J’avoue que je n’ai lu aucun des auteurs de l’école de Brive, sans doute parce que ma lecture , en mes jeunes années vendéennes, de La Terre qui meurt de René Bazin (9 octobre 2006 La Vigne arrachée ICI ), m’a vacciné à tout jamais de la littérature de terroir.
Mais, comme il ne faut dire jamais, il se peut que je me plonge un de ces jours, dans l’œuvre de Claude Michelet, qui vient de décéder dans le hameau de Marcillac (Corrèze), à quelques kilomètres de Brive, à l'âge de 83 ans, à quelques jours de son 84e anniversaire.
claude Michelet © Frédéric LHERPINIERE
Le mot de passe ?
«Il est de chez nous», ce qui signifie corrézien.
N'entre pas qui veut dans le cercle de l'Ecole de Brive. La «bande à Peuch» (entendez Jacques Peuchmaurd, éditeur chez Laffont) s'enracine en Limousin, province longtemps demeurée autonome. «Si la vicomté de Turenne n'avait pas a été vendue à Louis XV, nous serions toujours indépendants», soupire-t-il, une nuance de regret dans la voix.
« Sur le seuil de sa maison de Chauffour, l'éditeur attend ceux qui sont ses amis avant d'être ses auteurs. «Tout s'est fait par une succession de rencontres, commente-t-il sobrement. On a commencé en 1973, sous la grande halle du marché de Brive-la-Gaillarde. Les gens signaient au cul des vaches.» Désormais, la rituelle Foire du livre est investie, chaque année, par 100 000 visiteurs, dont le «train des Parisiens», écrivains, journalistes abondamment régalés durant la descente sur Brive. »
Claude Michelet publie à la fin des années 70, Des grives aux loups, le premier opus d’une série d’ouvrages se situant dans la campagne autour de Brive. Quelques années plus tard, à la suite de la publication d'une trilogie romanesque, Les Gens de Saint Libéral, il participe à la création de ce qu'on appelle l'école de Brive, avec Michel Peyramaure, Christian Signol, Gilbert Bordes... « Une invention de journaliste récupérée par Robert Laffont », avait-il commenté en 2015.
Claude Michelet agriculteur était devenu écrivain à temps plein après le succès du roman Des grives aux loups à la fin des années 1970. Il s’est éteint, chez lui, dans le hameau de Marcillac (Corrèze), à quelques kilomètres de Brive, à l'âge de 83 ans, à quelques jours de son 84e anniversaire.
C'est là qu'il est né en 1938. Fils du résistant et ministre du général de Gaulle Edmond Michelet, Claude Michelet avait arrêté ses études à Paris pour se consacrer à l'agriculture.
Une source d'inspiration qui ne l'a jamais quittée : son premier roman, en 1965 (La Terre qui demeure), frappe par son caractère visionnaire. Seul contre tous, un paysan refuse de vendre ses terres pour des projets de lotissements ou d'extraction d'uranium.
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Pilier de l’École de Brive, l’écrivain corrézien Michel Peyramaure se confie à l’aube de ses 100 ans
Considéré par beaucoup comme l’un des plus grands romanciers historiques, Michel Peyramaure a fêté le 30 janvier ses 100 ans. Devant la caméra de France 3 Limousin, le cofondateur de la Foire du livre a accepté d’évoquer quelques souvenirs de cette longue vie dédiée à l’écriture.
« L’écriture conserve, c’est absolument indéniable. L’écrivain qui s’astreint tous les jours à cet exercice, sur son ordinateur, pour écrire un livre, une nouvelle, ou n’importe quoi, survit. »
Michel Peyramaure
Écrivain du terroir
Michel Peyramaure est considéré depuis longtemps comme l’un des plus grands auteurs de romans historiques. Il se consacre à l'histoire de France, en particulier à travers l'histoire de ses provinces, ce qui inscrit son œuvre dans le courant régionaliste, ou littérature de terroir. Des romans donc, mais aussi de nombreuses biographies de personnages historiques tels que Jeanne d'Arc, Henri IV, Louis XVI ou Napoléon. Mais aussi d'artistes comme Suzanne Valadon ou Sarah Bernhardt.
Élève médiocre, c’est pourtant sur les bancs de l’école qu’il s’est découvert une passion pour l’écriture : « J’étais toujours dernier de la classe. C’est ma gloire, mon espérance et mon soutien. J’étais dernier de la classe et l’instituteur vient et me demande ce que j’écris. Je lui dis : j’écris un poème monsieur. Montre-moi ça ! Oh, c’est pas mal. Il revient vers son bureau et dit aux autres enfants : 'Nous avons dans la classe un crétin de génie' », rigole Michel Peyramaure.
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« Ils étaient tous deux profondément corréziens. Si Denis Tillinac avait été une femme, il aurait épousé Chirac. »
Michel Peyramaure
« En Corrèze, il y a autant d’écrivains que de veaux sous la mère. »
Denis Tillinac
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