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16 janvier 2022 7 16 /01 /janvier /2022 06:00

Raymond Roussel à Carlsbad.

Raymond Roussel à Carlsbad.

Suis chez Gallimard, je moissonne, et puis je tombe sur Jean-Bernard Pouy, « l’écrivain libertaire adepte de l’Oulipo, qui refuse l’esprit de sérieux et remue joyeusement le shaker du polar. »

 

Toujours border line, parfois il verse dans la facilité mais on lui pardonne « son humour potache ses pastiches et ses jeux littéraires façon Queneau ou Raymond Roussel parce que, sans contraintes, y a pas de plaisir. »

 

En attendant Dogo

 

Et puis, son nouvel opus En attendant Dogo, estampillé Gallimard nrf , Dogo ça sonne comme le Drogo du Désert des Tartares de Dino Buzzati, ce jeune ambitieux pour qui « tous ces jours qui lui avaient parus odieux, étaient désormais finis pour toujours et formaient des mois et des années qui jamais plus ne reviendraient... »

 

J’achète !

 

Je le lis d’un trait.

 

C’est une réussite.

 

Ça ferait un super bon scénar de film…

 

Et puis Pouy aime licher du vin, même du vin nu...

 

Page 196 « Le plat du jour : panais aux champignons. Parfait. Solidaire. J’ai même commandé un bon vin naturel du coin. »

 

Pour une fois je suis 100% d’accord avec la critique de Télérama de Christine Ferniot publiée le 07/01/22 ICI 

 

« Littérature : on a lu « En attendant Dogo », le nouveau roman de Jean-Bernard Pouy

 

Depuis le début des années 1980, Jean-Bernard Pouy remue joyeusement le shaker du polar, préférant y glisser de l’humour potache, des pastiches et des jeux littéraires façon Queneau ou Raymond Roussel * parce que, sans contraintes, y a pas de plaisir. Son nouvel opus, En attendant Dogo, est bien de cette veine-là, clin d’œil espiègle à la littérature, truffé d’exercices de style, de références plus ou moins exactes, de critique sociale, mais également de grand bazar comique pour ne pas prendre le lecteur de haut.

 

Le roman s’ouvre sur une absence. Celle d’Étienne, un homme sans histoire mais plutôt cachottier, parti depuis six mois dans sa vieille Dacia pourrie, en laissant sa famille dans l’inquiétude et le désarroi. « Un coup de poignard dans le cœur et dans le bide », confirment-ils.

 

[…]

 

À retenir en particulier, dans En attendant Dogo, l’extrait de polar nordique intitulé Le Permafrost de l’angoisse, qui vaut son pesant de mauvais esprit. Et Jean-Bernard Pouy de confirmer aussitôt, en précisant : « Ah ! la Suède, le seul pays où même les pierres tombales sont hypocondriaques. »

 

Souvenirs de jeunesse

 

L’écrivain se nourrit de tout ce qu’il rencontre. Il nous emmène à Lübeck manger des pâtes d’amande, dans le sud de l’Italie, du côté de Trani, boire un vin qui mérite le détour, tout comme à Castillon, dans le sud de la France, pour évoquer ses propres souvenirs de jeunesse et jouer les touristes nostalgiques. Et tandis qu’il promène son héroïne dans tous les coins de l’Europe, l’Hexagone n’est pas au mieux, et l’écrivain libertaire s’en donne à cœur joie sur les politiques, les actions « proto-individuelles », dans un théâtre d’opération « inattendu, angoissant et passablement mortifère, une vraie pièce de Shakespeare interprétée par des punks no future »

 

[…]

 

Mais revenons à ce cher Dogo qu’on attendra – tel Beckett revu par un anarchiste, tout au long de ce nouveau roman. Particulièrement réussi, parfois mélancolique avant la pirouette salvatrice, En attendant Dogo n’est pas seulement un « feelgood polar », comme Pouy rigole à le définir, il réunit toutes les passions de cet écrivain prolixe. Un peu de poésie, de la musique punk, du cinéma expérimental, des pastiches à tire-larigot, quelques marionnettes, de vraies citations, un brin de nostalgie et un talent pour l’improvisation qui l’empêche de se prendre au sérieux, lorsqu’il s’agit de faire rimer amour avec topinambour, gros lourd ou Rocamadour.

Trois raisons de (re)lire Raymond Roussel, hurluberlu aux mots vagabonds ICI

 

Hubert Prolongeau

Publié le 20/10/19 mis à jour le 07/12/20

 

Excentrique célébré par les surréalistes, l’écrivain Raymond Roussel, mort en 1933, a laissé une œuvre unique, sans personnages ni intrigue, basée uniquement sur le jeu avec les mots. Il est réédité chez Robert Laffont, et bientôt chez Pauvert.

 

Raymond Roussel : De l'alchimie des mots à l'art hermétique - Toutelaculture

1. Parce que sa vie est aussi mystérieuse que son œuvre

Raymond Roussel (1877-1933) est de ces écrivains qu’on appelle excentriques. Né dans un milieu cultivé, mais loin des cénacles littéraires, extrêmement riche, il multiplie toute sa vie durant les extravagances, voyageant en roulotte de luxe, regroupant tous ses repas quotidiens en un seul qui lui prend plusieurs heures et se termine par une soupe au chocolat…

Il souffre aussi d’une homosexualité encore clandestine, passe des heures chez son psychiatre après l’échec de son premier roman – échec relatif, car la presse s’y intéressa : il n’est même pas (hélas, estime-t-il) un artiste maudit… –, adapte ses délirants essais au theâtre, y provoque le scandale en déroutant le public, goûte à l’opium, devient champion d’échecs et meurt d’une overdose médicamenteuse dans un riche hôtel de Palerme.

ROUSSEL (Raymond). - Ensemble de 6 ouvrages de Raymond Roussel. Ens. 7 vol.  - [...] | lot 252 | Arts Moderne et Contemporain, Affiches, Photographies,  Militaria… at LHOMME | Auction.fr | English

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P
Jean-Bernard Pouy est aussi l'auteur de polars et créateur du personnage appelé le « Le Poulpe » donnant naissance à une collection de romans policiers publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec " La petite écuyère a cafté " Il fut un temps directeur de la collection originelle. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d'un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un jeune détective libertaire1 surnommé « Le Poulpe » à cause de ses longs bras semblables aux tentacules d'un poulpe. La collection a été adaptée au cinéma en 1998 par Guillaume Nicloux "Le Poulpe", avec Jean Pierre Darroussin et Clotilde Courau
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