Ceux qui me lisent régulièrement vont sourire, « il ne manque pas d’air, de vin il n’en parle plus beaucoup… » J’en conviens, en plus de quinze années de labeur j’ai fait le tour de la question, me contentant de licher des vins nu en bonne compagnie, oui, oui, je baguenaude au gré de mes envies.
L’eau donc, l’eau pure, fraîche, tirée du puits du Bourg-Pailler, qu’enfant nous buvions au pot. Souvenirs, souvenirs, il n’empêche que lorsque l’on boit du vin nu, entrecouper les séquences, par des verres d’eau, permet de ne pas se déshydrater.
L’eau du robinet alors puisque l’eau minérale en bouteille n’est guère respectueuse de l’emprunte carbone. Les restaurants, de plus en plus, présentent à leurs clients de l’eau micro-filtrée, plate ou gazeuse. ICI
À Paris nous avons des puits artésiens - Passy, La Chapelle, Butte-aux-Cailles, les 3 dernières fontaines d'eau de source. ICI
Les puits artésiens de Paris ne sont plus que trois en activité de nos jours. Ces fontaines d’Albien, pourvoyeuses d’eau de source d’une rare pureté, font le bonheur des riverains qui se pressent pour remplir des récipients gratuitement. Protégé par les couches fossiles de la pollution de surface, le précieux liquide s’il est légèrement ferrugineux et naturellement riche en fluor demeure peu minéralisé. Il ne présente ni calcaire ni ajout chloré et très peu de magnésium. Les puits artésiens, du nom de la province d’Artois où sont entrepris les premiers forages du genre au XIIème siècle, permettent aux populations d’accéder à une eau de grande qualité. A partir des années 1830, le progrès technique rend possible des forages particulièrement profonds. Paris, comme toutes les grandes villes modernes de cette époque, est alors confronté au défi de l’eau potable. Cinq puits artésiens vont voir le jour entre 1841 et 1929. Trois équipés de fontaines publiques sont parvenus jusqu’à nous, grâce à la rénovation des anciens forages, dirigée par Eau de Paris à partir de 1994, à Passy square Lamartine, à La Chapelle square de la Madone et à la Butte-aux-Cailles place Paul Verlaine.
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Le puits en 1900, photographié par Eugène Atget.
Puits artésien de la Butte-aux-Cailles
À la suite du forage réussi des puits artésiens de Grenelle, Passy et Hébert au cours du XIXe siècle, et sur une idée de François Arago, un puits artésien est envisagé sur la Butte-aux-Cailles afin d'alimenter le quartier en eau et de déverser le surplus dans la Bièvre, affluent de la Seine coulant à proximité et dont le débit est à cette époque devenu insuffisant. Le préfet Haussmann décide du forage par arrêté préfectoral le 19 juin 18632.
Les travaux ne commencent que le 28 août 1866 et débutent par l'érection d'une tour de forage en bois. Ils sont sur le point de s'achever en 1872 lorsque le forage atteint les argiles coulantes du Gault, juste au-dessus de la nappe aquifère. Mais, à la suite d'un désaccord entre l'entrepreneur et l'administration, ainsi que du manque d'argent (Paris est assiégée en 1870, la Commune de Paris a lieu en 1871), les travaux sont interrompus. Qui plus est, la Bièvre est progressivement enfouie et ne nécessite plus d'être alimentée. L'aqueduc de la Vanne alimente le réservoir de Montsouris en 1874, permettant la distribution d'eau dans le sud parisien. Pendant une vingtaine d'années, la tour en bois, abandonnée, reste témoin de la tentative. La place où elle s'élève est néanmoins baptisée « place du Puits-Artésien » (elle ne prendra le nom de « place Paul-Verlaine » qu'en 1905).
Le forage reprend en 1893 sous la direction de l'ingénieur Paulin Arrault4. Finalement, l'eau jaillit en 1904 d'une profondeur de 582 m. Le tube a un diamètre de 40 cm à la base et le débit se stabilise à 67 L/s (5 800 m3/jour). La Bièvre étant en cours d'enfouissement, il n'est plus question d'y déverser l'eau du puits artésien. En 1924, le puits alimente la piscine de la Butte-aux-Cailles toute proche et récemment ouverte.
Savez-vous à quoi sert le réservoir de Montsouris, la cathédrale de l'eau ?
Véritable prouesse technique à la fin du 19ème siècle, le réservoir de Montsouris participe toujours au quotidien de 20% des Parisiens.
Par Thomas Martin
Publié le 26 Mai 2022
Le réservoir de Montsouris a été construit à la fin du 19ème siècle (©AdobeStock
Dans le 14ème arrondissement de Paris, le réservoir de Montsouris, construit par Eugène Belgrand, fonctionne depuis 1875. Un outil indispensable à la vie de nombreux Parisiens qui consomment aujourd’hui en moyenne 120 litres d’eau par jour par personne, soit six fois plus qu’au milieu du 19ème siècle.
De l’eau transportée jusqu’à Paris par aqueduc
L’aqueduc de la Vanne, imposante surélévation en pierre meulière de la fin du xixe siècle, fut construit par l’ingénieur Eugène Belgrand pour alimenter le réservoir de Montsouris (©AdobeStock)
A la fin du 19ème siècle, les eaux de la Seine deviennent de plus en plus impropres à la consommation du fait de leur variation de température saisonnière et du développement industriel et urbain en amont de la capitale. Il faut donc construire des réservoirs pour améliorer progressivement l’alimentation en eau des Parisiens. Une eau transportée par aqueduc selon le principe de la gravité depuis les contreforts du bassin parisien.
Le réservoir de Montsouris est situé sur un des points élevés du sud de Paris, près du parc Montsouris. Le quartier des Champs-Élysées a été le premier à bénéficier de ses eaux.
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1800 piliers supportent les voûtes d’où le surnom de « cathédrale de l’eau » (©Wikicommons)
Riche en sels minéraux
Calcique
Magnésienne
Convient à un régime pauvre en sodium
Pureté1 absolue (0 nitrate2,3, 0 pesticide3, 0 trace de médicament4, 0 particules de micro-plastique5)