Antoine, celui de la pub d'ATOLL l'opticien, toujours les mêmes cheveux longs, avec ses chemises à fleurs, sa dégaine de beatniks en 2005, soit 40 ans après Les Elucubrations, une sacrée longévité... Pourquoi ?
Pour répondre à cette question j'ai ouvert ma bible : "Les baby-boomers" une génération 1945-1969 de Jean-François Sirinelli chez Fayard. Qu'y lis-je : en 1965, une nouvelle étoile apparaît au firmament des idoles, le chanteur Antoine avec son porte-harmonica et sa guitare sèche qui renvoient à Bob Dylan et Joan Baez, des contestataires, et une chanson où il est question de vendre la pillule dans les Monoprix...
La charge est d'autant plus révélatrice qu'Antoine est un baby-boomer alors que Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Johnny Halliday sont des enfants de la guerre (1940, 42 et 43) ; il appartient lui à la vague montante de l'après-guerre. Il est de surcroît Centralien au moment où le nombre d'étudiants a doublé en une demi-décennie. Et puis "un jour, racontera Antoine, devant la Samaritaine, je suis tombé sur des gens qui grattaient une guitare. Ils revenaient de Suède. Les vacances venues, je suis parti à mon tour..."
Et depuis, ce cher Antoine vit sur son bateau, au soleil, de ses droits d'auteur, disques et livres, et l'âge venu, comme les baby-boomers ont la vue qui baisse, ATOLL l'opticien, leur sert l'un des symboles du temps de leur âge tendre, un doux contestataire qui a réussi... " O Yeah ! "
A vous de tirer les conclusions que vous voulez sur mes élucubrations, mais parfois j'ai l'impression que le monde du vin en est resté à une civilisation rurale engloutie...