A propos de ma chronique " Dégage ! " un abonné me fait remarquer qu'étant donné la situation du marché du vin : "on ne peut pas faire autrement " en clair on subit la fatalité des hauts et des bas, que le court terme prévaut sur le moyen terme, éteindre le feu avant que la maison soit détruite...
Fort bien, cependant comme j'ai des cheveux blancs, rue de Varenne j'ai "géré" des crises de tout acabit, dans les fruits et légumes surtout, des violentes, des prévisibles, avec une constante : en période de hauts prix tout le monde oublie les bonnes résolutions d'organisation de temps de crise : les producteurs de porc étant très doués dans cet exercice.
Pour notre beau secteur du vin, lorsque avec mes acolytes du groupe stratégique nous avions fixé le cap sur 2010 nous pensions que c'était un horizon peut être lointain et pourtant nous venons de consommer 5 années, avec 2 petites récoltes, en restant les bras ballants, à subir. " Il n'est pas de problème que le temps et l'absence de solution ne contribuent à résoudre" disait le "bon docteur " Queuille.
Aujourd'hui on agite les amulettes : partenariat, contractualisation, bassin de production et certains déclarent se résoudre à l'arrachage. En fin 1999 on avait eu l'imprudence de m'inviter à un conclave des chefs du Languedoc au chateau de Lastour. C'était top top avec animation par Ernst et Young, vidéo, groupes de réflexion, grande table pour contenir les grands manitous. Ma seule déclaration fut et elle choqua comme dab : y a-t-il un pilote dans l'avion ?
Le groupe stratégique avait modestement proposé une note d'orientation stratégique, il eut suffit de se servir de la méthode utilisée pour sa rédaction pour accoucher de principes d'actions. Rappelez-vous, pour ceux qui ont pris la peine de la lire, : " Agir plutôt que réagir... " Bien sûr c'est plus excitant de peindre sur des cuves " Non à Cap 2010" que de s'attaquer aux vrais problèmes...