Sans jouer les oiseaux de mauvaise augure, seriner « je vous l’avais bien dit », nous produisons trop de vins, du moins trop de certains types de vin, non qu’ils fussent hors des canons de leur AOC ou de leur IGP mais tout simplement parce qu’ils ne sont pas acceptés par le marché, essentiellement la GD ultra-majoritaire. Les grands critiques, si tant est qu’il en existât encore, ne plongent leurs nez que dans ce qui est grand, la piétaille à deux balles ne les intéresse pas. Quant aux grands chefs de la filière, ils ne voient pas plus loin que du bout de leur nez, Jérôme Despey en tête, pur apparatchik de la FNSEA, quasi-fonctionnaire de FranceAgriMer, qui n’a jamais vendu une goutte de vin, alors ils ressortent les vieilles « recettes » qui sont des dépenses publiques et ils vont tendre la sébile chez le Ministre. Faut bien justifier leur séjour dans la capitale.
Suis mauvaise langue mais que voulez-vous ils ont toujours un quart de retard sur la réalité, à la manière de la CGT, ils campent sur « leurs droits acquis ».
La crise est structurelle, les causes conjoncturelles ne doivent pas masquer que notre marché domestique des vins courants va se rétracter violemment du fait que la génération honnies des baby-boomers, qui les écluse en après avoir empli leur caddie, comme moi, ont tendance à sucrer les fraises et aller sucer les pissenlits par la racine.
La relève des consommateurs n’est pas là, les seuls producteurs qui ont un avenir, car ils ont des consommateurs jeunes et friqués, sont ceux qui vendent leur vin cher et ceux qui font des vins nature, les autres vont souffrir et l’illusion d’un vignoble peuplé de petits vignerons indépendants et de coopérateurs va laisser la place à la ruine de beaucoup d’entre eux.
ÉTAT DES LIEUX
La filière vin rouvre la boîte à outil de la gestion des excédents ICI
Le repli des commercialisations en France se confirmant, les représentants du secteur se mettent à réfléchir sur les outils les plus opportuns pour résorber les surstocks, qu'ils soient structurels ou conjoncturels.
Mauvaise nouvelle : la baisse de consommation de vin se confirme en grande distribution, avec des baisses en volume de 15 % pour les vins rouges, 5 % pour les rosés et 4 % pour les blancs depuis le début 2022 rapporte Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui s’est réuni ce mardi 12 juillet. Malgré une dynamique export restant soutenue, la filière vin doit se pencher sur la gestion de déséquilibres conjoncturels et structurels entre son offre et la demande domestique. « Rien ne doit être fermé comme propositions » précise Jérôme Despey, qui note le besoin de distinguer le conjoncturel du structurel dans le diagnostic pour apporter les bons remèdes à l’échelle des bassins viticoles en difficulté.
On ne parle plus "arrachage" mais "reconversion vertueuse" pour le vignoble bordelais excédentaire ICI
Le négociant bordelais Allan Sichel rempile à la tête du CIVB en s’affichant dans la continuité de son prédécesseur, malgré des inflexions notables dans son discours pour résoudre le déséquilibre structurel entre offre et demande. A commencer par le fait de ne pas utiliser le mot "arrachage".
Par Alexandre Abellan Le 11 juillet 2022
Réélu à la présidence du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) ce 11 juillet (avec 47 voix pour et 1 abstention), le négociant Allan Sichel s’affiche dans la continuité de son prédécesseur, le viticulteur Bernard Farges, pour réduire la production de vins d’appellation en Gironde. « Le sujet le plus important aujourd’hui pour notre filière est son volume de commercialisation » déclare dans son discours Allan Sichel, soulignant que « la production des vins de Bordeaux en année normale – autour de 5,5 millions d’hectolitres - est désormais largement supérieure à nos volumes de commercialisation. Or, même si nous identifions des pistes de développement à l’export, il est peu probable que nous puissions compenser la baisse continue de la consommation de vin sur le marché français. Lequel, je le rappelle, représente 55 % de nos ventes. »
Si Allan Sichel partage avec Bernard Farges la même fin, rééquilibrer l’offre et la demande, il ne l’articule pas tout à fait par les mêmes moyens.
TROP DE STOCK
L’IGP Vaucluse veut distiller 100 000 hl de vin rosé ICI
L’Indication Géographique Protégée veut se délester de stocks du millésime 2020 « dont plus personne ne veut ».
Par Bertrand Collard Le 11 juillet 2022
À quelques semaines des vendanges, il reste trop de rosés dans les caves du Vaucluse. L’IGP de ce département veut distiller 100 000 hl pour faire de la place dans les chais. « La consommation est en panne ; ce sont des vins de 2020 dont plus personne ne veut, explique Joël Reynaud, président de l’ODG Vaucluse. Nous étions déjà en discussion au printemps à ce sujet. Puis il y a eu le gel du 8 avril. Et tout s’est arrêté. » Jusqu’à maintenant.
50 à 60 €/hl
L’IGP Vaucluse vient d’adresser un courrier à VinIGP, la Confédération des vins IGP de France pour lui demander de porter sa demande devant les pouvoirs publics. Joël Reynaud espère une aide entre 50 et 60 €/hl pour envoyer les excédents à la chaudière.