Olivier Besancenot est postier, on me dit qu’après avoir été facteur à Neuilly il est guichetier à mi-temps dans le XVIIIe arrondissement, un postier révolutionnaire anticapitaliste, il est donc normal qu’il s’élève contre la disparition du timbre rouge.
« Fin du timbre rouge et surtout une norme de distribution du courrier portée à J+3. La Poste malgré ses bénéfices pourra économiser 100 à 150 millions par an. La mort programmée du service public postale continue ! »
Ne postant plus de lettre je n’ai pas d’avis sur le sujet, je laisse donc la parole à ceux qui bossé sur le sujet :
Trois questions sur la fin du timbre rouge annoncée par La Poste
La Poste a annoncé ce jeudi 21 juillet 2022 un renouvellement de sa gamme de courrier à compter du 1er janvier 2023. Mesure la plus emblématique : la fin du célèbre timbre rouge des lettres prioritaires, au profit d’une e-lettre.
C’est une petite révolution. La Poste a annoncé ce jeudi 21 juillet 2022 une refonte de son offre d’affranchissements au 1er janvier 2023, avec notamment la disparition du timbre rouge (urgent), qui sera remplacé par une « e-lettre » dématérialisée. Voici ce qu’il faut savoir sur les raisons de cette décision.
Qu’a décidé La Poste ?
La Poste va cesser de vendre son célèbre timbre rouge, à 1,43 €. Il sera remplacé par une e-Lettre rouge, « envoyée depuis laposte.fr jusqu’à 20 h, imprimée par La Poste à proximité du destinataire, et distribuée le lendemain sous enveloppe arborant un dessin de timbre rouge. » Celle-ci sera commercialisée à partir de 1,49 €.
La Lettre verte du quotidien sera distribuée en trois jours lieu de deux actuellement. Son prix restera inchangé 1,16 € pour 20 grammes, malgré l’inflation.
La Poste va par ailleurs lancer une lettre « turquoise services plus ». Elle concernera les envois « les plus importants nécessitant une traçabilité, comme pour l’envoi d’un chèque ou de petites marchandises. » Elle sera distribuée en J + 2 et proposée à partir de 2,95 €, variable en fonction du poids (jusqu’à 2 kg).
Une lettre internationale jusqu’à 20 grammes coûtera 1,80 € (+9 %). Les tarifs des colis postaux classiques envoyés en France (Colissimo) augmenteront parallèlement de 2,4 % au 1er janvier, mais le paquet de moins de 250 grammes restera au même prix de 4,95 €. La Lettre recommandée sera commercialisée à partir de 4,83 € (contre 4,55 € en 2022), avec un délai de distribution prolongé à J + 3.
Pourquoi a-t-elle pris cette décision ?
La Poste affiche trois raisons.
- Il s’agit d’abord selon elle de répondre à l’évolution des usages des clients. « Les attentes exprimées par les 22 000 clients professionnels et particuliers consultés se concentrent autour de la fiabilité de la distribution, des services de suivi du courrier et de la prise en compte de l’impact environnemental », justifie-t-elle. « L’utilisation de la Lettre rouge tend à disparaître : les ménages envoyaient 45 Lettres prioritaires par an en 2010, seulement 5 en 2021. »
- Ensuite, avec cette nouvelle offre, d’ici 2030, La Poste affirme qu’elle aura économisé « 60 000 tonnes de CO2 par an, ce qui représente une réduction de 25 % par rapport aux offres actuelles. » Et pour cause : l’usage de l’avion pour les lettres rouges ou des centaines de kilomètres parcours par des camionnettes très peu remplies.
- Mais pour La Poste, ces économies sont surtout indispensables pour pérenniser le service universel postal, qui est devenu lourdement déficitaire (à hauteur de 1,1 milliard d’euros).
Pour Philippe Dorge, directeur général adjoint en charge de la branche services-courrier-colis, il faut « conforter l'avenir du courrier » et « pérenniser le service universel postal », qui garantit notamment une distribution six jours sur sept et des tarifs abordables pour les envois les plus courants. Car depuis 2008, les volumes de lettre rouges ont « été divisés par 14 ». Ce service commence donc à coûter cher et à peser sur l'environnement puisque le groupe utilise des avions, camions et camionnettes de moins en moins remplis.
Une modernisation que les syndicats ont du mal à comprendre. Selon eux, ce changement risque au contraire de rendre le service postal moins « universel ». « Une partie de la population sera exclue de ce service, notamment les personnes vivant dans les zones blanches [sans connexion Internet, ni réseau] les personnes âgées ou à mobilité réduite », s’inquiète Jean-Philippe Lacout, responsable national Courrier Colis FO Com. Ces citoyens seront donc contraints d’utiliser la lettre verte qui sera désormais distribuée sous trois jours au lieu de deux. « Ce qui est très pénalisant lorsqu’on a du courrier urgent à envoyer » estime le syndicaliste.
Quelles conséquences sont à prévoir ?
Vis-à-vis du pouvoir d’achat, « l’impact de la nouvelle tarification de la lettre sur le budget des ménages sera faible voire nul, compte tenu de la baisse de la consommation de courrier », assure La Poste. Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP), la nouvelle gamme proposée par La Poste reste abordable.
Quant à la fin du timbre rouge au profit d’une e-Lettre, l’association de lutte contre l’exclusion des personnes âgées, Les Petits Frères des Pauvres, dénonce « une digitalisation à marche forcée ». La Poste assure que les clients éloignés du numérique auront « la possibilité d’envoyer une e-Lettre rouge depuis un bureau de poste, sur un automate ou avec l’aide d’un conseiller. » Mais pour Isabelle Sénécal, responsable du pôle plaidoyer des Petits Frères des Pauvres, pour envoyer leur courrier prioritaire, les personnes âgées « au mieux entreront dans la dépendance parce qu’elles auront besoin de quelqu’un pour les aider, et au pire y renonceront, faute de pouvoir se déplacer. »
En ce qui concerne la question de la confidentialité de la lettre, une porte-parole du Groupe assure que l’impression est gérée par des machines, sans la moindre intervention humaine, et que la lettre numérique est ensuite supprimée du système informatique.