Jean-Luc Mélenchon (en rouge) était un bon élève et actif en classe. Photo DR
Été 67 : Jean-Luc Mélenchon s’installe à Lons-le-Saunier alors que son beau-père est muté dans le département. Il passe sa scolarité au lycée Rouget de Lisle, un établissement pour garçons de 600 élèves. Surnommé « Mémé » par ses amis, le jeune Mélenchon est un bon élève et n’est pas encore marqué par des références politiques.
Il aime la littérature et obtient 16 au baccalauréat. Son professeur de français, Rémi Jobart, avec qui il aura de longues discussions, devient son mentor. C’est en mai 1968 que Mélenchon a le déclic : alors que la tension monte dans la capitale, l’ambiance est calme à Lons-le-Saunier. Il décide de prendre les choses en main : pour cela il fédère les lycéens, organise des rencontres avec les professeurs et les syndicalistes. Il va même jusqu’à créer le Comité d’action lycéen (CAL) de Lons-le-Saunier. Lors des manifestations, il se distingue des autres.
Quand il monte sur scène, tout le monde l’écoute. Il a ses inconditionnels et son public féminin. Le jeune Mélenchon découvre alors ses talents d’orateur. Il est par la suite approché par les communistes ou les maoïstes mais souhaite rester en dehors de tout mouvement politique.
Plus tard, il connaît son premier échec politique en perdant aux élections des délégués de classe. Vexé, « Mémé » va alors réussir sa première manœuvre politique : il arrive à faire annuler l’élection de certains délégués, qui lui sont défavorables, en faisant circuler une pétition.
Un nouveau vote est alors organisé duquel il ressortira vainqueur : « J’ai mobilisé jusqu’aux sixièmes, si bien que je suis devenu une légende vivante : sept ans après, les mecs entendaient encore parler de moi ! », a-t-il confié aux journalistes Stéphane Alliès et Lilian Alemagna dans leur livre Mélenchon, le plébéien (paru aux Éditions Robert Laffont), qui retrace les jeunes années jurassiennes du candidat à la présidentielle. ICI
J’ai connu Mélenchon en 1981, alors qu’il vivait à Massy, dès 1983 il est adjoint au maire de l'époque Claude Germon « c’était un visionnaire et un gestionnaire exceptionnel ».
De quelle(s) réalisation(s) êtes-vous le plus fier?
Le temps qui a passé aura effacé bien des souvenirs. De mon mandat de maire adjoint à la jeunesse (1983-1989). Il y a entre trente-quatre ans et vingt-huit ans en arrière. La mise en place de tous les plans jeunesse des premiers gouvernements de gauche notamment dans le domaine de la prévention de la délinquance, et de l'emploi des jeunes. J'ai créé, entre autres choses, la première PAIO de ma ville. En tant que maire adjoint à la culture (1989-1995) il y a entre vingt-sept ans et vingt et un ans en arrière, mon mandat a été celui de la création d'une médiathèque, de l'ouverture de quatre salles de cinéma, de la numérisation des bibliothèques de la ville et de l'ouverture d'un Opéra. Ce sont des dossiers extrêmement techniques qui m'ont bien préparé à mes responsabilités de ministre dans un domaine lui-même aussi technique que l'est l'enseignement professionnel.
Pour la gestion municipale j'étais en désaccord avec l'ouverture l'Opéra mais il s'est avéré que j'avais tort car ce fut un total succès. Mais ce fut surtout pour moi un dossier très pesant car l'affaire avait été très mal engagée.
Ma plus grande fierté d'adjoint à la Culture est d'avoir réussi à atteindre la proportion record de France des inscrits en bibliothèque municipale (30% de la population) par une politique volontariste de promotion de la lecture.
A Massy, les grands travaux de Claude Germon restent à payer. Les audits commandés par le nouveau maire UDF accablent le bilan pharaonique de son prédécesseur PS, battu en juin. ICI
par Olivier Bertrand
publié le 29 décembre 1995
Le Grand-Ensemble, principale cité de la ville, manque d'un centre culturel. Mais, comme dit Claude Germon, «Small is not beautifull», et la salle devient un opéra-théâtre, le plus beau de toute la couronne parisienne. Huit cents places au coeur d'une cité. Germon, passionné d'opéra, essaie lui-même les fauteuils que proposent les fournisseurs. Puis, n'en trouvant pas d'assez confortable à son goût, il en fait construire de spacieux. Sur mesure. Le modèle est aujourd'hui en vente dans les catalogues, sous le nom de «Fauteuil Massy».
L'opéra coûtera au total 190 millions de francs, mais Claude Germon ne se fait pas de souci. Viticulteur endurci par des années de syndicalisme à la CGT, il est d'un abord très rond, affable. Mais il est également malin, et sait négocier. Pour financer ses trésors, il compte sur les entreprises qui s'intéressent à Massy, ses voies de communication, sa future gare TGV. Il mise, non sans cynisme, sur la spéculation: le prix des terrains grimpent en flèche, le maire fait signer des promesses de vente aux plus offrants. Il anticipe sur ces rentrées, et imagine une ZAC près de la gare, en forme de pyramide, puis de sphère comme au Louvre ou à la Villette. Mais ces projets n'aboutiront pas plus que l'arche, et la ville va prendre la crise de plein fouet. Dans les années 90, un simple recours déposé par un professeur de droit et ses élèves ralentit considérablement les travaux autour de la gare. Quand la situation se débloque, la récession est là, plus personne ne veut acheter.
Aujourd'hui, la ville doit rembourser les entreprises qui ont versé des acomptes, près de 70 millions de francs. Il faut également rembourser les emprunts: rien que pour l'opéra-théâtre, il reste 170 millions à payer. Et la ville doit assumer seule: Claude Germon a toujours évité les cofinancements. Il préférait investir seul: «Les choses allaient plus vite comme ça.» Accessoirement, murmurent ses détracteurs, cela permettait d'arroser la Sagès, le bureau d'étude du PS (1).
(1).En janvier 1993, Claude Germon a d'ailleurs été mis en examen pour trafic d'influence par le juge Van Ruymbeke. ICI
L’ex-Premier Ministre sur le chemin des révolutions citoyennes en Amérique Latine « je vais me réhydrater politiquement, me re-imprégner, labourer mon imagination politique. Apprendre. ICI »
Le président de gauche nationaliste du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, a affirmé lundi qu'il avait "beaucoup apprécié" les résultats du président sortant Emmanuel Macron et de son "ami" Jean-Luc Mélenchon dimanche au premier tour de l'élection présidentielle en France.
"Macron comme social-démocrate, modéré, centriste, ne s'en est pas mal sorti comme président", a commenté le chef d'Etat mexicain, qui veut rompre dans son pays avec les "néo-libéraux".
"Dans l'unité je suis sûr que M. Macron va triompher de nouveau", a-t-il ajouté en référence au second tour qui se jouera le 24 avril entre le président sortant et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme en 2017.
Ce trotsko-lambertisme de Jean-Luc Mélenchon qui plombera tôt ou tard la Nupes | Atlantico.fr ICI
- Atlantico : A quel point le mouvement lambertiste est-il présent au côté de Jean Luc Mélenchon ?
- Gaël Brustier : Deux éléments majeurs et concrets en attestent. Le chef du parti trotskiste POI a été élu à l’Assemblée dans la circonscription de Livry-Gargan. Il faut se rappeler que lorsque le parti s’est scindé, en expulsant la branche représentée par Daniel Gluckstein ; le POID a gardé l’essentiel des troupes, les autres ont gardé les locaux. C’est d’ailleurs le deuxième élément, les réunions se font dans les locaux du POI, ouvertement et presque de façon bravache. C’est quelque chose de parfaitement révélateur et aussi de totalement assumé. Ce qui interroge est : depuis quand les liens sont rétablis à ce point ? Et depuis quand et jusqu’à quand ont-ils été camouflés ? Il est intéressant que ce soit précisément cette extrême gauche qui soit choyée par Mélenchon et pas d’autres courants minoritaires de la défunte Ligue, bien plus intéressante et foisonnante intellectuellement. Le trotskisme lambertiste est l’un des plus autoritaires qui soit. Ils sont loin d’être des libertaires. Ils ont une organisation quasi militaire héritée du bolchevisme ou du moins issu de la tradition reconstruite par leurs soins. Cela leur donne une organisation efficace. Par ailleurs, ils savent penser, écrire, militer, enrôler et ils ont des liens avec la quatrième internationale, du moins avec les survivances de la leur. Il y a des mouvements trotskistes proches du lambertisme dans beaucoup de pays dans le monde. Jean Marie Le Guen l’a dit récemment, dès qu’il faut faire des mauvais choix dans l’histoire, les lambertistes sont là.