C’est dimanche, alors pas de sujet prise de tête mais ce qui fut un best-seller de la bouclette. Mais, pour garder ma réputation j’enchaîne avec une pincée de science : Ce qu'il faut faire de vos crottes de nez, selon la science.
Certains en font des boulettes, les collectionnent sous la table ou les mâchouillent innocemment !
Mais qui en connait vraiment tous les secrets ?
Au cœur de l'hiver, en pleine saison de récolte, voici réunie une somme impressionnante d'informations sur la morve ! Tout un gai savoir autour des nez dégoulinants qui va régaler les 5/8 ans, mais aussi les plus grands.
Saviez-vous ainsi que la crotte de nez basique est composée de glycoprotéines, de sels minéraux, de lipides et d'enzymes ?
Et comment décrypter la palette des couleurs de nos crottes de nez ? D'autres mammifères ont-ils le bonheur d'ingurgiter comme nous près d'un litre de mucosité par jour, sans même s'en apercevoir ?
Ce qu'il faut faire de vos crottes de nez, selon la science
Gabriel Filippellis , Michael Gillings et Mark Patrick Taylor —
1 septembre 2022
En secret, dans la voiture ou derrière une serviette de table, tout le monde a déjà fouillé dans ses narines. Pourtant, cette chasse au mucus est plus dangereuse qu'il n'y paraît.
Allez, avouez que vous le faites. Que ce soit en compagnie de quelqu'un ou en cachette, quand on croit que personne ne regarde, nous nous fouillons tous dans le nez. Et les primates le font aussi. La stigmatisation sociale autour du curage de nez est très répandue. Mais devons-nous vraiment le faire… et où devons-nous mettre nos crottes de nez ?
En tant que scientifiques ayant fait des recherches sur les contaminants environnementaux –dans nos maisons, nos lieux de travail, nos jardins–, nous avons une idée claire de ce que vous manipulez réellement lorsque vous glissez avec satisfaction votre doigt dans votre narine. Voici donc ce que vous devez savoir avant de passer à l'action.
Un filtre biologique nécessaire
Se curer le nez est une habitude tout à fait naturelle: les enfants, qui n'ont pas encore appris les normes sociales, réalisent rapidement que la compatibilité entre un doigt et une narine est plutôt bonne. Mais il y a bien plus que de la morve là-dedans.
Pendant les quelque 22.000 cycles respiratoires quotidiens, le mucus formant des crottes de nez constitue un filtre biologique essentiel pour capturer la poussière et les allergènes avant qu'ils ne pénètrent dans nos voies respiratoires, où ils peuvent provoquer une inflammation, de l'asthme et d'autres problèmes pulmonaires à long terme.
Les cellules de vos voies nasales, appelées cellules caliciformes (en raison de leur forme de coupe), produisent du mucus pour piéger les virus, les bactéries et la poussière contenant des substances potentiellement dangereuses comme le plomb, l'amiante et le pollen. Le mucus nasal et ses anticorps et enzymes constituent le système de défense immunitaire en première ligne contre les infections.
La cavité nasale possède également son propre microbiome. Parfois, ces populations naturelles peuvent être perturbées, ce qui entraîne diverses affections, telles que la rhinite. Mais en général, les microbes de notre nez aident à repousser les envahisseurs, en les combattants sur un champ de bataille de mucus.
Surmonter l'habitude de se mettre le doigt dans le nez pourrait ainsi faciliter les stratégies de décolonisation
du staphylocoque doré.
La poussière, les microbes et les allergènes capturés finissent par être ingérés lorsque le mucus s'écoule dans votre gorge. Et si ce n'est généralement pas un problème, cela peut exacerber l'exposition environnementale à certains contaminants. Par exemple, le plomb –une neurotoxine répandue dans la poussière domestique et la terre utilisée dans les jardins – pénètre le plus efficacement dans le corps des enfants par l'ingestion et la digestion.
Si vous reniflez ou mangez des crottes de nez au lieu de les expulser, vous risquez donc d'amplifier votre exposition à certains éléments toxiques présents dans votre environnement.
Les risques de la chasse
Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus, parfois abrégé en S. aureus) est un germe qui peut causer une variété d'infections légères ou graves. Des études montrent qu'on le retrouve souvent dans le nez (on parle de portage nasal) et l'une d'entre elles a révélé que le curage de nez est associé au portage nasal du S. aureus. Surmonter l'habitude de se mettre le doigt dans le nez pourrait ainsi faciliter les stratégies de décolonisation du S. aureus.
Se fouiller dans le nez peut également être associé à un risque accru de transmission du staphylocoque doré vers les plaies, où il présente un risque plus grave. D'autant plus que les antibiotiques ne fonctionnent pas toujours dans la lutte contre cette bactérie. Un article a montré que la résistance croissante aux antibiotiques exige donc des praticiens qu'ils évaluent les habitudes de leurs patients à se mettre les doigts dans le nez et qu'ils les éduquent sur les moyens efficaces de prévenir cette pratique.
Le curage de nez pourrait également être un vecteur de transmission du Streptococcus pneumoniae, une cause fréquente de pneumonie (entre autres infections). En d'autres termes, se planter un doigt dans le nez est un excellent moyen d'enfoncer davantage les germes dans votre corps, ou de les répandre dans votre environnement avec votre doigt d'une propreté douteuse.
Se curer le nez de façon compulsive, au point de se mutiler (la rhinotillexomanie), c'est aussi, de plus, prendre le risque de provoquer des lésions et abrasions à l'intérieur des narines, qui peuvent permettre aux bactéries pathogènes d'envahir votre corps.
Que faire de ses crottes de nez? La suite ICI