Si j’étais un gars courageux, si je n’étais pas aussi vieux, si mon envie d’écrire ne s’était pas assoupie, si Paris pouvait être mis dans une bouteille, je tartinerais une chronique sur les agents qui ne serait pas piquée des hannetons.*
Elle est sympa cette Marie-Ève, dans l’empathie pour les braves agents de vin nu, elle les couche sur son divan, les analyse, comprends leur précarité, les plaint.
Est-ce vraiment la réalité de ce métier ?
Pour en avoir croisé beaucoup depuis leur irruption dans le petit monde du vin nu, j’en doute. Pour autant, je ne mets pas en doute leur utilité dans le monde si parcellisée du vin nature.
Votre échantillon, chère Marie- Ève est un peu riquiqui pour vous permettre de dresser les différents profils d’agents de vin nu. Mais bon, c’est celui qui fait qui dit et, comme je n’ai aucune envie de travailler vous avez commencé à défricher la jachère, continuez ! Le risque c’est que vous ne vous ferez pas que des amis. Le monde des vins nu n’est pas un monde de bisounours.
Les hirondelles : la patrouille de police disparue de Paris
« Les Hirondelles » foulent pour la première fois le sol parisien en 1901. Leurs collègues et les habitants les surnomment ainsi à cause de leur cape flottante qui rappelle l’oiseau. Aussi, les vélos de ces policiers s’appellent très justement « Hirondelles ».
Avec trois brigades par arrondissement, la ville comptait 2819 policiers sur roues en 1950 ! Ces policiers spéciaux étaient chargés de faire régner l’ordre et le calme durant la nuit. Ils enfourchaient donc leurs précieuses « Hirondelles » pour faire acte de présence et non pour poursuivre de dangereux malfrats… En effet, ces agents de proximité étaient souvent les plus âgés car ils n’avaient qu’à pédaler tranquillement dans les rues de la capitale. Les Parisiens connaissaient leur brigade, les saluaient et parfois même trinquaient avec eux ! Malheureusement ils disparaissent petit à petit dans les 80’s au profit des brigades motos. « Les Hirondelles » sont rayées définitivement de la carte en 1984.
Métiers de l’ombre du vin : qui sont les agents de vins naturels ? ICI
Après les distributeurs de vins naturels, deuxième article de notre série de témoignages sur les métiers de l’ombre de la filière. Aujourd’hui : le mystère des agents, précieux intermédiaires entre villes et vignes.
Par Marie-Eve Lacasse
Publié le 15/03/2022
Vivre de sa passion pour le vin, que l’on soit caviste, distributeur ou agent est un pari risqué, surtout lorsqu’on veut promouvoir de petits domaines bio ou nature. A cet égard, les agents interviewés pour cette enquête nous ont tous mis en garde sur la précarité de leur métier.
Goût du risque, passion débordante, folie douce ?
La suite ICI
*On peut dire d’une situation qui sort de l’ordinaire et qui n’est pas édulcorée, qu’elle n’est «pas piquée des hannetons».
Cette expression est apparue au début du XIXe siècle et tire son origine du monde paysan. Le hanneton est en effet un insecte bien connu des agriculteurs, qui a l’habitude de faire des ravages dans les exploitations, en s’attaquant tout particulièrement aux céréales.
Extrêmement vorace, cet animal détériore les plantes en y faisant de nombreux trous, au point de les rendre impropres à la consommation. A l’époque, il était donc courant, lorsqu’un vêtement ou un meuble en bois était troué ou très abîmé, de dire qu’il était «piqué des hannetons».
À l’inverse, «pas piqué» signifiait qu’il était en très bon état, parfaitement entretenu. Par extension, cette locution s’est rapidement appliquée à tout ce qui était sans défaut, notamment un individu.
Puis, à partir du début du XXe siècle, l’expression a légèrement évolué. Elle a donc fini par désigner ce qui est resté dans son état d’origine, naturel. Ainsi, pour un commentaire négatif, «pas piqué des hannetons» a permis de représenter une chose excessivement brute, manquant de finesse.
Dans la même logique, on peut utiliser la locution «pas piqué des vers».