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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 06:00

 

C’est un article d’Ouest-France qui m’a inspiré cette chronique

 

Le milieu agricole « patriarcal, conservateur et clanique »

 

« On a cru que le stagiaire était le patron » : des Bretonnes dénoncent le sexisme du monde agricole

ICI

 

 

Lorsque mon père, à la fois exploitant agricole et entrepreneur de travaux agricoles, est décédé prématurément ma mère a dû trouver un travail dans une usine de confection pour espérer avoir une retraite décente.

 

Puisque nous venons de commémorer le 11 novembre rappelons qu’en 14-18 les femmes ont tenu les fermes en l’absence de leurs hommes mobilisés et qu’en 39-45 il en fut de même pour suppléer les prisonniers.

 

Bref, qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Dans le droit et dans les têtes…

 

Et pourtant, la puissante FNSEA a placé Christiane Lambert à sa tête

 

Agriculture: qui est Christiane Lambert, la nouvelle patronne de la FNSEA?  - Challenges

 

Mon vieux ministère des agriculteurs, sis 78 rue de Varenne, évoque l’histoire des femmes en agriculture.

 

Agricultrices à la conquête de leurs droits : un siècle d'histoire

 

L’accès des femmes à l’emploi, les transformations de la famille et les modifications de l’activité agricole ont permis une réelle évolution de la place des femmes en agriculture.

 

Début du XXe siècle : l'agriculture est une affaire d'hommes

 

Au début du XXe siècle, et jusque dans les années 60, l’agriculture était exclusivement une affaire d’hommes, une activité transmise de père en fils. Les femmes ne travaillaient pas, elles aidaient leur mari. « Pièce rapportée » à un ensemble préexistant – l’exploitation agricole de la belle-famille –, l’épouse du chef d’exploitation était l’« aide familiale ». Autant dire « sans profession ». La division des tâches répondait alors aux critères de la vie familiale, et non à ceux de la profession.

 

Le tournant des années 70 : un début de reconnaissance

 

Ce sont les importantes transformations de l’activité agricole, ainsi que le développement des mouvements féministes des années 60, qui ont rendu légitime une revendication des femmes pour la reconnaissance de leur travail. L’obtention d’un statut professionnel distinct de leur situation matrimoniale semblait alors primordial. Une première réponse juridique a vu le jour en 1962 avec la création des GAEC (groupements agricoles d’exploitation en commun), permettant à des agriculteurs de s’associer. Toutefois, cette loi, qui empêche deux époux d’être seuls associés, a principalement profité aux fils d’agriculteurs s’apprêtant à reprendre l’exploitation, maintenant ainsi l’épouse comme aide familiale. En 1973, le statut d’ « associé d’exploitation » a eu des conséquences similaires.

 

Fin du XXe siècle, fin de règne masculin ?

 

Il a fallu attendre 1980 pour que le statut de « co-exploitante » soit créé. Les femmes ont alors acquis le droit d’accomplir les actes administratifs nécessaires à la bonne gestion de l’exploitation. Mais la véritable avancée en matière de reconnaissance du travail agricole des femmes a vu le jour en 1985 avec l’apparition de l’EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée). Les conjoints ont alors pu s’associer tout en individualisant leurs taches et leurs responsabilités. Toutefois, il s’agit d’une identité professionnelle à partager avec le mari, et non d’un droit personnel attribué aux femmes.

 

Enfin, la loi d’orientation agricole de 1999 institue le statut de « conjoint collaborateur » marquant un réel progrès, notamment en matière de protection sociale des agricultrices.

 

XXIe siècle : les mentalités évoluent... pour une réelle égalité ? La suite ICI 

 

Quelle retraite pour une femme d'exploitant agricole ?

Mise à jour le 07-04-2021 ICI

 

Planter un arbre (détournement de l'Angélus de Millet) | Flickr

En France, les femmes représentent un tiers des actifs dans le domaine agricole. Certaines d’entre elles estiment subir une stigmatisation dans leur travail à cause de leur genre. Des agricultrices du Finistère ont témoigné des difficultés qu’elles ont rencontrées au cours de leur parcours.

 

 

 

Elles sont agricultrices ou proches du milieu agricole. Réunies à Lanmeur (Finistère) en octobre 2021 lors d’un rassemblement de soutien à une de leurs consœurs dont l’exploitation est menacée, ces cinq femmes échangent autour de leur parcours dans un milieu encore largement dominé par les hommes. Assises autour d’une table, elles partagent anecdotes et expériences.

 

 

« On a cru que mon stagiaire était le patron » parce que c’est un homme

 

Pour Marie Hernu, à la tête d’une exploitation de chèvres dans les Côtes-d’Armor, le sexisme s’est manifesté au quotidien, dans le milieu professionnel : « Un jour, je me suis rendue chez un fournisseur de présure, avec mon stagiaire, un homme plus âgé que moi. Lors de notre rendez-vous, le fournisseur ne s’est adressé qu’à mon collègue, et pas à moi, croyant que c’était le patron. J’ai dû lui rappeler que c’était moi la cheffe d’exploitation. »

 

Quand elle a voulu s’installer en tant qu’éleveuse avicole après vingt ans passés dans le commerce, Jocelyne Bouget ne s’attendait pas à autant de difficultés. Les mois passent sans qu’elle n’arrive à trouver les 4,5 hectares de terres dont elle a besoin à Guimaëc (Finistère), où elle vit. Elle multiplie les refus auprès des agriculteurs locaux. « Finalement, un couple de Saint-Jean-du-Doigt m’a proposé un terrain », à une petite dizaine de kilomètres de chez elle. « Ça aurait été différent si tu avais été un homme ? » demande Anne Mauvy à Jocelyne Bouget. « Je pense », répond cette dernière.

 

Le milieu agricole « patriarcal, conservateur et clanique »

 

La différence de traitement entre femmes et hommes se joue aussi, selon Anne Mauvy, dans les instances qui régissent le monde agricole. Cette agricultrice loue avec son mari des terres à Lanmeur. Ils gèrent respectivement une chèvrerie et un élevage de taurillons, ainsi que des hectares céréaliers. Ils sont actuellement en conflit juridique avec leurs propriétaires, qui voudraient les voir quitter les lieux.

 

Une des solutions avancées par l’agricultrice pour vivre de sa passion a été celle de reprendre l’activité de son mari, bientôt à la retraite. Hypothèse rejetée par le tribunal des baux ruraux de Morlaix. « Les taurillons sont des animaux lourds, considérés comme dangereux. [Dans la décision du tribunal, NDLR] on présume que je ne saurais pas conduire une exploitation céréalière, s’indigne-t-elle. On n’aurait jamais dit ça d’un homme. Ça me met en colère. »

 

« Dans cette affaire, on a remis en cause les compétences d’Anne, estime Laurence Mermet, professeure à Suscinio, le lycée agricole de Morlaix. Elle révèle la précarité des femmes exploitantes. L’inégalité homme-femme règne dans le milieu agricole. C’est un milieu patriarcal, conservateur et clanique. »

 

30 % des actifs agricoles sont des femmes

 

Pour Louise Hernot, fille et petite-fille d’agricultrices, les clichés ont la vie dure : « Il y a toujours la suspicion que les femmes à la campagne viennent pour observer les petits oiseaux. J’ai vu ma mère tenir la ferme, une exploitation de porcs, à bout de bras. »

 

Dans son ouvrage Paysâmes, Johanne Gicquel rappelle que ce n’est qu’à partir de 1973 « les femmes peuvent être associées dans la ferme ». En 1980, le statut de co-exploitante est créé. D’après le ministère de l’Agriculture, les femmes représentent en France actuellement 30 % des actifs permanents agricoles

 

 

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commentaires

R
Ma mère, paysanne toute sa vie en Alsace: 540 € par mois de retraite !
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