Ce n’est pas moi qui le dis mais Richard Werly
journaliste pour Blick.
Il parle d'avenir
Avec Mélenchon, la gauche française a trouvé sa « marque»
Dans la vie que je vis les marques n’ont jamais été ma tasse de thé, ni pour l’alimentation, les vêtements, les autos, les vélos et tout ce que j’achète avec mes gros sous.
Je préfère choisir mes produits pour ce qu’ils sont réellement, leurs qualités, leurs origines, leur naturalité.
Bref, je me méfie d’une « union » bouclée vite fait mal fait sur le gaz de la rouste pour les uns : EELV, PS, PCF, et la « victoire autoproclamée » pour la nouvelle marque de la gauche.
Dans cette hâte les négociateurs poussent la poussière, les désaccords, dont certains sont de premiers ordres pour qui souhaite gouverner le pays, sous le tapis, afin de conclure un partage de circonscriptions gagnables. C’est de la bonne vieille cuisine électorale.
Reste que c’est bien beau de se partager le gâteau avant de l’avoir créé, encore faudra-t-il trouver des candidats locaux qui puissent séduire les électeurs avec un programme d’Union qui ne brille par sa clarté et sa sincérité.
Pour faire une blagounette, Mélenchon fait une OPA sur les confettis de l’ancienne gauche, des confettis eux-mêmes de couleurs mêlées, comme aurait dit mon pépé Louis, pour que les bœufs enjugués tirent le charroi en harmonie il leur faut un bon toucheur sachant manier l’aiguillon. C’était le cas de Tonton, le roi de l’ambiguïté, pas sûr que notre Mélenchon soit doté de cette « qualité ».
À l’heure où vous lirez ces lignes, l’affaire est entendue. Emballée. Pliée. En route pour les législatives françaises des 12 et 19 juin. Négocié ce week-end, l’accord entre la « France insoumise » et Europe Ecologie-Les Verts vient d’être bouclé dimanche soir. Une centaine de circonscriptions législatives promises aux Verts, alors que socialistes et communistes continuent de négocier avec la formation de Jean-Luc Mélenchon.
Car au fond, tout tourne autour du député de Marseille, 70 ans, fort de ses 22% des suffrages au premier tour de la présidentielle. Environ 400'000 voix d’écart avec Marine Le Pen, qualifiée de justesse pour le second tour puis battue par Emmanuel Macron. Beaucoup avaient ce mot-là aux lèvres ce dimanche 1er mai, dans le cortège syndical qui a traversé Paris pour la fête du travail, tandis que les « black blocs » cassaient des vitrines sur le passage des manifestants : « Mélenchon au second tour, cela aurait été un tout autre spectacle !»
Il est désormais la « marque » qui compte
Mais oublions un moment le contenu des négociations. Parlons audimat, empreinte médiatique, force de persuasion, nom en forme de slogan : Jean-Luc Mélenchon a franchi le pas au fond des urnes, le 10 avril. Il est désormais « la » marque qui compte.
On parle de Mélenchon. On reprend ses bons mots, comme cette accusation lancée contre Emmanuel Macron de vouloir « vendre le pays à la découpe » au capitalisme mondialisé. On sourit, admiratif, de ses onze hologrammes qui, le 5 avril, transformèrent son meeting de Lille en grand-messe politique de la contestation nationale par image électronique interposée.
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