Sur les réseaux sociaux, qui sont les nouveaux rings électoraux, entre les coups bas, les invectives, les fake-new, les foutages de gueules, les buzz, le refrain le plus chanté par les électeurs est : « y’a pas eu de campagne ! »
Au risque de me faire avoiner je pense que c’est une bonne chose car faire campagne pour les candidats, surtout ceux qui ferraillent pour se qualifier pour le deuxième tour, c’est aligner des promesses qu’ils ne tiendront jamais. Chirac qui n’en ratait aucune et qui adorait les campagnes électorales, le disait crûment : « Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent. »
Comme une ritournelle angoissée une seule question m’est posée : « pour qui vas-tu voter ? »
Ma réponse tombe sèche comme un coup de trique : « Ch’es pas ! »
Ce n’est pas faux sans être totalement vrai mais ça m’évite de m’expliquer, comme disent les sondeurs : « je suis un électeur au vote caché. »
Mon problème c’est que je vais voter deux fois comme en 2007
J'ai voté deux fois ICI
Dimanche presque ordinaire : ma petite séance de gym, pour m'y rendre je passe devant le Sélect, pas un chat en terrasse. Les courses, faut bien manger. J'achète le dernier Douglas Kennedy à l'Arbre à Lettres : La Femme du Ve, ça se passe à Paris. Un petit tour chez Truffaut pour acheter du terreau de plantation, c'est le problème du béton faut l'engraisser pour qu'il soit accueillant pour les plantes.
À midi, ça vote dur. Au retour, j'ai croisé dans la contre-allée de chez moi une Saint-Cyrienne en uniforme : casoar et jupe-culotte. J'ai confié ce que mon petit doigt n'arrête pas de me dire depuis hier à une enveloppe cachetée. Déjeuner tardif pour cause de jardinage intensif. Départ pour le XVIe arrondissement, 50 rue des Belles Feuilles, près de l'avenue Victor Hugo que je connais bien puisque j'y avais mon bureau du temps de la SIDO. Je croise trois Cayenne. Je vote pour la première fois pour quelqu'un d'autre. A voté, je signe. Même si ça me démange j'évite de faire des commentaires sur les indigènes du XVe. De retour à la maison je range des papiers. Un petit tour sur le net : la Tribune de Genève annonce à 18 h 30 que le PS vient de confirmer à l'agence suisse ATS la défaite de Ségolène Royal 46%. Bon faut y aller, ça fait drôle d'aller déposer son bulletin dans l'urne. A voté ! C'est la deuxième fois de la journée.
Vous allez me dire que vous n’en avez rien à cirer de ma double votation, j’en conviens mais si je vous tartine une chronique c’est que j’ai de bonnes raisons :
- La première c’est qu’en mai 2007 je suis allé voter à reculons pour la Ségolène, c’est pour cela que j’ai attendu la dernière minute alors que d’ordinaire je vote tôt le matin. Il se peut que dimanche prochain je fasse la même chose pour le premier tour.
- La seconde c’est que cette fois-ci, le tête-à-tête classique annoncé par les sondages renvoie les autres candidats à une stratégie d’engranger un max de voix pour aborder le 3e tour, les législatives, en position de force. Cette analyse peut influencer mon choix de premier tour.
- La troisième c’est que cette fois-ci je vais voter deux fois dans le même bureau de vote. Je ne sais si je devrai voter pour deux candidat(e)s différents. Mystère !
- La quatrième c’est que j’irai consulter nos voisins suisses et belges pour avoir les résultats de ce premier tour avant que nos médias aient le droit de les afficher à 20 h.