Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 avril 2022 5 29 /04 /avril /2022 06:00

Critique : La Vie de château, de Jean-Paul Rappeneau - Critikat

Les indépendants du 1er siècle - Biographie de Louis DELLUC

Prix Louis-Delluc

 

Présentation de l'événement

 

Le prix récompense tous les ans, le deuxième jeudi de décembre, le meilleur film français sorti pendant l'année. Son jury est composé d'une vingtaine de critiques et personnalités du cinéma, sous la présidence de Gilles Jacob et les délibérations ont lieu au restaurant parisien le Fouquet's sur les Champs-Élysées. Par analogie, il est souvent appelé le prix Goncourt du cinéma.

 

Il est arrivé quelques fois que le prix récompense un film qui n'était pas encore sorti : ce fut le cas en 1958 pour Moi, un noir sorti en mars 1960, en 1979 pour Le Roi et l'oiseau, sorti en salles en mars suivant, et en 1982 pour Danton, sorti en janvier suivant.

 

Les films récompensés constituent un ensemble particulièrement cohérent de films alliant exigence artistique, cinéma d'auteur et reconnaissance publique. Ils sont indifféremment des premiers films (Rappenau en 1965 ou Sandrine Veysset en 1996) ou des œuvres d'auteurs confirmés et reconnus (Godard en 1987 ou Chabrol en 2000). Parmi ceux-ci, Alain Resnais l'a reçu trois fois (1966, 1993 et 1997) et Michel Deville deux fois (1967, 1988) ainsi que Claude Sautet (1969 et 1995).

 

Il a été fondé en 1937 par Maurice Bessy et Marcel Idzkowski en hommage à Louis Delluc (1890-1924), premier journaliste français spécialisé dans le cinéma et qui avait fondé les ciné-clubs.

 

Depuis 2000, il s'est vu adjoindre un Prix Louis-Delluc du premier film.

Aujourd’hui c’est « La Vie de château » 1966

La Vie de château - Film (1966) - SensCritique

Pourquoi ce film ?

 

Pour se changer les idées après une grosse machine comme « Un témoin dans la ville » 1959.

 

Je pensais que cette charmante irions-nous jusqu’à dire « bluette » ferait passer le morceau.

 

Il n’en est rien. « C’est du lourd » comme dirait Lucchini, contrairement aux apparences. C’est remarquablement bien fait, tout en fausses légèretés. Mais je vous laisse juger

 

Château de sable (La vie de château de J.P. Rappeneau) - le blog pickachu  d'Olivier Facquet

Quelle est l’histoire ?

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, dans un château de Normandie près d'Arromanches, vivent Jérôme, sa mère Charlotte et sa femme Marie. Julien, un résistant français venu d'Angleterre, leur tombe du ciel afin de préparer la route des parachutistes américains en vue du débarquement.

 

La jeune et belle Marie, fille de Dimanche, le métayer du château, s’ennuie dans sa Normandie loin de la capitale qu’elle désire ardemment connaître.

 

Pourtant, il se passe des choses et le débarquement est imminent. Certains cœurs s’embrasent devant ce bovarysme virevoltant qui ne désire qu’une seule chose : se griser dans la féerie du mouvement.

 

Jérôme, mou et empâté, image d’un châtelain respectueux d’une faune végétale environnante endormie, ne s’investit que modérément dans ce second conflit mondial. Ceci exaspère Marie qui ne rêve que de héros et son père chef du réseau local de la résistance.

 

Julien répond admirablement à ce critère. La tentation est grande de s’abandonner à l’aventure. Marie est également courtisée par un officier allemand, locataire temporaire du château avec ses hommes.

 

Jérôme, enfin conscient du danger, va réagir. (Wikipédia)

 

 

Réalisation

 

Jean-Paul Rappeneau

 

D’ordinaire, dans cette rubrique on s’attend à voir une énumération de films parfois lassante, si si, reconnaissons-le, parfois lassante. Avec ce réalisateur et scénariste, rien de tel. En 49 ans de carrière, il a réalisé seulement huit longs métrages ! Il est connu pour consacrer beaucoup de temps à l'écriture de chacun de ses scénarios. Cela vaut la peine quand on voit le résultat. Des films à la carrière éclatante. « Les Mariés de l'an II » en 1971 avec Jean-Paul Belmondo, Marlène Jobert et Laura Antonelli, « Le Sauvage » en 1975 avec Yves Montand et Catherine Deneuve, « Tout feu, tout flamme » en 1982 avec Yves Montand et Isabelle Adjani. Ils dépassent chacun les 2 millions d'entrées en France. En 1990, Jean-Paul Rappeneau réalise un Monument : l'adaptation de « Cyrano de Bergerac » d'Edmond Rostand, avec Gérard Depardieu en vedette, film - coécrit avec Jean-Claude Carrière - un énorme succès critique et populaire qui fit plus de 4 millions d'entrées. Est-il besoin d’en dire plus.

 

 

Qui fait quoi ?

 

 

Philippe Noiret :              Jérôme, le châtelain

 

Quelques traits glanés çà et là pour esquisser le portrait que son ami Jean Rochefort a dit de lui : « Un grand seigneur nous a quittés. » On se souviendra des « Grands Ducs » 1996 de Lecompte avec Jean Rochefort et Jean Pierre Mariel. Une amitié rare et sans faille réunissait ces trois lascars si différents à la ville. Seuls eux même pouvaient connaître cette alchimie qui fit que lors des obsèques de Noiret, ses amis Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, très affectés, préfèrent ne pas assister à la cérémonie.

 

Pour le reste, chacun de nous garde au fond de lui une préférence pour un film gai comme « Les Ripoux », 1984 de Claude Zidi ou grave, quelques fois les deux ensemble « Que la fête commence » 1975 de Bertrand Tavernier , ou encore tendre et mélancolique :  « Le vieux fusils »  1976 de Robert Enrico - César du meilleur acteur pour ce rôle qui va imposer son physique et son jeu au grand public et fera de lui du fait de cette image le premier homme à faire la couverture du magazine féminin « Elle » en 1978.

 

 

Catherine Deneuve :              Marie, sa femme

 

« La Vie de Château » est le seizième film de Catherine Deneuve dans une carrière qui débuta dans les années soixante et qui continue encore aujourd’hui. Son aura est quasi universelle. On la voit partout. En plus du cinéma elle milite pour d’éminente cause humaniste, mais fait aussi de la pub. N’en jeter plus. Voilà une vie bien occupée pour une personne qui, au départ, contrairement à sa sœur Françoise Dorléac, ne voulait pas être actrice.

 

Il y en a pour tout le monde ce qui peut expliquer son audience car je ne pense pas que le milieu du cinéma soit un tel désert qui expliquerait ce phénomène. Je dois dire que toute cette bourgeoisie mise en avant par les thèmes de ses films qui reflètent bien la période de son ascension m’indiffère.

 

Il est loin le temps de cet adorable rôle qu’elle tient dans ce film. Laissons la parole à France Roche, critique de cinéma : « « La révélation du film, c'est une petite personne exquise qui s'appelle Catherine Deneuve. Discrète, sans être empaillée, proprette sans être banale, ingénue sans être niaise, et jolie, si jolie, sans en avoir l'air de le savoir. » Certes, c’était à propos d’un autre film mais c’est exactement ce que j’ai ressenti à la voir jouer Marie l’épouse de Jérôme.

 

Là encore, inutile d’en dire plus. Depuis elle sait qu’elle est Catherine Deneuve, jusque dans sa manière de jouer. Mais aujourd’hui c’est d’un monument qu’il s’agit et comme tel, cela se respecte. Mais aussi, on reste libre de ne pas le visiter.

 

Pierre Brasseur :             Dimanche, le père de Marie

 

Comme toujours, ce rôle lui va comme un gant. Il est l’opposé du paisible Jérôme mari de sa fille. On comprend le dynamisme et l’envie de vivre de la jeune femme avec un tel père qui, en vertu de son statut de beau-père, parle haut à son gendre (ce dont il ne devait pas trop se priver avant que de donner sa fille au châtelain. Et, en paysan madré, s’il savait ne pas pousser trop loin l’impertinence il ne devait pas moins en penser.)

 

Pour le reste, on se réfèrera aux fiches antérieures comme « Les bonnes causes » 1963 mais aussi « Le Roi de cœur »1966 et « La métamorphose des cloportes » 1965

 

Mary Marquet :                 Charlotte, la mère de Jérôme

 

Une vie ponctuée de grands et petits rôles, tant au cinéma qu’au théâtre qui souvent s’accompagnaient d’histoires de cœur et/ou d’amour. Sarah Bernhardt, amie de sa famille lui donna le rôle du Duc de Reichstadt dans « L’Aiglon » la pièce d’Edmond Rostand dont, dès lors, elle partagea la vie jusqu’au décès de l’auteur. Elle entre en 1923 à la Comédie-Française, et en devient sociétaire en 19282. Elle y interprète pendant 17 ans, tous les grands rôles du répertoire (Marion Delorme, Phèdre, Andromaque, Bérénice, Roxane, Lucrèce Borgia, ...). Mais elle joue également dans des pièces plus contemporaines de d'Annunzio, Geraldy.

 

Sa carrière cinématographique est également bien remplie. Parmi ses films les plus réussis, on peut retenir son rôle de Madame de Maintenon dans « Si Versailles m'était conté » 1954, de Sacha Guitry et celui de Marie-Angélique Guillain dans « Landru »1962, de Claude Chabrol. Elle campe un truculente mère supérieure dans « La Grande Vadrouille » 1966 de Gérard Oury. Dans « Le malin plaisir » 1975 de Bernard Toublanc-Michel en compagnie de Claude Jade et Anny Duperey et Jacques Weber et encore dans Le « Casanova » 1975 de Fellini.

 

N’oublions pas ses participations à la télévision où tourne également pour l'ORTF, des adaptations de pièces de boulevard, quelques Maigret, dans Les Cinq Dernières Minutes, Les Saintes chéries ou encore dans l'adaptation télévisée du roman de Stendhal, Lucien Leuwen. Cela, pour souligner l’étendu des talents de cette actrice qui semble avoir fait sienne la formule de Jouvet : « Quand le rideau s’ouvre, vous entrez dans la vie, sachez y rester quand il se ferme »

 

Pour la petite histoire elle rencontre, en 1927, le président du Conseil de l'époque, André Tardieu, dont elle devient la maitresse quasiment officielle. Elle lui suggéra, entre autres, de peindre en blanc une partie des troncs des arbres en bordure des routes, pour les rendre visibles la nuit, surtout dans les virages. Et pratique avec ça la dame !

 

Extrait du film La Vie de château - La Vie de château - EXTRAIT "J'appelle  mon mari" - AlloCiné

 

Henri Garcin :           Julien Pontaubert, le résistant

 

Henri Garcin, est un acteur, metteur en scène et auteur de théâtre français d'origine néerlandaise. Âgé au moment où j’écris ces lignes, de 91 ans, sa carrière a démarrée en 1964. Il n’a depuis, cessé de jouer, au cinéma, au théâtre, à la télévision.

 

Aussi à l’aise dans les grands textes que dans la comédie (333 épisodes de la série télévisuelle de « Maggy » il rencontra le succès en servant des auteurs comme, G.B. Shaw, Pirandello, Strindberg, Albee, Oscar Wilde, Obaldia, Guitry, Poiret... Mais aussi Saunders, dans sa pièce « La prochaine fois je vous le chanterai » (1966) au Théâtre Antoine, avec Delphine Seyrig, Claude Piéplu, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, et Jean-Claude Carrière dans « L'Aide-mémoire » (1968) créé en duo avec Delphine Seyrig au Théâtre de l'Atelier. Que voilà un bel entourage qui sanctionne une vraie reconnaissance de ses pairs.

 

Il n’est pas en reste avec le Septième Art. Au cinéma, i est dirigé par Marguerite Duras, Michel Mitrani, Romain Gary, Michel Deville, Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Agnès Varda, Yves Boisset, Patrice Leconte,  et François Truffaut avec « La Femme d'à côté » 1981

 

Carlos Thompson :                  le major Klopstock

 

C’est le dernier film de cet acteur dont la carrière se déroula des deux côtés de l’Atlantique et beaucoup en Allemagne en ce qui concerne l’Europe

 

Christian Barbier :         le colonel

 

Acteur prolifique tant au cinéma qu’à la télévision. Quelques grands rôles « Week-end à Zuydcoote » 1956 de Henri Verneuil, « L'Armée des ombres » 1969 de Jean-Pierre Melville.

 

Il acquiert une certaine notoriété grâce au personnage de Joseph Durtol, héros de « L'Homme du Picardie » feuilleton mythique de la télévision française.

 

Test La vie de château DVD

Donald O'Brien :              l'officier parachutiste américain

 

D’origine irlandaise il sut retenir l’attention de grand réalisateur ce qui lui permis de jouer dans : 1964 : « Le Train »de John Frankenheimer et en 1965 « Week-end à Zuydcoote » de Henri Verneuil . En 1965 « Trois chambres à Manhattan » de Marcel Carné et en1966 : « La Ligne de démarcation » de Claude Chabrol mais aussi en 1967 : « La Nuit des généraux » d’Anatole Litvak et en 1986 : Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud. Pas mal non ?

 

Jean-Pierre Moulin :              le lieutenant

 

Acteur de théâtre plus que de cinéma il s’illustra surtout dans le doublage – Voix d'Anthony Hopkins et de Jack Nicholson

 

Paul Le Person :               Roger, un ouvrier agricole

 

Beaucoup de seconds rôles pendant cinquante ans de carrière pour de grands réalisateurs avec qui ce breton entretenait de réels liens d’amitiés. Ainsi, Lelouch, Chabrol, Jean-Jacques Annaud, et surtout Yves Robert.

 

 

Bons Moments

 

Quand Marie Marquet, du haut du balcon central de la façade de son château houspille les Allemands qui veulent réquisitionner la demeure.

 

Quand Catherine Deneuve manque s’évanouir alors qu’avec moult sourires on lui susurre à l’oreille des propositions d’enlèvement tradition des amours contrariés. Elle se voit déjà à Paris quand l’amoureux lui propose un chaumière et deux cœur à la campagne.

 

 

Sans oublier les scénaristes

 

Jean-Paul Rappeneau, Daniel Boulanger *, Alain Cavalier ** et Claude Sautet ***

 

*    Écrivain, poète, scénariste et/ou dialoguiste – notamment pour la Nouvelle Vague, auteur de théâtre et acteur français.

 

** Cinéaste cheminant hors des sentiers battus  Réalisateur entre autre de

« La Chamade » 1968 d’après Françoise Sagan et, à ses débuts, assistant réalisateur en 1958 pour « Ascenseur pour l'échafaud » et « Les Amants de Louis Malle » en 1958

 

*** Qu’on ne présente plus. Tout cela pour montrer le foisonnement des activités des uns et des autres et qui collaboraient selon les affinités du moment et l’intérêt du projet.

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Musique de…. encore et plus que jamais…Big Mike comme l’appelait les Américains.

 

 

Pax

 

Prochainement « Train de nuit pour Munich »

Partager cet article
Repost0

commentaires

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents