Dans ma série des Antoine, j'aurais pu vous parler d'Antoine Doinel le personnage favori de François Truffaut mais je me suis dit que s'eut été de ma part faire le cinéphile pédant. Comme je suis un type sérieux tout de même c'est d'Antoine Riboud que je vais vous causer ce matin.
L'homme était séduisant, audacieux : auteur de la première OPA inamicale de BSN sur StGobain, certes perdue, mais qui allait le pousser à construire un groupe agro-alimentaire : ça a fait à l'époque ricaner beaucoup de ses pairs au CNPF : les nouilles, les gâteaux secs et les petits suisses pour un industriel du verre issu d'une lignée lyonnaise ça ne faisait pas sérieux.
Bref, moi j'ai eu la chance de voir en tête à tête pendant plus d'une heure, Antoine Riboud lors de l'affaire Perrier. Le bougre d'homme voulait Volvic. Je passe sur les détails car le secret est important dans les affaires. Dans son bureau de la rue de Téhéran, où il m'avait demandé de venir le voir, j'ai eu droit en toute simplicité et convivialité à sa vision du devenir de l'univers des eaux minérales. Il était passionné et passionnant et moi je n'étais pas peu fier de me retrouver à un tel niveau de stratégie mondiale.
Tout ça pour vous dire que, pour bâtir des vaisseaux capables d'affronter les grands espaces, il faut des capitaines d'industrie, des aventuriers, des visionnaires et non, comme dans notre beau secteur du vin, des petits féodaux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur syndicat de défense et qui brassent des discours d'un autre âge...