Mais Mélenchon est Mélenchon, vieil apparatchik aigri du PS, il est incapable de dépasser son ego surdimensionné, il se persuade, persuade sa petite troupe insoumise, que son charisme, qui est bien réel en campagne électorale, va cristalliser sur sa personne les voix des sans voix, ceux qui dans les quartiers populaires s’abstiennent massivement.
Tonton avait écrit le Coup d’État permanent en 1964, un brûlot !
« J'appelle le régime gaulliste dictature parce que, tout compte fait, c'est à cela qu'il ressemble le plus, parce que c'est vers un renforcement continu du pouvoir personnel qu'inéluctablement, il tend, parce qu'il ne dépend plus de lui de changer de cap. Je veux bien que cette dictature s'instaure en dépit de De Gaulle. Je veux bien, par complaisance, appeler ce dictateur d'un nom plus aimable, consul, podestat, roi sans couronne, sans chrême et sans ancêtres. Alors elle m'apparaît plus redoutable encore. »
« Je n'accuse pas la Ve République d'être un régime policier parce qu'elle entretient des nuées de policiers, mais parce que son origine, ses mœurs, ses ambitions, son système politique, la condamnent à contrôler par des moyens qui lui sont propres les rouages chaque l'État…
« Il existe dans notre pays une solide permanence du bonapartisme, où se rencontrent la vocation de la grandeur nationale, tradition monarchique, et la passion de l'unité nationale, tradition jacobine." chaque cellule du pays. [...]
Et puis, chemin faisant, ce pur produit des curés, flirtant avec le régime de Pétain, la francisque, mais résistant, garde des Sceaux sous la IVe a beaucoup laissé guillotiner, tout le monde le croyait disqualifié suite à l’affaire de l’Observatoire, il met en 1965, candidat unique de la gauche, de Gaulle en ballotage, puis prends le contrôle du PS à Epinay en s’alliant avec Deferre et Chevènement, au nez et à la barbe d’un Savary pourtant porteur de la tradition socialiste. Il tient alors un discours pur et dur, maniant avec délice une rhétorique néo-marxiste de rupture avec le capitalisme, enterrant ce pauvre Rocard au Congrès de Metz en 1979… La suite ICI
Ses dents de vampire
Dans le livre du journaliste britannique Philip Short, François Mitterrand, portrait d'un ambigu (2015), celui-ci raconte que pour mieux paraître à la télévision, l'ancien président était coaché par le publiciste Jacques Séguéla. « Un chirurgien-dentiste s’occupa de ses canines, qui lui donnaient un petit air de vampire. Mitterrand commença par refuser, mais Séguéla lui dit : « Si vous ne vous faites pas limer les canines […] vous susciterez toujours la méfiance. […] Vous ne serez jamais élu à la présidence de la République avec une denture pareille’. », relate le journaliste britannique.
Le Programme Commun signé avec le PCF de Marchais et les Radicaux de Gauche du pharmacien de Villefranche-de-Rouergue, Robert Fabre, met les cocos dans un corner, les écrase, les appellent au gouvernement après la vague rose, se la joue à gauche toute jusqu’au tournant de la rigueur où il capitule en rase campagne face aux allemands.
Le pouvoir personnel est jeté aux orties, Tonton règne !
Et puis, après avoir roulé à nouveau ce pauvre Rocard dans la farine, il nous fait le coup de la France Unie pour se faire réélire pour un nouveau septennat et nommer dans la foulée le maire de Conflans-Sainte-Honorine à Matignon pour achever son œuvre de démolition.
Je n’ai jamais été mitterrandien, Mélenchon si mais il n’en a tiré aucune leçon, il veut le pouvoir personnel, celui qu’il reproche à Macron, afin de mettre en œuvre tout son programme, rien que son programme. Dans le système de qualification de la Présidentielle gaullienne ça ne tient pas la route.
Alors tout ceux qui chouinent sur la désunion de la gauche, le trop plein de candidats de gauche, ceux qui se la jouent primaire populaire, sont des jean-foutre, les additions de % de sondages ne font pas un total de voix capable d’accéder au second tour. Seule une union programmatique, même pleine de contradictions, de désaccords masqués, le permet. Tonton, le roi de l’ambiguë le savait fort bien.
Alors : Trop Tard !
« Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard. »
Douglas MacArthur
Je le crois, mais si Mélenchon était moins crétin, il mettrait vite de l’eau dans son vin, proposerait à Jadot d’être son Premier Ministre et à Hidalgo de présider l’Assemblée Nationale, une assemblée où il aurait une majorité plurielle comme disait Jospin, où il pourrait même agréger les cocos de la nouvelle coqueluche des médias Fabien Roussel.
Je ne déconne pas, je suis persuadé qu’ainsi Mélenchon pourrait accéder au second tour, même si face à Macron comme à Pécresse il aurait peu de chance d’être élu Président de la République mais ouvrirait la porte à une cohabitation qui serait un caillou dans le pouvoir personnel de l’élu (e).
Comme le dirait Pax « Mais pour ce que j’en dis… »