Souvenir, souvenir, comme chantait Johnny, la gare de la Mothe-Achard, la micheline rouge avec son conducteur perché dans un petit habitacle perché sur le toit.
« J’ai toujours eu faible pour les tortillards, les omnibus avec chef de train incorporé : « les Clouzeaux ! » alors bien entendu en quittant les Sables d’Olonne j’ai pris la micheline de mon enfance avec son chauffeur drôlement perché sur le toit et j’ai lu à haute voix du Patrick Drevet, dans un petit opus publié en 1990, La Micheline collection Haute Enfance chez Hatier.
« En raison de ses dimensions plus domestiques, de la luminosité de ses deux couleurs un peu triviales, de la physionomie pimpante, joufflue, que lui donnait au-dessus de ses tampons la disposition en V de la peinture rouge d’où les phares écartés saillaient comme des yeux de têtard, en raison aussi de l’insolite verrue que, sur ce type d’autorail, produisait le cockpit du conducteur perché sur le toit, voire en raison de ce que m’inspirait la consonance de son nom qui, pour lui avoir été abusivement attribué par similitudes avec l’engin sur pneumatiques construit par la firme Michelin, ne suggérait pas moins dans ses syllabes le caractère poétique d’un cheminement débonnaire, la nature familière et musarde d’une chenille, sans doute avais-je une prédilection pour la micheline que, à quelque moment de la journée qu’elle passât, je courais contempler à la fenêtre de l’une ou l’autre de nos chambres, alors qu’elle filait à mi-pente sur le versant de la vallée, entre les maisonnettes et les jardins, les boqueteaux et les barrières. »
Donc ce matin qu’apprends-je après avoir été voté ?
Que s’est-il passé hier, samedi 18 juin, en fin de journée, à bord d’un TER reliant Les Sables-d’Olonne à Saumur ?
Il était plus de 18 h 30 lorsque le train, rempli de voyageurs, s’est arrêté peu après la gare de la Mothe-Achard, dites aujourd’hui des Achards.
Selon des témoins, une personne aurait tiré le système d’alarme. Au regard des températures du jour, aux abords des 40°C, il s’agirait probablement d’un malaise.
Mais là, tout s’enchaîne.
230 personnes à bord
La gare étant encore proche, certains voyageurs ont rejoint les lieux alors que les pompiers arrivaient. Le maire, Michel Valla, a rapidement fait distribuer de l’eau aux usagers, pris en charge pour certains.
L’Etat-Major des sapeurs-pompiers avait sollicité de très nombreux véhicules pour l’intervention, les secours venant des centres de La Roche-sur-Yon, Sainte-Hermine, Fontenay-le-Comte, Les Sables-d’Olonne, Les Achards, Luçon, Aizenay, Nieul-le-Dolent et La Chaize-le-Vicomte.
Il y avait 230 personnes à bord. Nous avons traité ceux qui avaient été victimes de malaises, en raison de la canicule. Mais personne n’a dû être hospitalisé.
Il est reparti à 21 h 30 pour sa destination finale, mais une cinquantaine de passagers sont descendus pour attendre un autre train qui devait les rapatrier à La Roche-sur-Yon. À 22 h, ils attendaient encore.
Bonus : un petit texte écrit en 2012 à propos de Benny Levy le Raïs de la GP dédié à Mélenchon qui n’aime pas les patrons et à ses affidés les cavistes révolutionnaires qui avinent le petit peuple des petits bourgeois friqués avec des litrons qui coûtent un bras.
« Mais ce qui m’a beaucoup plu sur les réseaux sociaux ce sont les postures des révolutionnaires en chaise longue qui, face à leur écran, en tapotant sur leur clavier, bonnes âmes, chantaient les louanges de la tournure radicale prise, selon eux, par la lutte des classes. Violence physique contre violence sociale, les arracheurs de chemise érigés en avant-garde de la classe ouvrière, aidés en cela par le Mélenchon qui aime la castagne lorsque ce sont les autres qui la mènent. Pauvres petits encore dans les jupes de leur mère qui pensent qu’un jean troué aux genoux est le plus grand symbole de leur piteuse révolte.
Alors je me suis souvenu de « la Gauche Prolétarienne dirigé par Benny Levy, alias Pierre Victor, le Raïs de la GP, faux clandestin reclus au fin fond de Normale Sup rue d’Ulm, petit brun affublé grosses lunettes d’intello qui donnaient, à son regard «gris et froid comme celui d’un héros de James Hadley Chase» (Claude Mauriac dans son journal Le Temps immobile vol 3 attribue cette description à Gilles Deleuze…), chef suprême d’un noyau dur pour qui la «guerre civile» ne pourrait être menée par la classe ouvrière sans que des flots de sang soient versés.
« Soit le patron d’une boîte moyenne, on peut établir la vérité des faits, à savoir qu’il a exploité les ouvriers abominablement, qu’il est responsable de pas mal d’accidents du travail, va-t-on l’exécuter ?
Supposons qu’on veuille rallier pour les besoins de la révolution cette bourgeoisie moyenne, qu’on dise qu’il ne faut exécuter que la toute petite poignée d’archi-criminels, en établissant pour cela des critères objectifs.
Cela peut constituer une politique tout à fait juste, comme par exemple pendant la révolution chinoise…
Je ne sais pas si cela se passera comme cela ici, je vais te donner un exemple fictif : il est vraisemblable qu’on ne liquidera pas tous les patrons, surtout dans un pays comme la France où il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises, cela fait trop de monde. »