C’est un opéra terriblement sexiste !
Faut-il clouer Mozart et son librettiste Schikaneder au pilori pour misogynie et racisme ou, au contraire, se servir de leur œuvre pour dénoncer les travers de notre temps ?
Comme je suis allé mercredi dernier, avec qui vous savez cher Pax, à l’Opéra Bastille, pour une représentation de la Flûte enchantée de Mozart, je me dois de poser la question pour être dans le sens du vent qui souffle à pleins poumons depuis la bouche de notre Sandrine Rousseau que le monde entier nous envie mais que ses électeurs de son arrondissement de Paris se disent « mais qu’est-ce qui nous à pris de l’envoyer au Palais Bourbon ? »
Jetons un œil sur trois passages du livret de La flûte enchantée : « Les femmes agissent peu mais parlent beaucoup » ; « Sans un homme, une femme tend à outrepasser ses limites » ou, s’agissant du serviteur noir Monostatos : « Toute la création connaît les joies de l’amour […] et moi seul, je fuirais l’amour parce qu’un homme noir est laid ! Ne m’a-t-on pas donné un cœur ? »
Le sexisme dans les opéras classiques
ANAIS PROUST
Majoritairement écrits aux XVIIIe et XIXe siècle il peut sembler absurde de s’étonner du sexisme présent dans les opéras classiques. Pourtant, étant admirés encore et toujours pour leur beauté musicale et théâtrale il est bon de revenir sur les livrets de ceux qu’encore aujourd’hui on considère « classiques »
La Flûte enchantée de Mozart
Les hommes sont les héros : Tamino, Papageno, même Sarastro est un grand sage plein de vertus. Papageno est le seul qui semble présenter des faiblesses.
Les femmes sont quant à elles maléfiques et manipulatrices comme la reine de la Nuit, du moins c’est une interprétation possible. Pamina dans toute sa pureté et innocence reste une part intégrante aux épreuves de Tamino qui ne doit absolument pas céder à la tentation de parler à la femme qu’il aime et qui devant son silence le croit indifférent.
Dans « Mozart’s Women » paru en 2006, Jane Glover montre combien Mozart était entouré de femmes : sa mère et sa sœur Nannerl, une grande musicienne, puis sa femme Constance et ses sœurs, dont Mozart fut très proche, sans oublier les musiciennes pour lesquelles il composait.
Mozart adorait les femmes, de l’impératrice à la servante, de la tendre à la manipulatrice. Sa relation aux femmes nourrit son œuvre...
RÉSUMÉ
Le Prince Tamino est chargé par la Reine de la Nuit d’aller délivrer sa fille Pamina des prisons du mage Sarastro, présenté comme un tyran. Guidé par les trois Dames de la Reine, le courageux Tamino est surtout accompagné de Papageno, un oiseleur froussard.
À Papageno revient un carillon et à Tamino une flûte magique – deux instruments qui les aideront dans leur périple. Mais Tamino découvre au cours de son voyage que ce n’est pas Sarastro qui est le tyran mais bien la Reine de la Nuit, qui est prête à tout pour se venger de Sarastro, qu’elle déteste. Tamino et Papageno sont mis à l’épreuve et leur aventure se double d’une véritable initiation spirituelle qui les mènera vers la lumière et vers l’amour.
Robert Carsen signe une mise en scène élégante et épurée, qui tisse une réflexion sur l’existence en explorant la nature au fil des quatre saisons.
La Flûte enchantée scintille à l’Opéra Bastille ICI
Le 18/09/2022 Par Lara Othman
La Flûte enchantée de Mozart, dans la mise en scène de Robert Carsen, revient sur les planches de l’Opéra Bastille, avec Mauro Peter et Pretty Yende dans les premiers rôles, accompagnés de l’Orchestre et des Chœurs de l’Opéra de Paris, respectivement dirigés par Antonello Manacorda et Ching-Lien Wu.
La Flûte enchantée, l’opéra franc-maçon de Mozart
Lorsqu’il compose “La Flûte enchantée”, Mozart est franc-maçon depuis sept ans. Très attaché aux idéaux maçonniques, il a déjà écrit des petites pièces pour les loges. En 1791, Emanuel Schikaneder, un ami, directeur de théâtre et franc-maçon lui-aussi, lui propose de composer un opéra en allemand. Ensemble, ils racontent une aventure fantastique où se rencontrent un Prince, une homme-oiseau, une Reine de la nuit, un serpent... Et sous ces thèmes magiques et philosophiques, des clins d’œil à la franc-maçonnerie sont discrètement disséminés. “Mozart savait que s'il montrait ces symboles de façon trop évidente, l'opéra pourrait être interdit, explique Laure Dautriche, musicologue et auteur de "Ces musiciens qui ont fait l'Histoire" (ed.Tallandier). En revanche, ces symboles sont suffisamment éloquents pour que le public dans la salle, et en particulier les francs-maçons, puisse reconnaître immédiatement qu'il s'agissait là d'un hommage à la franc-maçonnerie.”