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21 février 2022 1 21 /02 /février /2022 06:00

Les Vins de barbec solidaires d'Eva - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage ! C’est la gastronomie française. »

 

La viande est rouge, normal Roussel est coco !

 

Bien sûr, comme Sardine Rousseau ce cher Salmon ignore que dans le couscous qu’aiment les Gaulois y’a du poulet en batterie, du veau, de l'agneau, des "enfants", mais ce sont des viandes blanches, entre-nous soi-dit le poulet vient souvent du Brésil…

 

L’amalgame fait par Salmon est malhonnête car Roussel dans ses discours, j’en ai auditionné un en Corse, précise qu’il faut manger de la bonne viande issue du  troupeau de nos verts pâturages.

 

Il est encore plus malhonnête quand il le fourre dans le même sac que Matteo Salvini, Boris Johnson, Donald Trump

 

Bien sûr Salmon n’est pas connu par le populo, il ne s’adresse qu’au petit cercle d’une écologie punitive, faites d’interdits, d’oukases, alors il soigne son fonds de commerce.

 

Que son discours éveille des applaudissements à droite ça ne m’étonne pas mais ça n’enlève en rien la sincérité du gars Fabien.

 

Il pense ce qu’il dit.

 

Il choque les culs pincés, ça me mets en joie.

 

Je respecte les choix des vegan mais dans un temps où l’on nous rebat les oreilles avec les restrictions des libertés, celle de manger, de bien manger, dans le respect des éleveurs, des animaux qu’ils élèvent, en est une.

 

Bref, sur l’air de Monsieur Béranger : « Défense est venu par dernier réseaux sociaux/ à tout petit coco de manger de l’aloyau /monsieur Salmon tu nous embêtes/monsieur Salmon tu nous fais chier… »

 

Quand je pense que je plaide pour défendre un coco, où vais-je ?

 

La viande maturée - Boucherie Liaigre

 

La gauche barbecue de Fabien Roussel, une idée fumeuse ICI

 

Christian Salmon — Édité par Thomas Messias — 15 février 2022 à 7h30

 

[Chronique #38] Le candidat communiste à la présidentielle n'a jamais autant fait parler de lui qu'en défendant la viande comme un incontournable de l'identité française.

Temps de lecture: 6 min

 

Fabien Roussel a du flair, sinon du goût. En enfourchant le cheval de la bonne chère à la française, il a donné un sursaut à sa campagne et s'est distingué de ses concurrents de gauche, dépeints comme de tristes mangeurs de soja. Cadet Rousselle avait trois maisons, Fabien Roussel, lui, a trois ingrédients: un bon vin, une bonne viande, un bon fromage! Quoi de plus revigorant dans le climat anxiogène nourri par la pandémie que d'invoquer la bonne chère!

 

 

Quand un couple s'ennuie, la question finit toujours par se poser: «Qu'est-ce qu'on mange ce soir?». Face à une campagne insipide qui peine à intéresser les électeurs, Fabien Roussel en bon père de famille a eu une idée de génie: faisons un barbecue. C'est la surprise du chef.

 

 

Dénonçant sans le nommer le candidat insoumis qui voudrait rendre «plus cher tout ce qui est gras, salé et sucré», il se fait le défenseur de ce qui est bon pour le bon peuple: «Ah! les gueux», s'exclame-t-il non sans démagogie. Roussel fait de la trilogie vin-viande-fromage, battue en brèche par la culture végane, la bannière tricolore d'une reconquête culturelle aux parfums de province. «Finie la coppa! Finie la panisse à Marseille! Finies les frites dans le Nord! Terminé! Mais on va manger quoi? Du tofu et du soja!»

 

José Bové avait fait du roquefort une arme politique dans sa guerre contre les géants de la malbouffe. Roussel va plus loin. Il politise les protéines. Il fait du cholestérol une arme de guerre culturelle. Il nationalise la boucherie. Il parle au ventre national.

 

Identité nationale

 

L'écologiste Sandrine Rousseau a eu beau jeu de rappeler que le couscous était le plat préféré des Français. C'était oublier la dimension quasi mythologique de la viande dans l'imaginaire national, très bien pointé par Roland Barthes dans ses Mythologies:

 

«Le bifteck participe à la même mythologie sanguine que le vin. Comme le vin, le bifteck est, en France, élément de base, nationalisé plus encore que socialisé [...] il participe à tous les rythmes, au confortable repas bourgeois et au casse-croûte bohème du célibataire [...] C'est le codeur de la viande, c'est la viande à l'état pur, et quiconque en prend, s'assimile la force taurine. [...] Manger le bifteck saignant représente donc à la fois une nature et une morale. [...] National, il suit la cote des valeurs patriotiques: il les renfloue en temps de guerre, il est la chair même du combattant français…»

 

Le candidat communiste a gagné en visibilité. Auprès de qui? C'est là que le bât blesse.

 

Les médias se sont empressés de faire prospérer la polémique, trop contents de monter en épingle l'opposition entre une gauche écologiste et végétarienne, et une gauche populaire et carnivore. La gauche Rousseau contre la gauche Roussel, en somme!

 

L'avantage gagné dans les sondages reste modeste pour le moment (1 point en plus selon le dernier sondage Ipsos) mais le candidat communiste a gagné en visibilité. Auprès de qui? C'est là que le bât blesse.

 

«Fabien Roussel s'est aussitôt attiré d'étranges commensaux», commente Daniel Schneidermann dans sa chronique de Libération. «En quelques heures, le bolchevique est devenu l'idole de C.News. Comment donc? On ne peut plus faire l'éloge du steak frites sans se faire traiter de racistes? Après nous avoir volé Napoléon et Colbert, les woke veulent cancel l'entrecôte, le brillat-savarin, ou le saint-amour?»

 

Mal accompagné

 

Car l'enjeu dépasse les goûts et les couleurs, ainsi que la compétition électorale. La viande est un marqueur identitaire. Elle est invoquée non pas seulement pour ses qualités gustatives ou son stock de protéines, elle véhicule des représentations identitaires. La discussion ne porte pas sur le menu, mais sur la manière dont nous nous identifions, comme individus et comme nation. C'est d'une guerre culturelle dont il s'agit. Et dans cette guerre, Fabien Roussel se trouve manifestement en mauvaise compagnie. En voici trois exemples: Matteo Salvini, Boris Johnson, Donald Trump.

 

Matteo Salvini fut sans doute le premier à faire de la nourriture un argument de campagne et un drapeau de l'identité italienne. Il n'y a rien de mieux pour rassembler le peuple italien que la cuisine italienne, des cannelloni aux lasagnes et à la pâte à tartiner Nutella. Quand il était ministre de l'Intérieur, son compte Twitter était illustré de pizzas à son effigie ou de plats régionaux qu'il engloutissait à l'occasion de ses visites dans les régions italiennes.

 

Salvini et la pizza sur Twitter, Salvini et la pasta sur Facebook, Salvini et le saucisson sur Instagram. Salvini, un homme du peuple, qui mange comme le peuple et qui n'a pas peur de grossir comme le peuple!

 

Au Royaume-Uni, c'est le gâteau qui est devenu synonyme d'indépendance nationale au cours de la campagne pour le Brexit. Boris Johnson affirmait par exemple: «Nous pouvons récupérer notre gâteau et le manger si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne», avec une variante pour ceux qui n'auraient pas compris: «Ma politique du gâteau c'est: je suis pour l'avoir et pour le manger!» («My policy on cake is pro having it and pro eating it»). L'actrice Emma Thompson, favorable au maintien dans l'Union européenne, répliqua en disant que le Royaume-Uni était «une vieille île grise remplie de gâteaux et de misère».

 

Aux États-Unis, la viande est devenue un enjeu central des luttes politiques et idéologiques entre Républicains et Démocrates. Les t-shirts pro-Trump de la campagne de 2016 affirmaient sans ambages: «C'est l'Amérique. Nous mangeons de la viande. Nous buvons de la bière et nous parlons un putain d'anglais.»

 

 

Les États-Unis en pleine guerre de la viande

Fox News s'est récemment illustré dans cette guerre de la viande en prétendant que Joe Biden avait un plan visant à supprimer 90% de la viande rouge de l'alimentation américaine, ne laissant au consommateur qu'une ration de quatre livres de viande par an, ou un hamburger par mois. La représentante du Colorado, Lauren Boebert, a demandé à Joe Biden de «rester en dehors de [sa] cuisine» pendant que des personnalités conservatrices protestaient contre l'intrusion de Biden «dans la salle à manger américaine».

 

L'information de Fox News était fausse, et la chaîne s'en est excusée, mais cela n'a pas levé l'hypothèse d'une guerre contre la viande menée par «les politiciens déconnectés et les élites hollywoodiennes». Un rapport de l'Agence de protection de l'environnement de 2019 a noté que l'agriculture était responsable de 10% de toutes les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

 

Le Green New Deal défendu par Alexandria Ocasio-Cortez appelle à une forte réduction de la production animale. Biden a qualifié le plan de «cadre important» sans l'adopter. Une indécision qui encourage la propagande des Républicains, qui se plaignent de la guerre contre la viande menée par les Démocrates.

 

Le besoin d'affirmer la viande comme signifiant de l'identité masculine s'est accru.

 

Alors que de plus en plus d'Américains reconnaissent le lien entre la production alimentaire et le changement climatique, les choix alimentaires sont de plus en plus connectés à des enjeux politiques. Déjà, dans les États agricoles, le sujet de la consommation de viande a rejoint les thèmes de l'avortement, du contrôle des armes à feu et des droits des personnes transgenres comme des enjeux des guerres culturelles. Les Démocrates soucieux du climat sont accusés d'essayer de changer le régime alimentaire des Américains et, par conséquent, leur vie.

 

La guerre de la viande fait rage entre certains États comme le Nebraska, gros producteur de viande qui génère plus de 12 milliards de dollars par an, et son voisin le Colorado qui a choisi de participer à l'opération «Un jour sans viande» («MeatOut Day»). Le Nebraska a répliqué en déclarant «La viande au menu du jour» («Meat on the Menu Day»).

 

En Argentine, la viande rouge devient une affaire d'État

 

En 2018, Ted Cruz affirmait: «Si le Texas élit un Démocrate, ils vont interdire les barbecues dans tout l'État.» En 2016, alors candidat à la primaire républicaine, il avait publié une vidéo de campagne dans laquelle il faisait griller une tranche de bacon sur le canon de son fusil d'assaut. Une manière de combiner deux obsessions républicaines: les armes et la viande.

 

Il y a trente ans, Carol Adams, militante féministe et activiste pour les droits des animaux publiait La politique sexuelle de la viande, reliant la consommation de viande aux notions de masculinité et de virilité dans le monde occidental. Depuis, le besoin d'affirmer la viande comme signifiant de l'identité masculine s'est accru. Dans son livre The Pornography of Meat, qui date de 2020, Adams a d'ailleurs recensé des hamburgers portant le nom de violeurs célèbres, comme le burger Harvey Weinstein en Angleterre ou le sandwich Bill Cosby au Pakistan.

Le candidat à l’élection présidentielle pour le PCF, Fabien Roussel, au siège de son parti, place du Colonel-Fabien à Paris, le 2 février 2022.

Fabien Roussel, les nouveaux habits du communisme français

 

Le député du Nord, candidat à l’élection présidentielle, entend parler à un horizon de plus en plus inaccessible à gauche – les classes populaires – et s’emporte souvent contre une gauche écologiste jugée déconnectée, hautaine.

 

Par Julie Carriat

 

Dans son grand bureau de la place du Colonel-Fabien, vue sur Paris, Fabien Roussel met un peu d’ordre. Pour la photo, il range le livre du patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, que ce dernier lui a offert lors de leur débat pour le quotidien L’Humanité. « Ça va encore me faire des ennuis », dit-il.

 

Le député (Parti communiste, PCF) du Nord revendique de parler à tout le monde : les représentants du patronat et les syndicalistes, les électeurs de Marine Le Pen et les abstentionnistes. Qu’importe si ça fait hurler certains de ses rivaux à gauche, qui l’accusent de se faire à lui seul la caution de la droite. « On me caricature comme le candidat beauf, sauciflard, provincial, mais je ne suis pas seul. On est plein à être d’accord sur cette ligne : la volonté de reconquérir l’électorat populaire sur un discours de classe, avec du fond », leur répond-il.

 

Derrière lui, une petite équipe, composée notamment de l’élu parisien Ian Brossat pour la stratégie de campagne, de son ami d’enfance Olivier Marchais, le fils de Georges, pour la logistique, mais aussi, et surtout, l’appui d’un PCF qui voulait tourner la page du Front de gauche et du soutien à Jean-Luc Mélenchon.

 

Jamais avare d’une pique lancée à Mélenchon

 

Pour le reste, Fabien Roussel a apporté sa patte, celle d’un communiste né à Béthune (Pas-de-Calais) de parents militants, élevé en politique par le Nordiste Alain Bocquet.

 

Le maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) est aujourd’hui, « modestement », son suppléant à l’Assemblée nationale. Il l’a connu enfant, « un petit gars rieur, un peu déconneur ». L’a pris à ses côtés comme assistant parlementaire après son passage au cabinet de la secrétaire d’Etat au tourisme Michelle Demessine, dans le gouvernement de Lionel Jospin. Depuis, il distille, de loin, quelques conseils et peut se targuer d’avoir alimenté le réservoir à bons mots du candidat.

 

Dans l’histoire politique de Fabien Roussel, ancrée pour l’essentiel dans les structures du PCF du Nord, à l’exception de quelques années d’exercice dans le journalisme (à L’Humanité, mais aussi à France 3 comme caméraman), toutes sortes d’anecdotes de terrain et de rencontres au bistro qui composent aujourd’hui la musique de sa campagne.

 

Le « roussellement », par exemple, est né autour d’une bière. « Je suis presque tous les week-ends à Saint-Amand, le dimanche, je vais au café, sur le marché, et je fais mes permanences », souligne le secrétaire national du PCF, pas mécontent du contraste avec tous les adeptes du « tourisme électoral », à Marseille notamment, dit-il, jamais avare d’une pique lancée à Jean-Luc Mélenchon. Fabien Roussel est « un homme très à l’écoute, assure Alain Bocquet. Il note dans son petit carnet les phrases qu’il entend ». De l’air frais venu du Nord, loin de Paris et ses « révolutions de salon », nous promet-on.

 

Comment en est-il arrivé à incarner le renouveau du PCF ? Une occasion saisie plutôt que l’avènement d’une ligne claire. Certes, Alain Bocquet reconnaît avoir, toute sa vie, « été cité comme un orthodoxe, un stalinien » (ça l’énervait au début, et puis il s’y est fait). Mais son poulain a « été repéré par tout un tas d’amis politiques comme étant un homme pouvant exprimer [leurs] convictions avec une certaine fermeté, plutôt que de trouver des compromis avec la social-démocratie », explique le maire de Saint-Amand. Une attaque à peine voilée à l’époque où d’autres dirigeaient le parti.

 

Stratégie de reconquête

 

Le sénateur (PCF) de Paris Pierre Laurent, son prédécesseur au secrétariat national, reste toutefois président du conseil national du PCF et assure une certaine continuité. Il était, dimanche 6 février, à Marseille, au premier rang pour écouter le candidat discourir devant l’image projetée d’un énorme drapeau français. Sans doute pas celle qu’il aurait choisie, en fervent internationaliste, mais pas de quoi pour autant susciter de levée de boucliers. Sur le papier, Fabien Roussel a donné des gages à toutes les composantes du parti, sauf peut-être à celle qui était restée attachée au soutien à Jean-Luc Mélenchon.

 

S’il lui arrive de fâcher les siens, c’est surtout quand il est loin du siège du Colonel-Fabien, sur des plateaux de télévision. Son début de campagne – présence à la manifestation des policiers devant l’Assemblée nationale, propos sur les déboutés du droit d’asile – a donné lieu à quelques recadrages. Depuis, sans nouvelle incartade et avec des sondages en hausse, la plupart des communistes sont montés dans son bateau avec plus ou moins d’allant.

 

Les attaques en droitisation liées à ses déclarations sur la gastronomie française ont même tellement indigné qu’elles ont poussé des réticents à s’impliquer. Les autres élus en désaccord avec l’orientation, à l’instar d’Elsa Faucillon (députée des Hauts-de-Seine), pourraient donner leur parrainage à Jean-Luc Mélenchon, quand ils ne rejoindront pas, comme le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel, son parlement de campagne.

 

Pour sa campagne, Fabien Roussel fait les péages, les écoles de boucherie, les manifestations, les gares autoroutières et les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), promet des voitures électriques subventionnées, le permis gratuit aux jeunes et une électricité pas chère grâce au maintien et au développement du nucléaire. Il déroule une certaine idée des classes populaires, cet horizon rêvé de tous les candidats de gauche qui semble de plus en plus hors de portée, entre abstention et incompréhension.

 

Dans cette stratégie de reconquête, il s’emporte souvent contre une gauche écologiste jugée déconnectée, voire hautaine. « Les classes populaires, ce sont elles qui sont à chaque fois mises sous pression, ou de la finance, ou de celle d’excessifs, d’écologistes, qui leur disent : “Non, pas d’auto, ni d’avion !” Comment est-ce que ceux qui ont tout peuvent dire à ceux qui n’ont rien ce qu’ils ont le droit de faire ? »

 

« Gauche bac pro »

 

Autour de lui s’organise une bataille d’image. Qu’il prend soin de traiter par le silence, la plupart du temps. Politiquement, il n’est pas toujours utile, en effet, de recevoir les louanges de Bruno Le Maire, de Gérald Darmanin ou de Jean-Michel Blanquer, qui juge que « son logiciel républicain est dans une bonne tradition ».

 

Mais il y a des soutiens dont il s’accommode mieux. Par exemple, celui de l’écrivain Nicolas Mathieu, qui a dit, dimanche sur France 5 : « C’est bien qu’il y ait une gauche hypokhâgne, lyrique, érudite, ouverte sur le monde. Mais c’est bien aussi qu’il y ait une gauche bac pro, qui s’intéresse aux gens qui bossent dans les entrepôts, aux infirmières, aux gens qui conduisent des camionnettes. » « Merci », lui a répondu le candidat communiste.

 

Dans les jeunesses communistes, décimées par des années de crises et d’affaires d’agressions sexuelles et de harcèlement, le candidat ne fait pas consensus. Des responsables, autonomes en vertu des statuts, ne participent pas à sa campagne. Un an après le suicide du jeune Guillaume T., qui accusait deux élus PCF parisiens de viol et dont le témoignage avait lancé le mouvement #metoogay, une partie des jeunes communistes juge sa mémoire bafouée. Et ces questions insuffisamment prises en compte par le parti.

 

Fabien Roussel est peu friand, c’est vrai, des débats sur les particularismes des luttes. « Je n’ai aucun sujet tabou sur les sujets sociétaux, dit-il. Ce sont des sujets, ils sont tous importants pour ceux qui les vivent. Toutes les discriminations sont importantes, mais je ne scinde pas les sujets, je ne suis pas dans “l’intersectionnalisme”. C’est un tout. »

 

« Il est très déstabilisant »

 

Ses détracteurs voient parfois en lui un objet de marketing politique, droitier dans l’enrobage, rouge à l’intérieur. « Il est très déstabilisant, c’est la première fois que j’entendais un communiste parler de charges sociales », relève l’écologiste Sandrine Rousseau.

 

Son directeur de campagne, Ian Brossat, le réfute : « Fabien n’est pas fabriqué, il est comme ça, il est sincère. Ce qu’il dit est lié à ce qu’il est, il s’adresse à la France à laquelle la gauche ne parle plus. » On le compare à Marchais, pour l’accent sur la France, à Robert Hue aussi, pour le côté sympathique. Car c’est aussi ça, Fabien Roussel, beaucoup de blagues, même s’il se retient d’en faire de trop grasses, ces derniers temps. Un leitmotiv – « un militant triste est un triste militant » – qui oblige à un communisme rigolard.

 

 « Il faut être heureux, épanoui, moi je le suis », dit-il. « Il va réussir son coup : remonter le PCF au-dessus des 2 %. Avec un visage plutôt joyeux, c’est un séducteur, Fabien », dit de lui Hélène Hardy, membre de la direction d’Europe Ecologie-Les Verts, qui ne lui tient pas rigueur de ses attaques en bien-pensance. Les piques envers les concurrents, Fabien Roussel les mâtine de la proposition de rassembler aux législatives, sans que ça n’aboutisse pour le moment.

 

Quand on évoque le Parti socialiste (PS), qu’il devance désormais dans les sondages, il évite les critiques : « Le PS a aussi des racines dans ce pays… J’imagine qu’aujourd’hui ça doit être difficile pour eux. » PS, PCF, deux partis à la mémoire d’éléphant, qui se retrouvent aujourd’hui parfois encombrés de leur histoire. Optimiste, Fabien Roussel a la solution : « Ceux qui ne veulent pas voter communiste parce qu’ils ne se retrouvent pas dans le PCF, je leur dis : “OK, votez Roussel !” »

 

Julie Carriat

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commentaires

P
210222<br /> <br /> Rassure-toi mon bon Taulier, tu n’es pas seul à s’étonner de se trouver entrain de défendre le Parti (Horresco referens ! *) COMMUNISTE ! (Seigneur, Marie, Joseph protégez nous !)<br /> <br /> Fabien Roussel, pour les irréductibles opposants qui réfléchissent avec leur tripes incapables de se rappeler qu’un peut plus haut, en cherchant bien, ils devraient trouver un cerveau du moins, ce qui doit en rester d’utile pour ne pas servir depuis si longtemps, c’est le type qui y croit, s’appuyant sur une expérience de terrain, qu’il peut y avoir quelque chose à faire.<br /> <br /> Ce n’est pas comme Microlax * qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter et qui, anesthésié par les millions que lui rapportent ses sornettes débitées tant à l’écrit qu’à l’oral ** se sent soudain un destin national. Pauvre de nous, les asiles en son plein de ces types qui se prennent pour Napoléon. <br /> <br /> Comme il est facile de critiquer, de se payer la fiole et faire gorge chaude de Fabien Roussel tant le mot communisme est très salement connoté.<br /> Cette nuit, meublant une insomnie à coup de chaines d’info en continue, je suis tombé sur un Fabien Roussel face à un aréopage **** de journaleux qui ne lui laissaient pas le temps de répondre à quoi que ce soit. Ils lui envoyaient en plein visage les vieux reproches rabattus qui sont l’apanage du soviétisme, du bolchevisme, du Stalinisme ou encore du Grand Timonier ou du petit Pol Pot.<br /> <br /> C’est une des conséquences de la chute de l’URSS à laquelle, ce me semble, on ne fait pas assez place, ce qu’on appel la fin des idéologies. Le Capitalisme est apparu comme le grand vainqueur. Il a cru que cela démontrait le bien fondé du système . On a ainsi ouvert la voie au libéralisme le plus sauvage, assumé et sans état d’âme aucun tout en oubliant que si le communisme était l’exploitation de l’homme par l’homme, et se n’était pas faute de l’avoir chanté, le capitalisme était exactement son contraire. <br /> Et vogue la galère pendant que les yachts de milliardaires s’ennuient dans les ports et paradis d’opérettes.<br /> <br /> On voudrait proposer un slogan de campagne à Fabien Roussel : « Et si pour une fois on essayait le communisme, le Vrai ! »<br /> <br /> Mais pour ce que j’en dis…<br /> <br /> <br /> * Tient, coucou le cuistre, t’es de passage ?<br /> ** Ben voyons comment appeler autrement ce laxatif du monde politique tant il fait ch…<br /> *** On trouve sur Slate des études des écrits de l’émétique de service qui, preuves à l’appui, soulignent et démontent les erreurs et/ou approximation de l’Hérodote de cuisine. Vient également de sortir, chez Gallimard, dans la collection « Tracts » Zemmour contre l’Histoire.<br /> **** Ces messieurs oubliant, par exemple, tout comme l’attendrissant petit Zemmour, tout le traitement imposé par l’église, au monde occidental, comme les guerres de religion, l’Inquisition, l’extermination des « hérésie », la traite des noirs etc.…
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