ludique, qui ne sert à rien, si ce n'est à rire, à refaire le monde, à rêver, celui de nos fêtes, celui des jours heureux, mais aussi des jours un peu plus pâlichons. Qu'importe ! Cessons de nous excuser auprès de ceux qui veulent notre bonheur, cachés derrière leurs statistiques, ceux qui nous disent " abstient toi ", ceux qui bordent nos vies...
Le vin, ce jus fermenté du raisin, ne créé ni l'angoisse, ni le stress, ni l'extrême solitude de beaucoup de nos concitoyens alors cessons ces combats à la française, bloc contre bloc, qui ne mènent à rien d'efficace mais qui entretiennent les ultras des deux bords...